Narcos : Mexico
7.2
Narcos : Mexico

Série Netflix (2018)

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Une sacrée fable que celle de la guerre entre les narco trafiquants et l'autorité. Un duel qui semble ne jamais se terminer quand on constate qu'aujourd'hui encore le combat continue. La destinée de ces personnes des deux côtés des rangs qui, pour beaucoup ont réellement existé, se retrouve à avoir une fin tragique, tristement similaire. Trahison surprise, élimination brutales pour se retrouver le plus tôt possible à soulever le titre suprême de baron de la drogue, à accéder au statut rêvé, tel est le but du jeu.


Tout comme la série "Narcos", les épisodes se retrouvent être appuyés, par le biais d'images picturales, des tableaux d'archives et autres vidéos d'attestation visant à soutenir la continuité et la crédibilité du récit dramatique mi-fiction, mi biographique.


Généreux est l'ensemble du travail effectué sur les trois charmantes saisons de "Narcos : Mexico" . La fidélité est telle que le porte-parole d'Amado Carrillo Fuentes (José Maria Yazpik), par son propre vécu, considère que la série en question dépeint on ne peut mieux l'engrenage dans laquelle les dénommés Narco Juniors se retrouve piégés. Nous l'avons bien constaté en suivant le personnage d'Alex Hodoyan (Lorenzo Ferro) même si celui-ci est un peu différent des autres, la spirale d'influence demeure la même que celle vue par le comédien mexicain de cinquante et un ans. Les complications herculéennes se constatent également du côté des agents fédéraux et des journalistes qui tentent, dans leurs boulots respectifs, tant bien que mal, d'établir une quelconque justice en dressant les sanctions et les écrits de la vérité. Car dans un lieu comme le Mexique, se lancer dans cette quête est toujours un risque considérable pour sa personne, de près comme de loin. Il est toujours troublant de constater qu'un si beau pays comme celui-ci soit comme soumis à la loi du silence, contrôlée par les pots de vins et la corruption en tout genre. C'est un style de vie à adopter visiblement car même si nombres de personne courageuse comme les chroniqueurs de La Voz ou, dans son individualité, le fictif agent de police Victor Tapia, représentant de la lutte contre le féminicide à Juarez ont essayé de bouleverser, à leurs échelle, le système de tout une contrée; le mur ou la mort semble toujours représenter les deux résultante du processus tristement stérile.


Les scènes d'action ne manquent pas. Et même si diverses situations paraissent téléphonées par l'indiscutable fait que les récits de gangsters sont légions l'imaginaire collectif, faisant, de surcroit, partie des sujets les plus appréciés de la culture populaire actuelle, ses passages restent poignants, attractifs.


Tous les acteurs sont impliqués donc crédible dans leur rôles. Qu'il est plaisant de retrouver en, certain instants, les narco-trafiquants de Colombie comme Helmer "Pacho" Herrera (Alberto Ammann); de constater que l'interprète du plus terrible d'entre eux, Pablo Escobar (Wagner Moura) se soit illustré dans la réalisation de certains épisodes de la dernière saison de 2021.


Parmi cette succession de violence, la beauté demeure au sein des victimes collatérales de celles et ceux qui se trouvent reliés à un proche participant à cette guerre infinie dans laquelle tant de gens, de métier et de milieu si différent jouent un rôle.
Cette implication, hormis le fait qu'elle soit affiliée à une culture nationale, n'est-elle pas source d'une profonde recherche d'adrénaline ? D'un désir de ressentir de puissantes émotions pour se sentir présent, vivant ? Sans doute. Il est visible en tout cas que l'être humain, dans son fond, est grégaire. Que la brutalité est son moyen d'expression primaire; qu'il soit peu vêtu comme le Néandertal, ou habillé comme un artiste, un chef d'entreprise, un politicien prestigieusement soigné. Il n'en reste pas moins qu'au-delà du feuilleton Netflix, l'œuvre, dans sa globalité, nous expose la situation sociétal et politique de toute une nation; jetant dans notre esprit une ouverture une compréhension que nous, spectateurs nous nous devons d'avoir. Quoiqu'il en soit, l'histoire se poursuit, notamment avec le destin d'El Chapo.
Bien qu'il serait idéal que dans un monde parfait, cette lutte perpétuelle pour le pouvoir et la domination disparaisse, les faits et les situations réels ne cesseront d'alimenter la fascination des téléspectateurs (amateur de règlements de compte à coups de flingues, bien-sûr).

Tarek437
7
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le 12 janv. 2022

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