Noragami
7.1
Noragami

Anime (mangas) Tokyo MX (2014)

Je suis un complaisant compulsif.
Un de ces péquins incapables de sanctionner sec, net, de trancher dans le vif. Pire, je vous emmerde à changer les notes dans mon fil d'actualité, à rajouter des Plussin parce que j'aime bcp c'est trop choupiiiiiii ♥♥♥ qui vous filent la gerbe, avouez.


Mais merde, on choisit pas sa nature. J'y peux rien, moi, si j'ai un faible pour les génériques dynamiques, les similis neko-girls et les combats entre dieux et démons.


Avant qu'on me fasse un procès pour ce huit à Noragami, j'vais tenter de plaider ma cause.


Parce que je sais que Noragami est un anime classique.
On peut même dire que question inventivité c'est pas Byzance, et côté caractérisation de nos héros on est dans du cliché bien ancré de Japanime.
Et pourtant je mets huit alors que je pointais récemment - dans le cadre de plusieurs discussions - que la flemmingite créative ça me prend le chou au point de me sortir d'un univers quand ça devient too much.
Je me dois de tempérer ce jugement balancé avec toute la morgue dont vous me savez capable dans le feu d'une conversation.


Donc oui, une œuvre peut être classique et pour autant embarquer aisément son spectateur. Outre l'impression confortable d'arriver en terrain connu, on se retrouve avec Noragami dans un animé qui fait fort bien son travail.
Visuellement parlant l'ensemble est léché et on ne peut que féliciter le travail du studio Bones, responsable entre autre du très bon Fullmetal Alchemist: Brotherhood. Quelques effets 3d sont relativement bien intégrés, dans l'ensemble on en remarque très peu et c'est tant mieux.


Le chara-design de nos héros est on ne peut plus classique, entre Hiyori Iki qui sous prétexte d'être un semi-Ayakashi se trouve affublée d'une queue, Yukine qui ressemble à n'importe quel ado' de l'animation japonaise ou bien Yato qui, hormis le survêtement cradingue ressemble à n'importe quel héros de l'animation japonaise. Pour Yato c'est un peu moins vrai, le bonhomme se paye le luxe d'avoir une personnalité bien trempée, entre désir de rédemption, passé trouble et détachement comique.
Autour de nos héros gravitent tout un tas de personnages sympathiques, entre l'attachante Kofuku qui porte la poisse à tout ce qu'elle touche, Bishamonten en déesse dénudée un brin revancharde, j'en passe et des meilleurs.


Tout cliché qu'ils sont, nos personnages sont attachants et jouent leur rôle parfois archétypale de la plus efficace des manières.
L'originalité de Noragami réside ici dans son traitement des dieux qui, nés des souhaits des gens, ne peuvent exister sans fidèles, sans sanctuaires, bref, sans reconnaissance. Et c'est le problème qui agite constamment notre Yato, dieu errant menant une vie de SDF et enchaînant les boulots ingrats pour 5 yens, condamné à tout accepter.
De même, les autres dieux nous sont montrés avec leurs travers, faillibles, se reposant beaucoup sur leurs instruments divins. Car la mission principale des dieux est de débarrasser le monde des Ayakashi, ces fantômes nés des peurs et haines des gens et parasitant le monde des vivants.
Partant de là, on va aussi s'attacher au personnage de Yukine dont le développement sera le fil rouge de la première saison. Développement difficile puisque comme toute arme divine, Yukine est une personne décédée. Adolescent, il va alors réaliser l'étendu de ce qu'il a perdu. La thématique est intéressante.
Quoique qu'attachante, Hiyori souffre beaucoup trop du syndrome de la princesse en détresse, j'espère que ça va changer.


Intelligent dans sa progression et sachant attacher le spectateur à ses personnages charismatiques, Noragami sait utiliser les codes de l'animation japonaise et les clichés à bon escient, sans trop en faire. Développant son scénario, louvoyant entre intensité dramatique, combats acharnés et situations comiques, la série animée réalisée par Kōtarō Tamura tire parfaitement son épingle du jeu. On le doit bien évidemment au matériau d'origine, le manga écrit et dessiné par un duo de mangaka, Adachi et Tokashiki (auteurs de Alive) mais aussi à la réalisation soignée et à la bande-son de qualité qui dynamise très souvent efficacement les phases d'actions.


Voila, faire du classique c'est possible, lorsque c'est bien traité. Que ça reprenne une trame connue mais en y insufflant une atmosphère et en ménageant un suspens. Que ça développe des personnages un minimum charismatique. Que le scénario est simple, oui, simple et efficace.
Puis surtout, c'est de la japanimation, je suis plus tolérant.

Petitbarbu
8
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le 24 janv. 2016

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Petitbarbu

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