Il était une fois... une belle perte de potentiel !

Les personnages de contes de fées ont été victimes d’une malédiction qui les a amenés dans notre monde, où ils ignorent tout de leurs véritables origines. Seule Emma, la fille de Blanche-Neige et du Prince Charmant, pourrait les libérer mais elle manque de foi. Son fils, Henry, qu’elle retrouve après des années d’abandon, va alors tout faire pour la pousser à croire…


Ceci est le synopsis d’origine. N’allez, par pitié, pas me sortir que j’ai oublié de parler de la suite des événements. Bon, attelons-nous à l’analyse de ma première grosse série (j’ai pour principe d’attendre que l’œuvre soit entièrement finie avant de juger donc pour l’instant, je n’ai fait que des mini-séries).
L’idée de transposer les contes de fées dans notre monde et de les voir se dépatouiller bien comme il faut n’est pas récente. C’est notamment une idée qu’ABC (chaîne télé plus mature de Disney) avait déjà tenté de faire mais ne l’a pleinement réalisé qu’avec Horowitz et Kitsis (les papas de Lost) aux commandes de cette série. D’abord très prometteuse, la série arrivait à mélanger plusieurs histoires (aussi bien tirées des films Disney, principale et regrettable source, que de n’importe quel support mythologique palpable) qui s’emboîtaient dans une plus grande et plus large qui était le fil rouge de la saison 1.
Malheureusement, dès le début de la saison 2, ils avaient du mal à garder l’essence même de la série mais il savaient faire illusion, notamment parce qu’ils avaient encore beaucoup d’histoires à raconter mais aussi parce qu’ils savaient innover pour parer aux problèmes qui apparaissaient. Je pense qu’ils ont réussi à rester cohérents jusqu’à la fin de la saison 3. Après, avec l’arrivée de l’univers de la Reine des Neiges (pour surfer avec le succès du film Disney), ça a commencé à sentir le roussi au point que ça en devienne insupportable à partir de la saison 5 et que les deux dernières saisons soient franchement invisionnables (la 7 tente bien de relancer la série avec des idées intéressantes mais devient le malheureux canard boiteux).
Du coup, pourquoi présenter cette série ? Parce que je pense sincèrement que c’est le parfait exemple de comment planter une série en beauté !
Pour commencer, le principal problème vient de son format : un mélange entre la série fantastique (réalité avec des éléments surnaturels/magiques) et l’Adventure Fantasy (monde magique avec ses propres règles ou l’on suit des protagonistes vivre des aventures fabuleuses), entre flash-backs et moments actuels avec en fond un univers tellement riche à exploiter que vient le moment où l’on a ni les moyens, ni le temps, ni l’énergie de traiter toutes les pistes de lecture. Du reste, lorsque les flash-backs et l’action principale ne sont pas équilibrés, l’un ou l’autre est en trop. Idem pour les deux genres de la série qui finissent par faire tâche l’une à l’autre car les producteurs oscillent toujours et ne tranchent jamais. Ce qu’ils auraient en fait du faire. Tout simplement parce que, en termes de scénario, après la saison 1, le fil rouge étant détruit, c’est assez saugrenu que les personnages n’essayent jamais de revenir dans leur monde et d’y rester définitivement. Bien qu’on donne des explications (malédictions successives), la Forêt Enchantée reste la demeure de la majeure partie des personnages et il doit bien en avoir un dans le tas qui a le mal du pays ! PIRE ! Un royaume entier a été victime d’une malédiction et se retrouve coincé à Storybrooke ! Et il n’y a pas un habitant qui fasse une remarque ou deux dans toute la série !
L’univers de la saga est aussi problématique : les costumes donnent l’impression qu’une simple randonnée est un bal costumé et les décors, quand ils ne sont pas naturels, sont d’un numérique douteux. Si, au début, ça passe, la suite finit par démontrer que ça doit coûter énormément au budget des saisons qui diminuent en même temps que les audiences. Du coup, entre ne pas renouveler la garde-robe de la Méchante Reine ou obliger des acteurs à ne pas apparaître dans plusieurs épisodes, c’est évidemment la deuxième solution qu’on prend…
Enfin, dernier problème : l’histoire. S’ils avaient un milliard de possibilités au début de la série, pouvant aussi bien piocher dans des légendes que dans le contenu des films Disney (oui, c’est avant tout une réécriture de vos dessins animés préférés), c’est rapidement devenu une contrainte à mesurer que l’inspiration disparaissait et un problème à mesure qu’ils manquaient les opportunités intéressantes pour tourner en rond. Oui, parce qu’ils tournent en rond. A la fois par crainte que les personnages préférés des spectateurs évoluent dans une direction qui déplaise (Rumplestilskin, bonjour !) mais aussi parce que, comme je l’ai dit, il y a un moment, ils n’ont ni les moyens, ni le temps, ni l’énergie de tout faire. Sauf que, du coup, il reste, à la fin du projet, pas mal de trous noirs qu’on colmate difficilement avec un nombre hallucinant d’incohérences.
La plus grosse est la Malédiction Noire, cause de tous les maux au début de la série. Dans les tous premiers épisodes, on croit que c’est une invention de la Méchante Reine (puisqu’elle lance le sort), avant d’apprendre qu’elle l’a en fait piquée à Maléfique. Cette dernière l’a, par le plus grand des miracles, elle-même volée à Rumplestilskin qui l’avait créée avec quelques gouttes d’un Amour Pur (Blanche-Neige et son Prince Charmant). On comprend qu’il a au passage tout organisé, du rôle de Sauveuse d’Emma au fait que la Malédiction atterrisse dans les mains de la Méchante Reine, pour pouvoir retrouver son fils sans à avoir à sacrifier qui que ce soit (parce qu’il ne le peut pas ou parce qu’il ne le veut pas). La saison 4 gâche tout ça puisqu’on y apprend que Rumplestilskin l’a en fait volée à une créature maléfique qui en gardait l’existence (avec la complicité de plusieurs sorcières dont Maléfique, qui finit par récupérer la Malédiction). Gâchant au passage la réputation de sorcier ultra-puissant de Rumple, les nouvelles incohérences continuent jusqu’à la saison 6 où on apprend… que c’est en fait la mère de Rumple, la Fée Noire, qui a crée la Malédiction Noire pour « protéger » son fils… ou comment compliquer inutilement un objet aussi puissant, tout en détruisant son aura maléfique…
Pourquoi est-ce que j’aime toujours cette série ? Et bien, parce qu’en plus d’être un de mes premières amours sérielles, elle n’avait pas que des défauts à ses débuts : elle avait aussi de chouettes intrigues, des personnages bien construits et un thème autour de l’espoir, l’amour et le pardon assez sympathique ! Mais, l’avoir vue chuter comme elle l’a fait m’a gardé un goût amer dans la bouche, qui me donne pas envie de refaire confiance en une série de qualité d’aussi tôt…

Le 19 novembre 2019

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