Du grand n'importe-quoi

Osomatsu-san est une série impossible à résumer car il n'y a pas vraiment d'histoire. On a bien un groupe de personnages récurrents mais ils ont tendance à changer d'époque, de sexe et meurent tous plusieurs fois pour les besoins des différents sketchs.
Car Osomatsu-san, c'est surtout une succession de gags à base de vomi, d’excréments et de violence pure.
Dit comme ça ce n'est pas vraiment folichon mais j'ai pourtant apprécié cette série.

Pourquoi ?
Parce qu'elle va à fond dans tout ce qu'elle fait et qu'elle en devient imprévisible.
Souvent, je me suis dit que l'épisode allait forcément terminer d'une certaine façon parce que c'est toujours comme ça : il faut que les gentils gagnent et que les méchants soient punis. Mais là, non, ils n'en n'ont rien à faire de la morale, tout ce qu'ils veulent c'est aller à fond dans leur délire. Du coup, on se retrouve avec des personnages qui sont tous des salauds égocentriques ou alors des candides tellement naïfs qu'ils en deviennent dangereux pour les autres (cf l'épisode des drapeaux dans le derrière).
En fait, cette série m'a fait un peu penser à South Park car à chaque fois que je lançait un épisode, j'était impatient de découvrir le délire qu'on allait me proposer et je trouve ça très rare de pousser le truc à ce point, même dans l'animation japonaise.

D'ailleurs, ils ont été tellement loin que la censure s'en est mêlée en supprimant des scènes et même un épisode entier et ce après la diffusion initiale des épisodes concernés. Ce qui fait que ceux qui commencent aujourd'hui à regarder Osomatsu-san, ne voient pas exactement la même série que ceux qui l'ont visionnée au fur et à mesure.
Là encore, je trouve ce détail très intéressant car il nous montre les limites de la liberté d'expression dans l'animation japonaise en jouant en permanence avec la morale et la parodie.
Surtout que, à mes yeux, la série n'est pas plus vulgaire ou violente que beaucoup d'autres (au hasard Prison School) sauf que là, il n'y a pas de filtres, on est pas dans la suggestion mais dans l'exposition brute.
C'est certainement ce qui me plait le plus dans cette série : elle me donne l'impression de dénoncer le conformisme et les faux semblants présents dans de nombreuses séries de ces dernières années. Alors effectivement, c'est très loin d'être subtil mais on n'essaie jamais de nous faire croire le contraire. Bref, si Osomatsu-san est parfois un peu brutale c'est surtout une série brute et finalement très honnête (de mon point de vue en tout cas) et je la conseille à tout ceux qui aiment ce genre de délires.
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