Rarement une série n'aura autant affiché son modèle avec tant d'ostentation que Outer Banks. Certes, les comédiens aux corps de mannequins, l'acting inégal, la mise en scène proprette, appartiennent aux codes typiques du genre ado US, mais Outer Banks va plus loin en faisant de ses personnages des clones de Newport Beach (The O.C.).
Tout y est : les rôles genrés chez les riches (Sarah et sa mère attendues de jouer le rôle sexiste écrits pour elles tout comme les femmes de la famille Cooper), le héros pauvre John B. est un décalque clair de Ryan Atwood. Les deux jeunes hommes sont d'ailleurs adoptés par une famille riche. Sarah, la love interest de John B. est de même une Marissa Cooper d’aujourd’hui, avec le fossé social comme obstacle à leur relation. Le petit ami de Sarah, Topper, s'inspire beaucoup de Luke Ward, le petit ami de Marissa. On note d'ailleurs que le père de Sarah s’appelle... Ward. Les relations parentales et sentimentales sont à peu de choses près similaires. Bref, tout dans Outer Banks crie l'influence trop lourde de Newport Beach, dénotant un criant manque d'originalité.
Mais Outer Banks parvient à proposer autre chose de nouveau dans son volet aventureux. Là, ce sont carrément Les Goonies qui sont invoqués dans l'émerveillement et l'excitation de la pêche au trésor, véritable moteur d'Outer Banks. L'excitant affrontement entre Pogues et Kooks pour le magot, aux rebondissements souvent inattendus, n'hésite pas à pousser tous les leviers de l'évasion pour nous coller à l'écran : amours impossibles, vengeance sanglante, tempêtes, infiltrations... Le trio de showrunners ose tout, et leur générosité paye. Outer Banks se montre captivante, même si elle se perd parfois dans la psychologie de ses personnages, pas suffisamment travaillés pour nous intéresser dans les moments où l'action suspend son cours. Le couple central fait exception par son intensité romantique et désespérée.
En bref, Outer Banks triomphe d'une influence trop écrasante par son art du récit d'aventures.