Le thème d'introduction, si génial, en version longue.
Alors avant de venir me rabattre les oreilles avec tes protestations, je te prie de regarder la note.
Huit.
HUIT !!
OKAY ?!
J'ai aimé cette série, je me suis attaché aux personnages borderline looser et complètement fêlés de la carafe. Je suis un fan absolu de Swanson, de sa moustache, de sa capacité à distribuer les punchlines comme Chuck distribue les coups de poing. Je rends hommage à tous les acteurs de cette série que je ne vais pas lister, à tous les guests originaux et dont j'ai pour la plupart apprécié les interventions, d'autant que j'appréciais déjà leurs séries/films. Je ne vais pas commenter par le menu mon attachement pour les personnages principaux, la capacité des running gag à me faire rire, la tentative de renouvellement, la génialitude - néologisme, deal with it - des saisons 2 à 4.
Non.
Le positif est compris dans la note, il est compris dans les autres critiques dithyrambiques que j'ai aimé et que je te conseille d'aller lire.
Moi je ne vais parler que de ce qui ne me plaît pas.
Pire, de ce qui m'irrite et qui m'a fait hésiter avec un sept alors que, si on prenait les quatre premières saisons la série aurait eu un 10 sans hésiter. Même avec la un comprise.
Bien entendu, je vais spoiler.
C'est évident.
Sûr !
Pour commencer, on constate que passé la saison 5, les personnages se renouvellent difficilement et leur capacité à faire rire s’essouffle quelque peu, leurs personnalités fortes les enfermant dans un schéma dont il est difficile de sortir.
Tentant de s'échapper de ce piège, les scénaristes essayèrent par exemple de créer un duo Ben/April infructueux à Washington. Ce point (mineur, il est vrai), marque le début de la """fin""".
Dès lors, la série va progressivement perdre une bonne partie de son originalité et de son potentiel drôlatique en s’évertuant à créer de nouvelles situations qui enfermèrent l'intrigue dans un conformisme aussi excitant qu'un documentaire traitant de la reproduction des Pusa sur le lac Baïkal.
C'est parti pour la vague de mariage et de bons sentiments mielleux, et que je te cases tout le monde dans ma série pour que tout le monde y soit content et que personne soit malheureux.
Boring.
Et original.
Surtout.
Les épisodes prennent souvent des tournures convenues et d'autant plus décevantes que la série nous avait habitué à une folie et un décalage rafraîchissant. On retrouve des mécanismes empruntés aux saisons précédentes ou à d'autres sitcoms.
Décevant, te dis-je.
D'autant que, à mon goût, certains gags éculés n'ont absolument aucun intérêt.
Exemple : la femme enceinte qui pète un câble et pique des crises pour un oui pour un non, au secours, c'est original, je n'ai jamais vu ça....
SAUF DANS TOUTES LES SITCOMS DU MONDE !
Aheum
Bien, pour continuer, la thématique du mariage et du bonheur à deux, omniprésent dans les saisons 5 et 6, me gave proprement. Tous les personnages se marient et/ou ont des enfants, unique voie vers le bonheur à l'américaine.
...
Étonnant de la part d'une série qui passait son temps à tourner en dérision les valeurs établies et la société américaine [le capitalisme à outrance, les shows tv, l'histoire amérindienne] et qui pourtant n'affirme comme but du bonheur qu'un seul idéal : la famille.
Autant pour Ben et Leslie ça reste acceptable, autant pour les autres c'est foutrement grossier et lourdingue. Ron Ulysse Swanson, marié ? La relation Ann/Chris ... supposément non conventionnelle... pitié !
Le cas particulier est celui d'Andy et April. Le mariage à l'arrache participe d'une bonne idée, mais là où une relation plongée dans une spirale chaotique aurait eu un énorme potentiel critique et comique, les scénaristes préfèrent un roman à l'eau de rose d'autant plus déroutant que les deux personnages, clairement bons à rien entre April nihiliste apathique et misanthrope et Andy le fainéant/gentil neuneu finissent clairement par s'accomplir via leur mariage et le travail (comprendre l'évolution dans la hiérarchie).
Progressivement, April perd la frange et l'ai renfrogné, se fait plus belle pour devenir "comme les autres", ou presque. Andy perd son bide à bière (pour les besoins de sa carrière j'imagine).
Dommage.
Enfin, dernier point, la critique affiché du capitalisme à outrance, incarné par l'homme extra-viril qu'est Ron Swanson et tous les ressorts comiques que ça impliquait (face à la partisane d'un état plus présent qu'est Leslie) est dilué au final par tous les appels aux entreprises qui sont l'unique voie de la réussite et du succès pour Tom et pour la ville. La morale qu'on nous distille, sous prétexte de critiquer, reste quand même très, très conformiste.
Trop ?
Bref, excès de neuneuserie - j'assume ma néologisation - et mise en valeur d'un système américain critiqué... mais pas trop quand même, on se sent déçu arrivé aux saisons 5 et 6, voir même un peu trahi.
Lassitude, pinaillage, mauvais esprit de ma part ?
Peut-être, pensez ce que vous voulez j'ai raison ! :p
Ps : Je n'ai pas vu la saison sept (il me reste deux ou trois épisodes sur la six, cette "critique" est susceptible d'évoluer).
Garde à l'esprit (jeune rageux ou vieux teigneux) que j'adore la série, je me permet d'attaquer sur ce qui me frustre parce que cette série est excellente au demeurant, originale et bien écrite/bien joué.
Mais clairement, les saisons 5 et 6 sont en deçà, et de ce que j'ai cru lire la sept n'ira pas vers le mieux.