Ecrite par John Logan (Aviator, Skyfall...) et mise en scène par J.A.Bayona ("The impossible"), une belle série fantastique, mélangeant monstres de la nuit et loup-garous, personnages littéraires et autres propres à l'intrigue, dans une intéraction parfois douteuse, mais dotés de force et de magnétisme pour tous les personnages parfaitement joués.
Tout en charme du XIXème l'histoire nous transporte dans un melting pot créatif divertissant et un côté théâtral qui ne plaira peut-être pas à tous.


Une multitude narrative, quelques touches de magie, pour une ambiance surnaturelle stylisée.
Un Londres victorien où les décors et les costumes sont parfaitement réussis et quelques scènes violentes assurent de bons rebondissements, renforcés par une très belle photo.


Eva Green parfaite, même si son jeu se répète, a le don de proposer avec sa beauté particulière toute la noirceur de son personnage, en un drame romanesque qui colle à cette héroïne, croyante, perturbée mais puissante, en proie à ses démons. Aidée de Josh Hartnett en sombre cow-boy, et de Timothy Dalton en pilier réconfortant, pour un combat contre le mal, et pour une ambiance sombre et prenante où à chaque saison une nouvelle direction apparaît tout en conservant le thème central et les personnages.


La première met en place les trois personnages dans une quête d'un mal invisible, mettant en évidence le don de Melle Ives (Eva Grenn), son lien avec sir Malcom Murray (Timothy Dalton) et leur rencontre avec Ethan Chandler (Josh Hartnett) et l'arrivée de Frankeinstein qui leur prêtera main forte, Harry Treadaway en jeune Frankestein peut étonner au départ mais l'ambiance est réussie et cette saison a pour elle l'attrait de la nouveauté, mélant sentiments et malédictions obscures, sorcières et foi mise à mal.


La saison 2 reste sur ces personnages, leur évolution et une nouvelle menace pour Miss Ives, pour se diriger en saison 3 sur une ambiance plus sombre où Dracula rentrera en scène pour corrompre notre héroïne...
Toujours rythmée, la solitude de notre héroïne, sa rencontre avec la psychanaliste et la découverte de son passé via quelques flashbacks, tout en suivant Sir Malcolm Murray qui s'adjoindra les pouvoirs d'un nouvel allié pour retrouver Ethan confronté lui aussi à une menace plus concrète. Frankestein et son amour pour "sa création" qui s'émancipe et un Dorian Gray dépassé par les événements... pour une résolution de la série, dotée de bons effets.


On en profite pour apporter un soupçon de féminisme et la place des femmes dans leur combat, de l'extrème pauvreté, de solitude face à la maladie, de prostitution et du faste qui la côtoie, des dérives de la médecine psychiatrique par les scènes de l'hôpital, puissantes, avec un parti-pris de pessimisme tout au long de la série qui sauve les faiblesses et apporte une tension remarquable.
Car malgré tout la série pêche par son manque de profondeur et ses situations en boucle, des résolutions rapides et parfois des dialogues en décalage avec le drame, rappelant quelques séries où l'humour veut trouver sa place n'importe où...


Pour peu que l'on aime les histoires extraordinaires, on se laisse transporter pour le plaisir de ces multiples aventures, les différents lieux et décors qui permettent de bons changements de rythme et d'ambiance, et renouvellent l'intérêt.
Une façon d'offrir un conte mêlant l'aventure et l'imaginaire à une époque peu réjouissante, où tous ces démons sont de belles métaphores.


La fin de la série pêchera par le côté "expéditif", malgré une fin crédible et qui permet de boucler la boucle.
On peut donc s'interroger si cette saison 3 était bien prévue comme la dernière à la base (?).
Rory Kinnear (la création de Frankeinstein), Billie Piper (Lily Frankestein), Reeve Carney (Gray) et Dr Seward, (personnage du roman de Bram Stocker) jouée par Patti LuPone, sans oublier Simon Russell Beale pour sa fraicheur un brin décalée et bienfaisante auraient tous mérités plus de continuité.
La scène avec Renfield (Samuel Barnett) fera penser au film Dracula de Coppola (celle avec Tom waits), un petit clin d'oeil plaisant.


Il serait dommage de bouder cette réussite visuelle.

limma
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le 21 juin 2016

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limma

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