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Les très talentueux Masaaki Yuasa (réalisateur de Mind Game) et Taiyou Matsumoto (auteur de bandes dessinées japonaises telles que Sunny ou Amer Béton) s'associent pour livrer une des meilleures séries animées de ces dernières 10 années.
Evidemment, il faut aimer le style graphique de Matsumoto, auquel Yuasa colle complètement. Si vous n'aimez que les séries japonaises dans lesquelles les personnages ont des yeux gigantesques et des corps difformes, soit trop musclés pour les hommes soit trop plantureuses pour les femmes, passez votre chemin!
En effet, le style graphique de Matsumoto rappelle plus Egon Schiele ou Klimt tant il aime allonger les membres de ses personnages. Ceci est mis en avant par la réalisation de Yuasa, qui force les perspectives très souvent et choisit des angles de caméra très originaux et donnant aux scènes un dynamisme ahurissant.
Le scénario raconte l'histoire de deux copains qui grandissent ensemble et essayent de se perfectionner dans le noble sport du ping-pong, et se déroule principalement au moment de leurs vies où un grand tournoi s'organise dans leur école. Les autres personnages sont leurs entraineurs, leurs amis, leurs adversaires.
La série saute fréquemment chronologiquement dans la vie des personnages, pour mettre en avant certains passages de leurs vies de manière disruptive et abrupte, en apportant ainsi une variation dans le rythme et l'émotion des scènes, de manière très réussie. Nous plongeons également fréquemment dans l'imaginaire des personnages et dans leurs peurs, leurs rêves, leurs pensées, créant une impression dans laquelle tout se mêle, actions réelles et idéaux, imaginaire poétique et réalisme magique des situations (comme cela était le cas dans le génial Mind Game de Yuasa).
Car la poésie est très présente dans cette série. Que ce soit par le côté visuel extrêmement recherché et la narration à plusieurs niveaux, ou dans les différents messages sur le courage, l'amitié, l'ambition et le transfert des aptitudes d'un maître à son élève.
La réalisation est vraiment exceptionnelle, réinventant le language narratif des scènes pendant même qu'elles se déroulent (la manière dont la série réinvente les angles de caméra, les perspectives et les split-screens est proprement hallucinante). La musique est très réussie également, avec une très bonne chanson de générique et une bande originale oscillant entre orchestrale et techno, sans pour autant prendre le dessus sur le film.
Je recommande vivement cette série courte (11 épisodes je crois) mais très dense et absolument formidable, à tout ceux qui auraient l'occasion de la voir. Amateurs de dessins animés japonais ou pas!
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Créée
le 23 août 2015
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