Première saison de l'ère Hasbro, bien que Haim Saban se soit occupé du bébé qu'est Beast Morpher, cette vingt-sixième saison de la franchise Power Rangers a eu la lourde tâche de reconquérir les fans, légèrement blasés par les dernières saisons.
A titre personnel, je n'ai pas regardé depuis le retour de Saban, il m'est donc difficile de juger mais pour une fois écoutons la voix de la communauté.


On est dans une saison qui assume d'une certaine manière son héritage. La Morphin Grid est connue, les menaces du passé (dont Rita Repulsa) sont nommées et à partir de ces connaissances, des scientifiques ont pu produire une nouvelle source d'énergie respectueuse de la nature : Morph-X.
Pour protéger cette énergie, trois Rangers sont choisis : Blaze, Roxy et Ravi. Malheureusement au moment de la première transformation de ces Rangers, un terrible virus informatique intervient : Evox. Celui-ci désire posséder un accès à la Morphin Grid, et pour cela a besoin de Morph-X. Pour y parvenir, il met dans le coma Blaze et Roxy et créé à partir d'eux des avatars maléfiques, versions malfaisantes des Power Rangers. Heureusement, Devon, le fils du maire de la ville et le rival de Blaze, intervient et sauve Ravi. Zooey, une jeune fille chargée du ménage dans la grande infrastructure où travaillent les Rangers décide de ne pas fuir et rejoint le duo. Tous les trois réunis, ils deviennent les Power Rangers et expulsent Evox et ses avatars dans une dimension lointaine : la Cyber-Dimension.
Là-bas, avec Scrozzle, un inventeur robotique se cachant d'une de ses anciennes créations, ils vont réaliser différent plan, d'abord pour collecter du Morph-X, puis pour créer un corps à Evox afin qu'il puisse s'échapper de la prison numérique qui est la sienne.


La série est donc assez complexe ici. On a le droit à une saison où les méchants sont vraiment méchants également. Evox est réellement maléfique et méprisant avec ses sbires, Roxy et Blaze jouent parfaitement le rôle de version malfaisante des Rangers. Cependant, cette grande noirceur n'aide pas toujours la série, tout en parvenant à lui donner un ton sérieux. En effet, quand on oppose cela à l'aspect clownesque de certains personnages, à des résolutions de problématiques de manière naïve, cela n'aide pas et donne un côté bicéphale à la série.
Notons surtout que l'ensemble de la série a lieu dans une ambiance à la limite du militaire. Les rangers sont des agents de terrain chargés de la protection des individus in fine. Cela renforce encore plus le décalage avec le côté réellement enfantin que la série tient à garder. Ce problème de « jeunesse » n'en est pas un quand la série assume d'avoir des personnages jeunes dans une dynamique relativement jeune. Mais ici, l'aspect très sérieux tranche assez. Ne boudons pas notre plaisir cela dit d'avoir, avec les deux avatars, deux bad guys vraiment cool.


La série se divise pour moi en deux temps. Globalement l'arrivé de Nate et Steel comme Gold et Silver Rangers change totalement l'ambiance globale. En effet, on doit redéfinir l'équipe. Nate, qui était en rôle de support team fait désormais partie intégrante de l'équipe, Steel de plus est un personnage particulièrement intéressant. Son côté frère, sa jeunesse, son haut potentiel combatif, tout cela fait du personnage quelqu'un d'utile à l'intrigue.
Malheureusement, cela se fait au détriment d'autres intrigues et de personnages secondaires. Ainsi les buddies de nos héros, robots au service des Rangers, sont mis de côté voir totalement ignorés. Bien dommage de si peu utiliser des personnages qu'on a pris le temps d'introduire.
De même la thématique parentale disparaît. Devon est le fils du maire, Zooey d'une journaliste de terrain, Ravi de la commandante de la base. Si chacun a le droit à deux épisodes sur le sujet, on regrettera que cela ne soit pas plus poussé.
Le début de la série était particulièrement mature : thématiques écologiques, épisode sur le harcèlement, relation amoureuse impossible, question du coma, le travail des jeunes, père déçu par son fils en ignorant son rôle de Ranger. En bref, beaucoup de points ont été évoqués pour ne plus être poursuivi. La série s'oriente au fur et à mesure vers quelque chose de simple.
Il faut dire que la série est particulièrement courte : 22 épisodes, dont deux spéciaux. Le plan final d'Evox prenant 3 épisodes, l'arc de prise de pouvoir des Rangers dure également 3 épisodes, Vergoyle s'occupe également de 2 épisodes. In fine, on va très vite vers la fin de la saison et on ne peut en profiter.


Pourtant, j'aurai adoré un épisode de plus sur Devon et son père avant que celui-ci ne découvre la vérité sur son passé de Rangers, j'aurai aimé qu'on nous parle davantage de Roxy et Blaze, leur sélection comme Rangers. J'aurai aimé également un épisode sur le couple Zooey-Nate, qu'on me parle de l'entraînement de Rangers de ce-dernier.
La série commence très bien mais ne parvient pas à se développer. On a également le droit à plusieurs scènes de combats servant à gagner littéralement 2 minutes (un combat en Zord expédié en moins de 120 secondes ne sert qu'à gagner du temps dans l'épisode). On regrettera là également le peu d'usage évolutif des Zords et globalement le manque de power-up.


Pour autant, les personnages sont attachants, les changements sont osés, les méchants sont crédibles. On ne peut pas ne pas apprécier Zooey, Ravi parvient à gagner en humanité dans les yeux du spectateurs après un début difficile. Devon s'impose vite comme un leader humain et bien entendu Steel vole la vedette !


La bonne nouvelle principale étant que Beast Morphers est reconduit pour une seconde saison. Espérons donc que la série osera développer tant de bonnes pistes et que cette première saison était simplement introductif pour un renouveau de la licence.

mavhoc
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le 6 oct. 2019

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