Ragnarök par HenriMesquidaJr

Cette série danoise parvient à s'écarter du produit jeunesse habituel avec un cachet sobre (on n'est pas chez Marvel) mais pas fade.
Bien qu'il ait des problèmes de rythme et fasse des choix de scénario douteux, cet hybride d'aventure histoire-super-héros initiatique a plusieurs atouts dans sa manche.
Bien sûr, Ragnarok est une série pour ado et on a donc droit au drame de lycée avec des adolescents maussades, des insinuations romantiques et des histoires d'amour brisées et très sages (par rapport à Elite par exemple), mais c'est aussi une histoire profondément liée à des sujets très actuels tels que le réchauffement climatique et l'irresponsabilité des politiciens et des grands industriels de ce monde. Message encourageant pour les adolescents (mais pas seulement pour eux) : un bon cœur peut en effet sauver le monde. C'est naîf, certes. On comprends bien que même si les personnages de l'histoire se retrouvent à un moment donné impliqués dans une bataille plus grande qu'eux entre les forces du bien et du mal, "manquer de pouvoirs" n'est pas forcément un problème quand on veut rendre le monde meilleur. Ou du moins en faire un endroit moins mauvais pour les générations futures… Ceci dit à la fin de la seconde saison on attends toujours quelque chose de plus définitif et on a pas avancé beaucoup… Et il n'y a pas grand chose qu'on n'est pas déjà vu ailleurs. Les éléments familiers quotidiens et le rythme lent sont d'autant plus frustrants que la bande-annonce de Ragnarok met trop l'accent sur les parties pleines d'action de la série. Alors qu'il y en a vraiment très peu et très cheap. Ici on n'est pas chez Disney. La série se positionne sévèrement contre les entreprises qui n'hésitent pas à empoisonner même les régions les plus vierges du monde, se vantant de leur philosophie «verte» tout en soudoyant décideurs pour mettre en place des réglementations environnementales plus souples. Ce décalage entre la réalité et les relations publiques est au centre de l'histoire, enseignant au jeune public que profit et durabilité ne vont généralement pas de pair et qu'être impliqué dans un mouvement vert est beaucoup plus important qu'il n'y paraît.
C'est déjà pas si mal.