Cette série diffusée en France par Arte semblait très prometteuse.
Un thème actuel avec le remplacement des tâches humaines ingrates par des robots (ce qui nous attend prochainement, avec la fin du travail programmé de l'avocat à la caissière en passant par le journaliste et les voitures sans chauffeur d'ici deux ans en France "grâce" à Google, où partout les machines s'affichent plus performantes et moins enclin à l'erreur que l'humain), un rythme bien trempé (celui propre aux montages des productions nordiques et que j'ai ressenti le plus avec le film Jitters), des personnages attachants et agréables, une photo soignée...
L'histoire est assez simple. Sur le principe de A.I. Intelligence Artificielle où les morts peuvent être remplacés par leur double robotique, deux familles vivent ainsi aux milieux d'androïdes, les hubots, qui accomplissent toutes sortes d'emplois, de la prostitution à la gouvernante pour grand-père à la substitution d'êtres chers disparus. C'est là que les sentiments s'en mêlent et que certains humanoïdes "libérés" grâce à un programme pirate se mélangent définitivement avec les humains qui apparaissent parfois presque plus froids que leurs homologues de métal, puces et lubrifiants.
Écho à une guerre (réthorique qui devient militantiste) qui ferait s'affronter ceux qui rêvent de faire accepter tous les autres, toutes les différences, et faire reconnaitre les robots comme une nouvelle "espèce" ou "race" (?, suivant les théories) égale et non inférieure, et ceux qui entendent bien continuer à la dominer et exploiter malgré la véracité de son aspect émotionnel, nous assistons à la confrontation de deux discours argumentés contre et en faveur d'un élitisme de la perfection ou d'une ouverture à toutes les divergences. Ceci n'est qu'un thème de réflexion de fond car l'action se situe rapidement sur la récupération d'un code pour faire taire ou libérer définitivement ses robots. La poursuite de ce code, nécessaire à des scènes d'actions, occulte finalement la réflexion sur l'identité de groupe et d'individu et ses rapports de force ou de communication et d'échange. D'autant que même avec ce rajout d'action, il m'a semblé que la série semblait perdre de son souffle et de son intérêt dès le début de la deuxième saison.
A vouloir rendre trop froid tout les aspects de la série, rythme comme personnages, les fjords suédois m'ont fait prisonnier et ont gelé ma réflexion et mon excitation.