Cliché ? Abusé ? WTF ? Oui, le résumé de cet anime est tout ça à la fois. En même temps, si les premières minutes ne suffisent pas à comprendre dans quoi nous sommes tombés, le générique de début nous rappelle à l'ordre. Un anime de mécha dont le générique est chanté par Hironobu Kageyama, non seulement c'est caricatural, mais aussi le signe d'une volonté affichée de GARitude. Les images qui accompagnent sa chanson confirment le fait que nous allons avoir un anime plein de moments héroïques, mais aussi induisent un léger malaise tant certains poncifs du genre semblent tournés en ridicule ; cela commence en particulier avec un personnage qui n'est pas sans rappeler Koichiro Ohta de Top wo Nerae, mais dont les mimiques cassent radicalement le sérieux du personnage.
Vous l'aurez compris, Ryuseiki Gakusaver joue la carte de la parodie, et cela commence avec la mise en place d'une situation par la force du hasard, orchestré par le professeur Hashiba (l'équivalent du Coach), lequel est officiellement un scientifique. Sauf que d'une part c'est un crétin orgueilleux qui adore plus que tout prendre la pause et sortir de grandes phrases, et que d'autre part toutes ses connaissances scientifiques et ses théories semblent sortir de la myriade de séries de SF (en particulier de robotto) qu'il a pu voir dans les années 70 et 80. Et le pire, c'est que les différentes situations lui donnent souvent raison, ce qui non seulement amplifie encore un ego déjà surdimensionné, mais en plus pousse son entourage à se demander s'il n'est pas véritablement aussi génial qu'il le prétend.
Dans le genre « caricature », les autres personnages ne sont pas en reste, surtout les 8 pilotes du robot, qui sont tous très typés ; dans le lot, nous avons pèle-mêle : la snob qui pratique le kyudo, le dragueur footballeur, le lourdaud sumo, l'énergique gymnaste, l'idol débile-loli-chanteuse aux cheveux roses bonbon, ou encore le président du conseil des élèves. Chacun peut piloter le robot selon sa volonté, et les capacités de la machine n'ont qu'une seule limite : leur imagination. En gros, ils peuvent déchainer toutes les attaques possibles et imaginables. Le seul problème, c'est qu'ils ne sont pas très chaud pour sauver la Terre des invasions aliens, et que leur professeur doit les menacer de mauvaises notes s'ils refusent de piloter.
L'aspect parodique de cet anime s'exprime à la fois par un détournement du genre, mais aussi par une amplification des codes de ce même genre, avec un sérieux qui laisse pantois. Finalement, tout est là pour rendre cette série la plus GAR possible : adversaires redoutables, combats endiablés et épiques, attaques destructrices, actes de bravoure à répétition,... Et ça marche ! Dans ses moments d'action, Ryuseiki Gakusaver devient absolument jouissif. Il faut dire que le réalisateur a du métier et connait les ficelles des séries de robotto, puisqu'il a aussi travaillé sur Tetsujin n°28, Space Runaway Ideon, Muteki Chôjin Zanbot 3, et même Mobile Suit Gundam.
Pour autant, cela ne l'empêche pas de détourner aussi les moments épiques, par exemple en présentant un personnage qui prétend que « son honneur le pousse à mourir dans un combat », et qui s'éjecte au dernier moment en expliquant que l'honneur c'est bien, mais qu'il préfère rester en vie.
Ryuseiki Gakusaver joue donc à la fois sur l'humour – en particulier via le personnage de Hashiba – et sur l'EPICNESS, exacerbant les deux pour un résultat que j'ai trouvé extrêmement bon. Je me suis autant marré que j'ai pu m'enflammer devant les combats grandioses de cet anime.
Et le scénario n'est pas si secondaire qu'il y paraît au premier abord, avec un final intelligent et original qui fait un joli pied de nez à Top wo Nerae. Un régal.
Ninesisters

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