Same player shoot again

Déjà, c'est joli: on aime bien Kurumada, mais il ne sait pas dessiner. Et l'anime original était laid (couleurs, animations, character design, etc). Donc sur ce point, the Lost Canvas innove beaucoup.

Sinon c'est un peu tout: c'est l'adaptation d'une histoire dont on connait déjà la fin et les survivants. C'est la redite d'un scénario déjà vu (le combat contre Hadès). Et il y a somme toute peu d'innovations: les personnages "nouveaux" sont des clones des précédents, jusque dans les attaques. On aurait pu trouver plus inventif.

L'histoire de base, qui fait d'Hadès, Athéna et Pégase des amis d'enfance est formidable de fadeur. Heureusement, dans l'anime on ne s'étend pas trop dessus, même si c'est déjà trop puisqu'il s'agit de la force motrice des premiers épisodes. Au niveau du rythme, c'est bien emmené. J'ai aimé les fins d'épisodes en cliffhangers.

Les nouveaux personnages, car il y en a (heureusement) sont les plus intéressants, mais ils sont relégués trop au second plan. On préfère nous montrer encore et toujours Pégase (s'appelle Tenma au lieu de Seiya, mais c'est le même personnage) sans que l'on sache très bien pourquoi.

Néanmoins, je trouve au final que le résultat est visuellement plaisant. De plus, l'histoire est plus intéressante que celle d'origine qui brillait par son caractère décousu: les spectre et les juges des Enfers en particulier sont désormais de vraies menaces et Hypnos et Thanatos sont présents dès le début et sont particulièrement inquiétants. Les enjeux de la Guerre Sainte (que je hais ce terme) sont mieux explicités. De plus, le concept de sanctuaire est renforcé avec un Grand Pope actif, des Jamiriens en veux-tu en voilà et des chevaliers d'or qui font des choses au moins. Le fonctionnement du Sanctuaire est aussi un peu plus expliqué. Alors oui, c'est du fanservice, mais ce n'est pas si mal. C'est quand même la preuve que Kurumada n'avait aucune idée de là où il allait avec Hadès.

Je reste sur une impression cependant négative car même si c'est bien fait et que c'est un bon ajout à la saga Saint Seiya, ça reste quand même un shonen animé ultra classique avec toujours les mêmes héros qui crient quand ils se battent, qui pissent le sang mais se relèvent quand même alors que c'est impossible et qui se sacrifient à la fin pour un idéal qui n'appartient qu'à eux. J'ai déjà vu ça des millions de fois, je n'avais pas besoin de le revoir à nouveau.

Mention spéciale aux explications anachroniques de ce qu'est le cosmos à grand renfort de notions comme le Big Bang (on est aux XVIIIe siècle les amis, ne mettons pas la charrue avant les Rasgado). Enfin, on retrouve toujours dans ces histoires une misogynie toute japonaise, complètement insupportable. Il serait temps de grandir les loulous.

Il y a certes un paradoxe à critiquer la misogynie de certains personnages et parallèlement reprocher à l'anime d'être en avance sur son temps scientifiquement parlant, j'en conviens. Le souci principal est que l'action est censée se situer au XVIIIe siècle, mais au final, rien ne le montre. Cela pourrait être n'importe quel autre siècle que cela ne changerait pas grand chose. Une vraie occasion perdue.