Scum's Wish
6.9
Scum's Wish

Anime (mangas) Fuji TV (2017)

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Remerciements, avertissements et critique générale



Je tiens à remercier Sansaisse qui, grâce à sa critique, m'a permis de me rendre compte de quelques aspects de cet anime. Sans doute n'aurait-elle pas été la même si je n'avais pas lu son avis.


Premièrement : Trigger Warnings : Viols, relations malsaine, manipulations affectives. Minimum. Si vous avez connu de telles épreuves et/ou êtes sensibles, il vous faudra beaucoup de courage pour regarder cet anime.


Deuxièmement : C'est Neko96 qui chante l'opening. Vous n'avez pas d'excuses pour ne pas voir cet anime, sauf tout ce qui est évoqué en "premièrement.


Voilà pour l'humour innocent, on va passer à quelque chose de plus grinçant et plus malaisant. Toutes mes excuses.


Vous avez sans doute lu le résumé. "Deux adolescents qui, souhaitant un amour impossible, vont sortir ensemble pour combler leur manque affectif". Ce n'est même pas la surface émergée de l'iceberg. A peine le sommet. La pointe. La ridicule petit neige au-dessus. Rajoutez à ceci des amours déçus, 7 personnages qui piétinent la pâle figure du triangle amoureux pour vous construire un immeuble entier de relations à sens unique, des saloperies vachardes, de l'illusion, de l'acharnement, de l'aveuglement, des déceptions, de l'abus, et vous ne pouvez pas imaginer tant que vous n'avez pas regardé au moins la moitié de l'anime.


Kuzu no Honkai va droit au but. Le ton est donné dès le premier épisode, bien que je conseillerai de voir les deux ou trois premiers pour se décider à continuer ou non (et voir si on a le courage émotionnel de continuer. Les trigger warnings ne sont vraiment, vraiment pas là pour faire joli). Car direct, cet anime crée des réactions de surprises absolument géniales. Pour ma part, j'ai crié au moins deux fois à chaque épisode, ou presque.


Le premier intérêt de cet anime est la relation qu'entretiennent Hanabi, l'héroïne, et Mugi, le deuxième héros. Si pour vous, "sortir ensemble" signifie "Aller faire du shopping, manger des glaces en n'amoureux, rire et se faire des bisous", allez voir ailleurs si vous y êtes. Car obsédés par l'amour à sens unique qu'ils portent à leurs professeurs qu'ils connaissent depuis l'enfance, ils vont tout simplement chercher à avoir des relations physique l'un avec l'autre en imaginant qu'ils le font non avec un/e autre lycéen/ne, mais bel et bien avec l'objet de leur désir, à savoir les jeunes professeurs dont ils sont amoureux. C'est comme quand on prend un traversin ou une poupée gonflable, mais en 100% humain. Et ils l'acceptent. Et ils sont d'accord. Et ils le veulent. Et ils en redemandent, conscients d'être coupables. Le début de leur "relation" peut être résumé en une drogue, un besoin d'affection comblé mutuellement par quelqu'un qui ne nous intéresse pas et qui ne sert que de substitut, de corps physique à recouvrir par l'imagination et le désir de la seule personne que l'on aime. Le côté malsain n'empêche parfois pas une franche complicité entre ces deux-là, renforcé par le côté "teigne" de Hanabi. Un mélange doux-aigre dont on redemande.


Les dénis sont parfois tragiques, d'autres fois comiques, mais toutes les relations ne sont que chimères impossibles à atteindre. De longues descentes aux enfers et des trahisons envers soi-même parfois représentées par des confrontations verbales avec un soi plus jeune venu du passé. Une manière classique d'illustrer l'action de se juger, mais terriblement efficace.


Rangez vos pornos, vos hentaï, vos doujins, vos ecchi, cet anime est bien plus excitant, quand bien même il n'y a aucune vulve, aucune poitrine, aucun pénis visible à l'écran. Du sous-vêtement, du nu, des vues sur les ébats, beaucoup de suggestif cru, mais c'est tout (c'est déjà beaucoup. Si vous préférez la lenteur et l'érotisme à la pornographie, vous serez servis). Ce que j'ai particulièrement aimé est le réalisme de ces scènes, notamment dans un épisode où


Hanabi demande clairement à Mugi de cesser car la pénétration est trop douloureuse pour elle, ce qu'il respecte.


Encore heureux, sauver les meubles est la meilleure chose que l'on peut attendre dans ces relations.


Sauver les meubles ? Seulement ? Non ! Car la deuxième moitié de l'anime est un peu plus positive. Une fois qu'on a touché le fond, on ne peut qu'y rester ou remonter. Il est très intéressant de noter que les premiers personnages à vraiment affronter leurs démons et à les vaincre ne sont pas ceux que l'on croit.


Ce sont les secondaires, oui, pas Hanabi et Migu. Si vous aviez deviné juste concernant Sanae "Ecchan" et Noriko "Moka" et que vous aviez des raisons solides d'y croire, félicitations, vous être plus doués que moi. J'ai vraiment cru que Moka ferait une tentative de suicide. Quitte à ce que les sentiments et les relations détruisent d'autres personnes que le couple, ils avaient encore un peu de marge mais cela aurait été descendre encore plus dans le malsain et les trigger warnings.


Ces personnages forment donc de véritables exemples pour les autres personnages mais également pour nous-même, si l'on est confronté à ce genre de relations, ou liens. Pas forcément profond, ni de la même intensité, mais qu'importe du moment qu'elles sont présentes. De même, certains messages tels que "comment contrecarrer un violeur dans le métro" donnent des exemples sur comment réagir au quotidien.


(J'ai A-DO-RE l'ironie tragique liée à l'intervention de Hanabi lorsque Sanae se faisait tripoter, puis le fait que Sanae viole Hanabi, et irai en Enfer pour ça).


Si vous aimez les anti-héros, cet anime est fait pour vous. Ce qui ne signifie pas que les choses s'améliorent. Au contraire : les personnages passent souvent d'une erreur à une autre...Particulièrement à cause d'un triangle amoureux :


Hanabi, Kanae, Mugi.


Trois pôles autours desquelles gravite la deuxième moitié de l'anime.


Kuzu no Honkai possède également l'art de mettre des "finals" dans des épisodes centraux. On aurait pu croire que la première moitié de l'épisode 3 était la conclusion d'une saison alors qu'il n'en est rien. Sur un anime de douze épisode (et bientôt un spin-off, chouette chouette chouette ! On va encore feeler nos mères !).


Kuzu no Honkai m'a rappelé tous ces couples au lycée. À les voir ensemble, je pouvais deviner s'ils dureraient ou pas et je ne me suis trompé qu'une fois sur une vingtaine de couples, après avoir remarqué certaines choses. Ça se voyait à la manière qu'ils avaient de s'embrasser, de se tenir la main, leurs visages à ce moment-là. Maladroits, pressés, cherchant quelque chose en la personne qu'ils embrassaient et qui n'était pas la personne en elle-même. Exactement comme quand on se masturbe frénétiquement pour chercher à atteindre un orgasme uniquement grâce au clitoris ou au pénis. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Lorsque l'on va chercher ce sentiment trop profondément, on ne se rend pas compte que le problème n'est pas que l'on cherche trop mais que l'on ne considère pas la personne dans son entièreté, comme ce qu'elle est, tout ce qu'elle est, et en quoi on l'apprécie.


J'ai beaucoup aimé la voix donnée à Hanabi. Beaucoup de naturel, d’espièglerie, d’étouffement parfois, de platitude d'autres fois. Moins ses accès de colère et de désespoir. Quant aux musiques, je les ai trouvées parfaites bien qu'elles puissent sembler répétitives. Ignorez ce potentiel défaut et vous plongerez encore plus dans cet anime. Il serait également intéressant d'analyser les alternances entre clair et obscur, ainsi que couleurs chaudes et couleurs froides, à quels moments-clés de l'intrigue ils sont utilisés et si cela ne sert pas à accompagner certains types de sentiments ou de révélations. Un jour, peut-être.


Une autre chose passionnante avec cet anime est qu'on peut s'imaginer des scénarios parallèles fonctionnant sur le schéma des visual novels.


Que ce serait-il passé si Hanabi avait révélé à Mugi que Narumi et Kanae sortaient ensemble lors de l'épisode 4 ?


Je veux un visual novel basé sur Kuzu no Honkai.


Quelques réactions physiques que j'ai eu devant l'anime : Poings crispés, diverses exclamations tels que "SALOOOOOOOOOPE !!!", "ALLEEEEEEZ QUOIIIII !" "NOOOOOOON !!!" "Et maintenant, le suicide" "YEEEEEEEESSSSSS !!!!!" "NOOOOOOOOOOOON" "PUTAAAAIIIIN DE MEEEEEERDE". J'aurais dû me filmer, ça aurait été marrant.



Conclusion



Kuzu no Honkai est une oeuvre qui partage une place dans mon coeur aux côtés de la route de Hanako (Katawa Shoujo) et Koe no Katachi / A Silent Voice. De l'amour, du drame, du malsain, des épreuves, un réalisme poignant et des chutes en enfer qui nous marquent et dont on tire des leçons. Des tonnes d'erreurs mais également beaucoup de courage. J'ai crié, ai ri de manière honnête, jaune, en sanglotant. Si vous aimez les tragédies amoureuses dont on sort grandi, vous aimerez cet anime.



Quelques leçons à tirer de Kuzu no Honkai et que je n'ai pas pu laisser transparaître ailleurs sur ce post.



-S'épauler, se soutenir dans le malheur, n'est pas une bonne chose si on ne combat pas les causes de nos souffrances. Ce n'est qu'un refuge, on n'avance pas. En se soutenant, Mugi et Hanabi ont accomplis une chose bizarre, mignonne, un peu malsaine. Puis ils ont combattus leurs démons et sont revenus de loin, très loin, en étant influencés par des choses qu'ils ne maîtrisaient pas. C'est une chose admirable.
-On ne change pas pour les autres. On ne doit pas se forcer à changer pour les autres. Cela entraîne une pression. On va contre soi-même, ce qui entraîne une hypocrisie. Quoi qu'il arrive, la seule chose que l'on obtient, c'est un accès de rage envers soi-même et envers les autres, ainsi que la destruction de ce que l'on avait construit à travers cette pression et cette manipulation de soi et des autres.
-Les secrets dissimulés entraînent un manque de confiance. A la fin, ça fait mal.


Ce qui suit consiste en quelques analyses personnelles ainsi que du spoil. Je mettrai beaucoup de choses sous spoilers, ce qui risque de rendre la lecture difficilement compréhensible. Peut-être l'est-elle, car elles peuvent servir de complément aux "leçons à tirer de Kuzu no Honkai". Si non, je ne peux que vous encourager à regarder cet anime si vous vous en sentez capables.



Quelques mots sur la fin



Elle m'a mise en PLS.


On aurait pu croire qu'ils finissent ensemble.


On aurait pu esperer.


Mais non.


Et c'est sans doute mieux comme ça, même si mon côté fanboy et mon histoire personnelle aurait voulus qu'ils finissent ensemble, qu'ils se donnent une nouvelle chance maintenant que leurs problèmes sont terminés. Peut-être que si l'on espère tant que cela que Hanabi et Mugi sortent ensemble à la fin, c'est qu'ils sont les héros de cette histoire et qu'il est injuste que les héros n'aient pas ce qu'ils désirent à la fin. "Leur histoire à tous les deux" est encore à écrire, mais à travers deux chemins différents.


Car à la toute base, leur relation était malsaine et que leur amour réciproque, devenu sincère, est né du manque. pas de l'attirance. De substitut en substitut. Leur décision a été très courageuse. Qui sait si, s'ils avaient acceptés de rester ensemble, ne serait pas venu un moment où ils auraient été attirés par quelqu'un d'autre. C'est une opinion personnelle que je porte ici et qui est relative à mon passé. Si les bases sont branlantes, peut-être peuvent-elles être affermies. Je ne crois pas en la fatalité et suis parfois un incorrigible optimiste, quitte à forcer et à culpabiliser ensuite. D'où ma PLS devant la fin de l'anime. Une réaction tout à fait personnelle. Néanmoins, je me répête, mais j'admire leur courage. Je ne suis pas à leur place mais tel que je me connais, j'auras voulu rester avec Hanabi/Mugi. Les quelques moments vraiment agréables qu'ils ont passés ensemble valaient peut-être le coup de franchir tout ceci pour vraiment tenter d'être heureux ensembles. Mais il est de ses relations qui ont laissé un goût trop cendré pour que l'on veuille d'y abreuver de nouveau.


Ce qui sert autant le coeur est sans doute la fin ouverte. Ces derniers temps, il est rare que je me sente aussi triste en voyant une histoire se terminer, des personnages nous quitter. Je veux savoir ce qu'il advient d'eux car j'ai réussi à m'attacher.



Analyse de deux couples




Premier couple : Hanabi/Mugi



Il est intéressant de noter à quel point Hanabi et Mugi se cachent plus de choses lorsqu'ils sont "officiellement" en couple vers l'épisode 6 par rapport à quand ils déclaraient franchement se servir l'un-l'autre de substituts. La mascarade était avouée, déclarée, acceptée, puis elle devient couverte par le mensonge sur les sentiments qu'ils éprouvent l'un envers les autres, ce qui rend leurs relations bien plus dangereuses encore.


Une preuve de plus, selon moi, que l'on devrait se dire plus de choses dans les interactions humaines, quand bien même elles sont blessantes sur le coup.


Ce fut une chose bizarre que de les voir amoureux l'un de l'autre, mais pas encore détachés de leurs anciens amours. Quelque part, c'est bête que Hanabi et Mugi se décident à agir comme un couple et se sachent vraiment amoureux à ce moment-là. Dans le meilleur des Kuzu no Honkai, ils auraient pu abandonnés leurs sentiments sans avoir à se faire jeter.



Deuxième couple :



Sanae/Hanabi


Autre couple malsain, le Sanae/Hanabi, mélange de viol et de tentative de manipulation des deux côtés par peur d'être seul. Chacun cherche à profiter de la faiblesse de l'autre pour son bonheur personnel, sans véritablement écouter l'autre ni le respecter. Ce n'est même pas seulement dérangeant, il y a des marques de viol et de non-consentement de la part d'Hanabi, des refus clairement exprimés que Sanae ignore. D'autant plus que Sanae est clairement prête à ne se contenter que de miettes. Tant d'efforts et de mauvaises actions pour si peu est profondément dérangeant. Tellement pourrie qu'il ne peut rien en sortir de bon et que le mieux est de tout arrêter. Et pourtant, j'ai la mauvaise manie d'être optimiste dans les relations et à chercher comment faire en sorte que les choses se passent au mieux...


D'un côté, vous avez Sanae entretenant des actes de viol, une dépendance toute sincère car elle est consciente que Hanabi peut se servir d'elle. De l'autre, Hanabi employant Sanae comme substitut sans son consentement, mentant, profitant de la dépendance qu'elle entretient envers elle. Les mots qu'elles ont eu à la fin de leur histoire m'a fait bien plus d'effets lors de ma deuxième vision de l'anime. Étrangement, ce n'est qu'en voyant Sanae souffrir autant que j'ai pris conscience de sa douleur, sans doute car elle a superbement "clos la porte de son coeur". Je m'étais trop laissé influencer par son masque, sa tendance à ne pas se dévoiler par peur de souffrir.


Deux personnages m'ont en particulier intéressés et je me suis plu à analyser leur comportement : Kanae et Mugi. Je laisse également un bref mot sur Moka.



Kanae



Ma réaction à l'épisode 6 fut tout simplement "AH LA SALOOOOOOOOOOPE !!!" Bien sûr, plus l'anime avance, plus on creuse mais je ne pense pas que ce soit pour autant que tout le monde la pardonne. Voici mon point de vue sur ce personnage.


Kanae, qui n'a jamais été vue comme autre chose qu'un objet, a clairement enfouie ses sentiments pour ne pas tomber amoureuse et ainsi ne pas être blessée. Vu la façon dont elle veut s'éloigner de Narumi. C'est peut-être pas une salope, juste quelqu'un d'horriblement égoïste car elle ne veut pas être blessée (c'est fou comme je lui trouve des excuses). Depuis son adolescence, Kanae voit le sexe comme une fin en soi. Sans doute à cause de sa peur de réagir pire que son amie d'enfance (souvenez-vous que Kanae déclare penser vouloir se suicider si son amie finissait avec un gars qu'elle-même convoite). Peut-être que devenir professeur était un autre moyen de donner aux autres ce qu'ils voulaient ? D'être ce que les autres veulent voir en elle ?


Elle est tellement égoïste qu'elle ne pense pas à ce que peuvent ressentir les autres, ce qui fait qu'elle ne voit pas les limites. Si auparavant je la détestait profondément, je me suis mis à m'intéresser à elle vers la fin car elle s'humanise, car elle tombe vraiment amoureuse. Ses habitudes de salope égoïste et manipulatrice la rendaient parfaite en tant que "reine du mal", mais c'était une perfection chiante, n'attirant qu'animosité. Selon moi, ce sont nos souffrances qui nous rendent intéressant, qui nous différencient des autres. Afficher sans cesse un masque de perfection, pour de bonnes ou de mauvaises intentions, m'horripile au plus haut point.


D'où ses questionnement envers sa relation envers Narumi, aussi crétin que Mugi mais plus pur, plus innocent et bien meilleur gars. Heureux les simples d'esprit. Elle en a parlé franchement avec Narumi non car il était chiant et trop collant, mais pour le protéger lui et donc elle, de par la gêne qu'elle ressentait à le manipuler (une première, pour elle. La découverte d'à quel point blesser autrui peut faire mal. Empathie). L'innocence de Narumi, le fait qu'il ne la considère pas comme juste baisable et seulement baisable, fut le déclencheur de cette empathie. Une relation plus pure, où les sentiments deviennent plus importants que le sexe et le physique. Kanae avait besoin d'un amour sincère, au-delà des pulsions sexuelles et du besoin d'attention.


C'est là toute la différence dans sa relation avec Mugi. Jouer avec Mugi est bien plus amusant, du fait de son obsession, de ses erreurs, de son inexpérience et de son immaturité. Narumi est un abruti tout aussi niais mais bien plus tempéré et mature, un mur de bonté auquel se heurte Kanae. Et de survenir le cliché du "il est tellement bon, je me sens mal" qui, à mon avis, survient bien trop rapidement. L'une des rares critiques que j'ai à émettre sur cet anime, peut-être est-ce plus développé dans le manga, en plus de la demande en mariage survenant trop tôt.


Si Kanae déclarait rechercher la liberté, ce n'est pas une liberté qui n'est pas respectueuse de celle des autres, sauf si ces autres cherchent eux aussi des histoires d'une nuit, des coups d'un soir, des relations libres. Peu de gens feraient ce qu'à fait Narumi, se marier en établissant une relation libre que seule sa future femme pourra exercer. Parce que soumis aux codes culturels nordiques de monogamie, le fait de ne pas ressentir de possessivité envers Kanae m'impressionne énormément (à moins que ce ne soit parce que les critères de relations n'ont pas été davantage décrits. On peut se poser la question du "si tu as des sentiments d'affection réelle pour quelqu'un d'autre, ça me blessera").


Il est également intéressant de noter que, au contraire de Hanabi et son fantôme plus jeune, c'est la Kanae adulte qui juge le fantôme de l'adolescent qu'elle était. Encore une fois, tout ce qui a trait à cette représentation du passé est simple mais bien utilisée et émouvante. Il s'agit donc non d'une trahison et d'un changement pour le pire (comme c'était le cas pour Hanabi) mais d'une remise en question et d'un changement pour le mieux. Deux femmes dont la plus jeune court après un modèle de puissance avant que la plus âgée ne se rende compte d'un sentiment d'amour vrai, sans concessions. Si Kanae s'était autant acharnée sur Hanabi, peut-être était-ce car elle se voyait en la lycéenne et était dégoûtée d'elle-même, ce qui s'est vu confirmer lors de l'épisode 11. Un comportement lâche, hypocrite, bizarre, consistant à se punir à travers quelqu'un tout en continuant ses actions tellement c'est confortable.


Une évolution trop rapide, mais j'ai été agréablement surpris de voir que mon point de vue sur le personnage a changé au fur et à mesure que j'en apprenais plus sur elle. Elle est passée de salope à humaine dont la gestion des sentiments est allée de travers mais qui a réussi à se réparer après s'être libérée du personnage qu'elle s'est imposée. Cela n'efface en rien ses actes et je suis convaincu qu'elle ne s'est pas suffisamment excusée (encore une fois, peut-être que le manga approfondit cet aspect. J'ai hâte de le lire), mais c'est tout de même une bonne chose.



Mugi



S'il semble le plus mature des deux lorsqu'il intéragit avec la quasi-totalité des personnages, ce n'est absolument pas le cas avec Kanae ("Normal guignol", me direz-vous. "L'amour rend con". Et vous aurez raison).


Le problème de Mugi est qu'il ne voulait pas changer Akane, quand bien même il se le répétait. Akane croqueuse d'homme, c'est la meilleure chance d'être avec elle. Akane partant de l'avant avec un autre après avoir changée, c'est la perdre. J'ignore si c'est de la jalousie, mais c'est en tout cas de la possessivité malsaine car aucun des deux n'aurait évolué. Voir Mugi adresser ses critiques aussi franchement avec Kanae faisait un effet comique "vieux couple qui s'aime malgré tout", mais ces bases étaient bien trop malsaines. Je n'aurais pas souhaité vivre une pareille relation avec une croqueuse d'homme.


En clair, le plus grand besoin pour Mugi était de savoir s'effacer, de lâcher son obsession, surtout car malsaine. Quand bien même Kanae aurait refusée de sortir avec lui, je ne suis pas certain qu'il ait abandonné tout de suite. Ce qui aurait mit en péril sa relation future/promise avec Hanabi. Mugi est une tête de pioche et je le comprend parfaitement pour avoir moi-même ressenti ça. Une obsession à vouloir arranger les choses, un optimisme acharné mais stérile car, parfois, soit la situation ne peut pas changer et il faut alors s'en détourner, soit l'on est impuissant à la changer nous-même. Un aveu de faiblesse faisant mal à l'égo, ce qui est j'en suis certain le cas de Mugi. Ce qui n'est pas facile et qui reste quelque chose de très courageux selon moi (car je n'en suis parfois pas capable). C'est en partie pour cela que la décision de Hanabi de ne pas se remettre avec Mugi m'a autant bouleversé.


Mugi est définitivement un masochiste doublé d'un gentil toutou, en plus d'être horriblement frigide lorsqu'il n'est pas en présence de Kanae. Quelqu'un qui, tout comme Hanabi, veut garder le contrôle mais y arrive moins bien à cause de la perversité de son Kanae. Je ne sais pas trop quoi penser de sa dernière tirade envers Kanae. Mettre son coeur à nu est très courageux, mais cela ne sert à rien si l'on ne change pas, si l'on ne parvient pas à mettre fin à cette obsession. Il est très facile d'y retomber, et l'avenir peut comporter son lot de mauvaises choses. Il est de ces obsessions dont nous devons nous débarrasser et ce n'est jamais une chose facile.



Moka



Malgré ses airs de gamine-princesse, Moka est relativement tôt dans l'anime la plus courageuse, la plus mature. J'ai été très troublé (mais c'est une habitude devant cet anime) durant le passage dans le lit avec Mugi. Ils ont sauvé les meubles, ont su arrêter à temps. La conclusion de cet épisode fut un réel plaisir. Ils grandissent, apprennent à prendre des coups et à sortir de leurs illusions. Il est dommage qu'elle n'ait pas un rôle plus important dans l'anime, ce que je comprend tellement Kuzu no Honkai possède d'intrigues s'entre-croisant.


N'hésitez pas à réagir en commentaires sur ces analyses, je serai ravi d'échanger avec des fans (y'en a trop peu alors que cet anime mérite tellement, tellement mieux !)

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le 22 avr. 2017

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