Sense8
7.3
Sense8

Série Netflix (2015)

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Et hop, une grosse cuillère de novlangue "La bonté est sexy" comme titre de saison. C'est vraiment n'importe quoi au niveau conceptuel à moins de viser l'abrutissement du publique!


Sense8 m’apparaît, à la réflexion, préparer simplement le terrain pour les google-glasses et la "réalité augmentée". Les échanges symbiotiques entre les différents cas peuvent autant être transposable en tant qu'applications de ce type de technologie supposée concrétiser le vieux fantasme de la transmission de pensée contrôlée.
D'un autre point-de-vue, la référence aux personnalités dissociées, donc inévitablement à mk-ultra, est pratiquement directe. La schizophrénie tourne ici au succès! .Hélas, elle se heurte à la science, ce qui vire à la paranoïa aigue!


Le premier épisode de la première saison nous présente une panoplie de 8 personnages en un zapping permanent, où chaque jonction de plans semble calculée selon des critères esthétiques, la redondance d'un mot, d'une situation, supposés compenser un manque flagrant et volontaire de cohérence. Le pitch pourrait ressembler à la première moitié de Rencontre du 3ème type avec une ambiance clippesque voire traileresque du début à la fin!


Le message est clair: Ça va être un exercice de style d'articuler ces gens entre eux, personnages qui finiront par se retrouver (?) à à la façon de Game of thrones. Vous n'avez le choix qu'entre suivre ou n'avoir rien capté de signifiant et, comme il est désagréable de ne rien capter, ...


Ce qui est un brin étonnant de la part des réalisateru/trice et se confirme au fil des épisodes, c'est la surenchère de pathos prêté à des situations vaseuses, ils se sont montrés bien plus glacés auparavant. Le flic de service par-exemple, pique une déprime car sa candidate de la starac se fait recaler, non mais, de qui se fout-on? Ça sort tout de suite les violons pour des niaiseries! La musique est un révélateur puissant de la façon dont on peut se faire mener en bateau!


La photographie (générique, etc) se montre d'un académisme exagéré qui confine au plus mainstream de la photo de presse! ... et puis les travellings en drone, on ne se refuse rien!


D'un autre côté, ce qui n'étonne absolument pas, c'est la double promotion de l'homosexualité et du transgenre, Les Washowski/e ont cette fin utile au système et peuvent ici se lâcher...
Notons que parmi les 8 intéressé/es, les seuls couples "solides" sont les 2 couples homos, les autres sont au célibat, les hétéros n'ont pas sus y faire! On a donc un max de scènes entre des gens qui "s'aiment vraiment" et comme par hasard, c'est homo... On voit des trucs qui foirent, c'est hétéro ! Plus tard dans la saison (E05?), il s'agira de faire du sexe virtuellement à 8 en un mélange homo/hétéro sans plus de frontière. Des gros biscoteaux huilés qui se frottent, des grosses pelles entre barbus, branlette de madame, baiseries lesbiennes, de l'action quoi!


On sent dès le début que cette série va durer, pas tant au fil des saisons, mais bien au fil de chaque épisode, au fil des plans trop courts, hypnotiques par le rythme et accrocheurs par le postulat qu'on voudra en savoir plus sur ces gens.
La promesse que ça finira par devenir intéressant se renouvèle dans les premiers épisodes sans rien en vue, on voit bêtement vivre et se comporter quelques "modèles" de citoyens standards chacun/e aux prises avec des situations hors du commun, tout en restant normalisé/es jusque dans leurs tendances alternatives. Petit-à-petit, les voilà qu d'abords étonné/es, entrent en contact échangent leur savoir-faire et dialoguent pour trouver ensemble des solutions à leurs problèmes, comme dans un vrai tchat!


Big pharma n'est jamais loin quand il s'agit de ce genre de prod, la médication y est toujours présentée sous un jour favorable, la première solution évidente en cas de mal-être. La toute puissance de la chirurgie s'y confirme comme arme ultime, le pouvoir de lobotomiser ses cibles!
(Les Wachowsi/e's ont ce thème récurrent d'une médecine volontairement destructrice pour écarter d'innocentes victimes ou l'usurpation de la confiance qu'on accorde naturellement à la médecine ?!))


Au fil des épisodes, chaque histoire se dévoile, se déroule et nos "sensibles" deviennent confident/es, au travers de séances virtuelles ou mentales de rencontres. Chacun/e se retrouve simultanément avec son corps physique et celui de son "contact". Cette présence est invisible aux yeux des simples mortel/les alors que les sensibles tendent à former une super petite bande en mettant de plus en plus collectivement leurs compétences à disposition de chaque membre quand il/elle est dans la mouise.
Eux ils/elles se voient entre eux, les gens normaux ne voient que la personne présente physiquement, qui semble parfois parler seule, on est bien d'accords?


Soudain lors du final (E12), cette "logique" est explosée et l'acteur homo (son double spirituel) vient magiquement distraire l'infirmière en chef (simple mortelle) en lui faisant du plat pour faire diversion pendant que le flic, présent concrètement sur place, s'évade avec sa dj bien aimée. Faute grave !!!
Il n'y a aucune raison pour qu'à cette occasion ce type soit en interaction avec quelqu'un de lambda là où il ne se trouve pas physiquement!
L'ambiance générale bascule d'ailleurs depuis un début sobre et on en arrive à une équipe de Mission Impossible qui se prend pour les X-men au pays des Inception! Au fil de cette saison, les personnages ont trouvés leur nouveau jouet et pris goût à l'aventure dans leur tronche, ils/elles se mettent à l'aise, commencent à ressentir le syndrome du super-héros cool et décontracté.


Peu auparavant dans ce final, on assiste à un mauvais raccord de plans entre 2 emplacements géographiques où apparait simultanément la jeune dj islandaise, son expression ne colle pas alors qu'elle continue une même phrase pathétique pleine de conviction sur sa coline, semble déconcentrée, inexpressive, sur une place publique avec son interlocuteur, un plan normalement refait et viré!
Ces fautes professionnelles me semblent plus volontaires qu'accidentelles. Elles signent une subtile baisse de niveau, façon arrogante de confirmer pouvoir tout se permettre, clin d'œil au reality-show, qui souligne l'importance toute relative de la cohérence pourvu que le divertissement y soit.


Les Washowski's confirment qu'il/elle sont de vulgaires agents du pouvoir et non des créatifs au sens propre!

tobor
3
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le 27 juin 2015

Critique lue 1.7K fois

2 j'aime

tobor

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