Sense8
7.3
Sense8

Série Netflix (2015)

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Je suis depuis maintenant quelques années de très près la carrière des Wachowski. Depuis Matrix qui a mis un coup de pied au derrière de mon enfance, en passant par Cloud Atlas, véritable fresque somptueuse, mélangeant les genres avec brio, leur travail m'a toujours intéressé (si on excepte le faux pas "Jupiter Ascending)
Le jour ou j'ai appris que ces deux talentueux cinéastes allaient se mettre à la série TV, croyez moi que j'ai quand même sacrément salivé car je savais qu'ils étaient très très ambitieux et que le format TV allait parfaitement convenir a leurs projets. Du coup, je me suis mis en coquille, essayant de ne rien apprendre de leur projet, si ce n'est que ça allait être quelque chose orienté SF (mon genre favori).
Puis un jour, la série est sortie sur Netflix (gloire à eux et leur super idée de mettre en ligne tout les épisodes afin de décider soi-même du rythme de diffusion). Et je dois dire que cette série a fait carton plein dans mon gros cœur. Voici ce que j'en ai pensé :


A la croisée des genres.
Sense8 est en fait une sorte de fils spirituel de Cloud Atlas. En croisant avec brio une multitude de genre télévisuels et cinématographiques, tels que le film d'action a la Matrix, le Thriller fantastique haletant a la Lost, le film romantique... on y trouve même des genres tels que la Télénovéla et le film Bollywood. Une véritable ruche d'idées et de styles narratifs qui permet a Sense8 de ne jamais lasser le téléspectateur.


Lost Heroes
La grande force de Sense8 est bien sur : sa palette de personnages. En fait, on n'en avait pas trouvé d'aussi profonds, pertinents et surtout en si grande quantité depuis Lost (On peut dire ce qu'on veut sur le scénario de Lost, ses personnages restent aujourd'hui encore cultes). Un flic téméraire, une femme transsexuelle hackeuse, une jeune DJ au lourd passé, un chauffeur de bus passionné de Jean-Claude Van Damme, une jeune hindoue s'apprêtant à être mariée, un cambrioleur renégat, une femme chef d'entreprise adepte des arts martiaux et enfin, un acteur gay de film d'action cachant sa véritable identité sexuelle.
Une variété assez incroyable qui rappelle par certains aspects la série Heroes, qui contenait des personnages assez variés, tant en pouvoirs que en psychologie (Hiro/Silar). Quelques appréhensions peuvent survenir au premier épisode quant aux transitions entre les personnages qui peuvent être brutales et non assorties mais au final et vous en resterez juge : le scénario de Sense8 rend tout ce beau monde vraiment fusionnel et les transitions deviennent ainsi coulantes comme de l'eau.


What a wonderful world
Enfin, là ou Sense8 scotche devant l'écran, et où le générique traduit à merveille l'ambiance générale, c'est devant la qualité de la réalisation de cette série. Une qualité telle que l'on a tout simplement pas vu mieux dans son genre depuis Six Feet Under. (On mettra de coté les GOT, Rome et Tudors, qui restent des séries à part, du fait de leur genre Historique/Fantasy)
Les images sont tout simplement sublimes, grâce a des décors réels de toute beauté : les Wachowski ont eu les bollocks d'aller filmer dans chaque endroit ou vivent les protagonistes : Bombay, Berlin, Nairobi, Chicago, Islande, San Francisco, Londres, Mexico, Seoul...
Associé a une gestion des couleurs assez impressionnante, les images bénéficient d'un contraste saisissant qui met en valeur toute la richesse du monde dans lequel on vit. Merci Andy et Lana.


La série bénéficie néanmoins d'un rythme particulier, certains trouverons Sense8 certainement "lent" car le film rouge, bien que parfaitement distillé, met du temps à s'installer. Cependant, ce parti-pris des scénaristes permet d'instaurer un suspense et surtout permet d'intriguer les spectateurs sur la nature des personnages car aucune information n'est donnée sur un plateau d'argent. Audacieux et surtout très intelligent : Ainsi, les personnages peuvent être traités efficacement, sans avoir la pression du fil rouge qui obligerai les scénaristes a lisser les personnages pour le bénéfice de l'intrigue.
Le thème de la série reste donc intact : Un monde cosmopolite, riche, connecté et ouvert, regorgeant de pépites comme de dangers.


Pour finir, Sense8 est une fois de plus à l'image de la carrière des Wachowski : on adore où l'on déteste. Mais derrière cette dualité de subjectivité, il reste des éléments objectifs : Une réalisation impeccable, une variété de personnages, de genre et de situations comme rarement vu au cinéma ou à la TV et un potentiel scénaristique immense pour le futur de cette série que l'on espère, grandiose.


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Logan_Reynolds
10
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Créée

le 1 juil. 2015

Critique lue 906 fois

3 j'aime

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3

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