« We participate in a tragedy, at a comedy we only look » Aldoux Huxley


La série Shameless capture sans pudeur la dichotomie entre le comique et le tragique, entre l’observateur et l’observé. Décrit comme une comédie dramatique ou « Sadcom », shameless m’a captivé par sa narration absurde mais pourtant si honnête sur des mécanismes sociologique complexe. Elle traite par exemple de ces mécanismes qui créent une rupture entre les riches et les pauvres tout en pointant du doigt comment ce fossé social stigmatise et déshumanise les classes social les plus basses. Je prends sur moi en utilisant des termes un peu pompeux mais je tente simplement de rendre justice au génie du créateur de la série, Paul Abbot.


“Paul: nobody wants to watch a thing about poverty, so you’ve go to, ya know, give it extremities that are going to be more interesting. If you’re ever gonna tell the truth you’ve got to make them laugh or they’ll kill you and actually I was trying to tell the truth about a certain level of poverty and frank was my immune system because he is my defense mechanism because they just laught at him.”


Shamelesse gravite autour de la famille Gallagher, famille « fucked up » livrée à elle-même et qui tant bien que mal essaye de fonctionner « normalement » en l’absence de leur père Franck, poivrot irresponsable et de leur mère bipolaire Monica.


Le personnage de Franck, alcoolique et opportuniste fini procure un soulagement comique qui permet de faire passer le spectateur au travers des différents drames que traverse sa famille tout le long de la série tout en étant paradoxalement la source indirect de ces drames. Dès le premier épisode ont ne peu que constater cette maîtrise narrative qui jongle avec une aisance insolente entre situation loufoque et séquence sérieuse portée par un intense jeu d’acteur et une réalisation efficace.


“ it is not my place to judge another person’s life. Only myself, for myself alone, I must decide.” Hermannn hesse.


Le jugement et la honte ont toujours fait partie des mécanismes institutionnalisés par ceux qui sont au pouvoir, un des nombreux outils utilisés dans un processus qu’on appelle la socialisation. Processus qui marginalise ceux qui n’ont pas les moyens et/ou les capacités de s’y conformer et shameless dépeint dans toute son absurdité dramatique et comique l’intimité de personnage limités dans leur capacité d’agir et de fonctionner dans un cadre considéré comme normal sans oublier les conflits internes qui en résultent.


Les dialogues de Shameless sont écrit avec simplicités mais ils ne sont pas dépourvu de profondeur pour autant, non seulement ils servent de conducteur émotionnel permettant l’attachement aux personnages de se créer mais aussi d’agir en tant qu’outil de réflexion. Dans son ensemble l’écriture est un cri du cœur adressé au rêve américain et à toutes les peines que ce rêve inaccessible peut causer.


« I believe that the answer to that question, like the answer to most question is : fuck you” Lip Gallagher


Les 7 saisons diffusées jusqu’à maintenant m’a permis de suivre un voyage au cœur de l’intimité de la famille Gallagher et de leurs quête d’une vie sans honte et j’espère de tout mon cœur, car la série m’a donner l’impression d’être un membre à part entière de cette famille, que chaque Gallagher trouvera le bonheur à sa façon

Ninalos
9
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le 15 mai 2017

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Ninalos

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