Your Lie in April
7.9
Your Lie in April

Anime (mangas) Fuji TV (2014)

Dès les premières minutes de Shigatsu wa Kimi no Uso, les magnifiques couleurs, l'animation fluide me semblent donner le La.
Cette série promettait donc d'être très agréable à regarder, bon premier point.
Le morceau de piano interprété par Arima faisant beaucoup de bien aux oreilles (après tout j'étais là pour la musique, à la base), c'est confiante et rassurée, voire vaguement béate, que j'abordais par la face nord cet Everest de 24 épisodes (et oui, les formats de 12/13, on s'y fait, à force).
Puis il y a eu ce passage, cette rencontre, cette magie, cette fille, cette Kaori, perchée sur une cage de parc, entonnant au Mélodica Ce morceau, celui qui nous avait ravis dans Le Château dans le Ciel : A Morning of the Slag Ravine. Comme Kosei, je la contemplais d'en-bas, comme lui j'ai vu ses larmes, larmes qu'elle cachait aux enfants enchantés, qui eux aussi la badaient d'en bas. Cette petite fée à la fois jubilatoire et grave m'a décoché un direct en plein coeur. Ouch.
Mais v'la t'y pas qu'en plus elle est tsundere ? Parfait !
Deuxième épisode. Sa personnalité, son approche de la musique, son piquant et son aveu de ne pas jouer pour gagner le concours mais d'y aller au talent pour donner l'âme à sa musique en prenant du plaisir à la jouer, ont définitivement transformé le coup de foudre en intérêt appuyé. J'ai trouvé ça assez fabuleux et plutôt rafraîchissant d'ailleurs, ce petit pied de nez qu'elle a d'ailleurs fort charmant au culte de la performance formellement lisse et parfaitement convenue. Elle avait tout d'une artiste. Oui, décidément j'accrochais beaucoup.
Vingt-quatre épisodes plus tard...
La musique fut ainsi ce vecteur, ce baume, ce révélateur psychologique, ce créateur de lien, ce langage plus fort que les mots. Et comme finalement c'est ainsi que la voit, je m'estime heureuse et pas frustrée de n'en avoir pas eu autant que dans Nodame Cantabile, même si les monologues intérieurs durant l'interprétation des morceaux étaient parfois gênants, parce que répétitifs. Toutefois, le dernier monologue de Kosei était d'une beauté à couper le souffle. Et le morceau bien sûr sublime. Le "métronome" a trouvé une âme, dans la douleur mais aussi dans la gratitude. Et c'était juste beau. On a d'ailleurs touché le ciel avec ce moment de duo fantasmé avec la violoniste de son coeur.


Ce que j'ai apprécié en premier lieu dans Shigatsu wa Kimi no Uso, c'est le traitement psychologique des personnages. Et si celui de Kosei m'a parfois laissé perplexe, j'admets bien volontiers qu'il était assez crédible. Bien construit en dépit de quelques lourdeurs.
J'ai trouvé l'écriture du scénario fine et sensible dans l'ensemble. Alors qu'elle fonctionne avec des personnages archétypes, quelques lieux communs, et qu'elle doit composer sa mélodie avec des poncifs comme le trauma, la résilience, la rivalité, la maladie, la mort, le triangle amoureux, ect...
La sensibilité de l'artiste qui a narré cette histoire a permis d'éviter la plupart des maladresses. Fraîche et légère pour traiter un sujet gravissime, avec des moments de tensions dramatiques très appuyés, Shigatsu wa Kimi no Uso est une histoire élégante
De l'animation, je salue donc surtout les couleurs. Pas un instant elles ne m'auront abusée sur la nature du dénouement (preuve que le story telling a bien fait son boulot). Ces couleurs ont en revanche sublimé les character design ainsi que les décors, avec un joli travail d'art design (et le printemps c'est si beau au pays du soleil Levant...). A présent que je lis le manga pour prolonger mon plaisir, je peux dire que l'animé est à mon humble avis une vraie plus value à ce niveau là. Quitte à me procurer un format physique, je choisirais l'anime.
Je retiendrai aussi le découpage. La tendance récurrente était de finir sur un cliffanger. On peut dire que 24 épisodes ne furent pas si longs si on considère cet effet d'attente produit chez le spectateur (pourtant le format me faisait craindre une lassitude au départ).


Et bien sûr, il y a Kaori.
Elle restera pour moi un personnage inoubliable. J'ai beaucoup projeté sur elle, elle m'a séduit dès le départ et m'a émue. Elle était magnifique d'expressivité, surtout quand elle jouait, mais aussi quand elle était fragile ou au contraire dévorant la vie. Un superbe personnage de tsundere qui va en prime nous donner une belle leçon de vie. Jamais mensonge ne fut plus délicieux. Car motivé par un amour bienveillant.


Sayonara, solaire jeune fille. Ravie de t'avoir fictionnellement connue.

_Andrea_
9
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le 29 juin 2015

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