Résumons rapidement : Shiki est un anime d'horreur constitué de 22 épisodes centralisé autour d'évènements étranges secouant le village japonais Sotoba. En effet, suite à l'aménagement d'une famille dans ce petit pays isolé de tout, ce que l'on pense être au départ une épidémie semble décimer à petit feu la population. La réalité sera toute autre.
Si Shiki propose un scénario qui n'as franchement rien d'exceptionnel pour ceux qui s'y connaissent en films de vampires, il réussit cependant à maintenir éveillé notre intérêt. Je dois avouer que même si le suspens est franchement proche de zéro (on peut facilement anticiper les évènements), l'ambiance sordide et glauque qui ressort de cet anime est franchement appréciable, ne serait-ce qu'à travers le contraste entre la candeur du village le jour et le voile de glace qui s'y abat la nuit ou encore à travers la peur instaurée sur certains personnages.
Mais voilà, Shiki ne s'assume pas dans le rôle de l'anime d'horreur pur et dur et choisit donc la voie d'insérer par-ci par-là des touches de fantaisie très franchement dispensables : ça commence déjà par le chara-design que j'ai trouvé à vomir (chevelures pétées, grands yeux noirs qui occupe le quart du visage, dégaines parfois dégueulasses [oreilles de chat sur l'antagoniste? WTF?]), ça se poursuit sur des scènes censées êtres "larmoyantes" qui deviennent horriblement ennuyantes, et ça se termine sur des actes qui forcent la porte de l'illogisme. Bon. Et je n'ai pas parlé de certains personnages dont la présence est plus qu'inutile.
Malgré tout, Shiki est véritablement morbide et intelligent ; aussi, il ne se passe pas un jour sans qu'un mort vienne frapper le village, ce qui effectivement signifie que vous aurez affaire à un bain de sang (sans sang) tout le long de l'anime. À cela s'ajoute le bon travail effectué sur certaines thématiques (la survie, la perte d'humanité ou l'humanité au sens plus large, la légitimité de ses actes etc...) via notamment les questions que nous posent indirectement Sunako quand elle parle avec le moine Seishin et le traitement de l'histoire en général. Évidemment, les réponses à apporter à ces questions sont relatives selon votre vécu et j'ai trouvé que celles données par Shiki lui sont vraiment dommageables, même si l'idée de base était loin d'être mauvaise.
J'en viens donc à l'explication de mon titre. 2014 marque l'année de sortie de Kiseijuu/Parasyte qui raconte l'histoire d'un étudiant parasité par un extra-terrestre s'étant emparé de sa main ainsi que de l' "invasion" de ces extra-terrestres parasites dans le monde. Cet animé reprend une bonne partie des thématiques de Shiki, mais il les exploite beaucoup mieux parce-que là ou il se différencie, c'est la rationalité incommensurable des parasites vis-à-vis des Shiki. Les shikis étant dotés de leurs souvenirs d'humains, il m'as été impossible de les tenir en empathie (comment garder en empathie des anciens amis qui, en toute conscience, veulent t'éliminer?) et même si certains actes d'humains sont regrettables, je les ai trouvés du début à la fin totalement justifiés. Alors oui, certains parlent d'explosion de violence ou de folie, mais comment auriez-vous réagis? Comme cette sous-merde de Seishin, parce-que oui j'ose le dire, Seishin est la pire des salopes (No spoil donc j'arrête là).
Petit mot sur la prod' : j'ai déjà dit ce que je pensais du chara-design, sachez que les dessins sont plutôt appréciables, et pareil pour les soundtracks qui collent vraiment très bien à l'ambiance oppressante de l'anime.
Bref, Shiki est véritablement intéressant sous bien des aspects et mérite d'être vu, mais il ne faut pas s'attendre à un chef-d’œuvre, loin de là. Les touches fantaisistes et certains propos amenés très critiquables limitent quand même plutôt bien sa notation. En définitive, si vous préférez un approfondissement des thématiques citées, Kiseijuu vous comblera davantage. Shiki reste plus superficiel je trouve, et ce malgré son ambiance beaucoup plus sombre.