Six pieds sous terre
8.1
Six pieds sous terre

Série HBO (2001)

Six feet under dresse un portrait de l'Amérique relativement réaliste, bien que certains personnages (tel que la mère du personnage central, ou l'ami de la mère dans la saison 4) semblent être restés dans les années 50. Iels sont tou.te.s attachant.e.s par la complexité de leurs personnalités et des relations qu'elles entretiennent entre elles. Il s'agit d'une famille qui suite à la mort du père, se rassemble. Les premiers épisodes donne l'impression qu'ils n'ont aucuns liens en commun, à part la société de pompes funèbre du père décédé. Ils ne se parlent pas et restent très courtois sans montrer leurs sentiments et états d'âme. Pourtant, c'est ce qui se dévoile le plus au fil des saisons et permet cette critique sociale. Le père reste omniprésent dans presque tous les épisodes, se faisant confident des états d'âmes de ses proches. Il amène ce côté burlesque et cinglant à l'histoire, par ses critiques cyniques et parfois touchantes.


Au fur et à mesure des saisons, on découvre une critique sociale de l'homosexualité (même si l'hétérosexualité reste très prégnante), de la prostitution (un peu, voir beaucoup putophobe, mais réaliste), des relations familiales, amicales et amoureuses, des religions et, de la société en général très ancrée dans les a-priori et les normes de la morale patriarcale et judéo-chrétienne.


Nate joué par Peter Krause, est le personnage central, hétéro, beau gosse qui semble paumé tout au long des saisons et laisse les normes et la morale judéo-chrétienne prendre la place sur ses sentiments et projets de vie. Dans la saison 3 et 4, cela s'enlise un peu autour d'une des relations qu'il privilégie pour la bonne morale.


David (Michael C Hall) le frère de Nate est l'un des personnages les plus intéressants par ses contradictions et son caractère. N'assumant pas son homosexualité au début, il se voit le plus affirmé et épanoui au fil des saisons et, démontre les difficultés et jugements faits sur l'homosexualité, notamment dans la religion. Il joue merveilleusement bien.


Ruth, (Frances Conroy) la mère de Nate, est troublante et la plus attachante. Tout au début, c'est un personnage froid, distant, moralisateur, alors que c'est celle qui s'ouvre le plus à vivre pleinement et, accepte le mieux l'homosexualité de son fils, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Elle joue avec brio.


Claire ( Lauren Ambrose) joue le personnage de la soeur de Nate. Personnage très intéressante, qui montre la période de l'adolescence et sa complexité, ainsi que l'évolution de sa vie de femme avec des difficultés à trouver sa place dans ce monde. Elle recherche aussi son épanouissement personnel et sexuel, en expérimentant l'homosexualité, mais se révèle être hétéro. Elle joue également avec brio.


Brenda (Rachel Griffith) est surprenante dans son rôle de l'amie de Nate, avec un frère qui souffre de troubles nevrotiques et une relation limite incestueuse. Elle semble combattre sur tous les fronts avec une famille (elle aussi limite incestueuse) qui semble n'avoir aucun tabou et communique beaucoup plus que la famille de Nate, mais se montre plus individualiste et plus difficilement équilibrante pour Brenda. Un rôle joué aussi avec brio.


Keith (Mathew St Patrick), l'ami de David, joue également brillamment. Il montre un peu l'homophobie dans la police, mais pas autant que David dans la religion et son entourage. Son rôle apparait assez aseptisé. On ne semble pas lui laisser l'opportunité de montrer un petit grain de folie, comme les autres personnages.


Le frère de Brenda est très bien joué aussi par Jérémy Sisto, qui passe de la névrose à la sagesse avec un étonnant jeu réaliste.


Quelques bémols sur la série par rapport à la considération face à l'avortement, qui semble plutôt d'orientation pro-vie et toujours culpabilisant pour celle qui avorte.


La fin de la saison 3 et le début de la saison 4 sont moins captivantes et davantage classiques d'autres séries humoristiques de critique sociale, mais on est agréablement surpris de la reprise drôle et burlesque qui se joue dans la saison 5.


En résumé, la plupart des acteurs et actrices de cette série gagnent à être plus connu.e.s, tellement leurs jeux de rôles sont joués brillamment.


Une série à voir et à revoir !

CoMafalda
9
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Créée

le 20 oct. 2019

Critique lue 184 fois

CoMafalda

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