Sons of Anarchy
7.2
Sons of Anarchy

Série FX (2008)

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D'aussi loin que je me souvienne, je me suis intéressé à Sons of Anarchy grâce à sa BO dantesque et ses reprises burnées de morceaux mythique (notamment House of the Rising Sun) mais aussi d'autres morceaux composés/chantés par des mecs de grand talent (Noah Gundersen, The White Buffalo) et par des nanas de grand talent (Katey Sagal, Maggie Siff). La BO est complémentaire de la série, et vice-versa. Pour moi, l'un ne peut pas exister sans l'autre, et la musique raconte l'histoire au même titre que le scénario.


Contrairement à beaucoup d'autres personnes (et c'est pour ça que je préfère les dernières saisons), ce qui m'a le plus plu dans cette série, ce sont les personnages et leurs relations conflictuelles, la façon dont elles s'insèrent dans le maillage de SAMCRO et de Charming. C'est, pour moi, cet aspect de la série qui la différencie des autres. Dès le départ, Jax Teller (le Prince, comme il est souvent surnommé) est tiraillé entre son club et sa famille, à vouloir faire le bien pour l'un et pour l'autre mais en s'apercevant que le bien de l'un est souvent le mal de l'autre. Cela ne se fait pas sans douleur et sans haine. La volonté de Jax de vouloir le Bien pour son club se trouve écornée au fil des saisons et il ne pensera plus qu'à arriver au Mieux.


Les personnages secondaires sont une donnée importante dans Sons of Anarchy. Ils sont tellement importants qu'ils deviennent, au fur et à mesure, des personnages principaux. La frontière est souvent ténue et peut changer d'un épisode à l'autre. C'est notamment le cas pour Clay Morrow, qui commence en tant que personnage principal et qui finit en tant que personnage secondaire. Les personnages secondaires (comme June Stahl ou Jimmy O'Phellan) sont importants, plus que dans d'autres séries, puisque c'est par eux que viennent les problèmes du club.


Cependant, je me suis rendu compte que la série n'était, au premier visionnage, pas vraiment évidente à comprendre pour un téléspectateur européen, qui se retrouve confronté à l'ATF, à la loi Rico, à la hiérarchie de la police américaine. Rajoutons à ça les liens avec l'IRA, les relations entre les clubs et les chapters (j'ai mis a peu près 4 saisons pour me rendre compte que SAMCRO était l'acronyme de Sons of Anarchy Motorcycle Club Redwood Original). C'est sans doute cet aspect qui m'a le plus rebuté et qui m'a poussé à voir la série sous l'angle relationnel que sous celui du trafic d'armes. C'est pour ça que j'aime Sons of Anarchy : chacun peut y voir la série qu'il veut, sans pour autant toucher à une histoire globale.


En parlant d'histoire globale, en m'enfilant les sept saisons à la suite (oui, j'ai que ça à faire), je me suis rendu compte que l'intrigue mise en place durant le pilot (arrêter les armes, la drogue et virer dans la légalité, et ainsi pouvoir quitter Charming sereinement) est celle qui maintient toute la série debout. Je pense que c'est assez rare pour être remarqué. Et chaque intrigue secondaire qui se rajoute vient en complémentarité de celle-ci. En cela, le scénario est cohérent, l'arc narratif peut sembler parfois plus mou, mais il reste là durant sept saisons.


La dernière saison est la dernière chevauchée du Prince de Charming, qui se laisse aller à la colère et à la vengeance froide et sans se soucier des conséquences. La saison 7 n'est qu'un éternel recommencement entre les erreurs et la réparation de ces erreurs en en commettant d'autres, jusqu'à la fin de la saison et la fin de la série. Le meurtre de plusieurs personnages principaux est justifié mais marque la fin de la série et empêche Jax de faire marche arrière (et on peut douter de son envie de le faire, cela dit). La dernière scène est assourdissante de silence, comme lors de l'assassinat de Galen O'Shay et de Clay. Pas un bruit, c'en est presque étouffant.


Sons of Anarchy n'est peut-être pas une série que tout le monde considérera comme un monument, comme LA série qui restera dans les mémoires, mais, pour moi, c'est bel et bien le cas. C'est avec SAMCRO que j'ai commencé à vraiment m'intéresser au monde des séries. C'est avec SAMCRO que j'ai découvert qu'il existait autre chose que les séries formatées pour W9 ou France 2 (oui, bon, ils l'ont passé sur M6 mais bon). SAMCRO est aussi la seule série que j'ai sciemment regardé en français parce que je trouvais la VF assez bonne, notamment au niveau du choix des voix de doublage. Si c'était à refaire, je la regarderais sûrement en VO, mais je n'ai jamais été choqué par la VF et par la qualité des dialogues mais surtout de l'adéquation entre le physique de l'acteur et une voix qui n'est pas la sienne (Charlie Hunnam doublé par Sébastien Desjours en est la parfaite illustration, et, si on oublie qu'il a doublé Bob l'Éponge, ça passe).


The King is gone, and he's finally forgiven

lcs_hbr
8
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Créée

le 2 août 2015

Critique lue 626 fois

1 j'aime

Lucas Hueber

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