Sound! Euphonium
7.2
Sound! Euphonium

Anime (mangas) Tokyo MX (2015)

C’est le cœur lourd que je clos cette partie de ma vie, une dernière fois devant ma page Word blanche, ayant pleins de choses à dire mais ne sachant pas comment les écrire.


Pour cet ultime pavé, je veux parler du moi que vous avez peut-être côtoyé pendant ces deux ans, de manière moins cryptique et plus libre que lors de mes nombreux avis sur des animés.


Résumons d’abord en commençant par la fin. Pourquoi je pars ? Simplement parce-que je n’ai plus besoin de SC. J’utilisais les animés et SC pour ressentir puis exprimer mes sentiments et émotions. Ça me permettais de ne pas me perdre quand j’étais au milieu du monde inhumain que sont les classes préparatoires aux grandes écoles. Maintenant que je suis en école d’ingénieur, je n’ai plus besoin de cette échappatoire pour exprimer ma personnalité. Il n’empêche que j’adore toujours les animés et que je suis très fier de ce que j’ai accompli sur ce site.


Pour ce qui est du commencement, pour ça je ne vais pas me répéter allez lire ma critique de Mononoke Hime (en plus j’adore cette critique) sur comment j’ai découvert l’animation japonaise.
Personnellement les animés et SC m’ont beaucoup aidé pendant ces 2 ans. J’estime que le moi d’avant les animés ne faisait qu’éviter les problèmes, sans avoir aucun but ni motivation. Le choix de la prépa était par défaut, ce qui est très mauvais car il faut de la motivation pour réussir dans cette filière. Le truc étrange c’est que, au début (sans les animés), je n’étais pas dépressif ni rien, je vivais juste comme on me le demandait et ne pas avoir de mauvaises notes me suffisait. En fait j’étais un mec très triste mais qui n’en avait pas conscience. C’est avec les animés que je m’en suis rendu compte, et je peux vous dire que ça m’a fait très mal de découvrir toutes ces émotions et parties de la vie que je n’avais simplement pas vue.


Un premier changement fut les filles (alors là vas falloir que je redouble d’effort pour pas passer pour un pervers), contrairement à ce que je voyais dans les œuvres occidentales, les femmes sont majoritaires dans les animés et servent rarement d’objets sexuels (pour les genres que j’affectionne). Inconsciemment ça m’a permis de considérer le sexe opposé comme égal et non plus comme une créature mystique, j’ai commencé à parler aux filles comme à des mecs et ça m’a fait un bien fou. Ça vous parait sûrement débile, mais se mettre à comprendre la moitié de l’humanité c’est pas rien.
Mon rapport avec ma famille a aussi été chamboulé, avant je n’en avais jamais eu grand-chose à foutre de mes parents ou de ma sœur (partir de chez moi me faisait ni chaud ni froid). Mais, notamment après avoir vu « Les enfants Loups », je voulais plus partir de chez moi, pour la première fois j’étais reconnaissant envers mes parents et pour la première fois je suis allé voir ma sœur pour simplement lui dire que je m’en vais. C’est tout con, mais c’est plein de petites choses comme ça dont je me suis rendu compte grâce au animés et perdu immédiatement à cause de la prépa.
J'ai alors pu contempler ma solitude, pas la solitude physique puisque j’étais en internat avec plusieurs bons amis, mais ma solitude mentale. Le vrai moi, celui qui vous parle là, pas celui qui réussissait les contrôles, mais celui qui fait n’importe-quoi sur SensCritique depuis 2 ans. Celui-là était seul. Je sais plus où j’ai vu ça, je crois que c’est « Clannad » (encore une de mes œuvres fondatrices) qui dit que la solitude c’est quand on rentre chez soi, que toutes les lumières sont éteintes et que la porte est fermée. Putain ce que c’est vrai, après 5-6 jours à la prépa je revenais le week-end, la porte était fermée, je faisais le tour pour prendre celle qui était cachée derrière la maison, je n’en avais même pas une à moi. Et je rentrais dans ce "chez moi", chez qui je me sens comme étranger. Si mes parents étaient là la seule chose que je pouvais faire c’était me cacher derrière le faux-moi, mentir à moi-même, en disant que la semaine s’est bien passé, baratiner des trucs comme quoi les 2 khôlles et le DS étaient vachement sympa. Alors que pas du tout, je déteste ça, ce que je voulais c’était juste regarder des animés et parler de ma passion sur SC. En fait ce n'était pas moi qui été accueilli dans cette maison. Toute ma vie était comme fausse, c’était le chez-moi de l’autre en train de réussir sa prépa, les parents de l’autre ayant de bonnes notes, les amis de l’autre jouant au jeux-video et le savoir de l’autre devenant ingénieur. A cette époque je me suis finalement rendu compte de qui j’étais et qu’en réalité personne ne me connaissait, même pas moi-même.


Cette dépression ne fut pas mauvaise, je me suis dit que : putain faudrait que je vive. J’ai bossé encore plus en prépa pour ne pas tout gâcher, j'ai regardé énormément d'animé parce-que j'adore ça et j'ai surtout refait mes "anciennes" relations avec mon vrai moi cette fois.


C’est sur SC que je suis pour la première fois sortie de cette solitude profonde, faire partie d’une petite bande de irréductibles weaboo francophone, se savoir écouté et compris m’a beaucoup conforté en me prouvant que les changements que j’opérais n’étaient pas mauvais.
Je ressentais enfin des émotions grâce aux animés, je pouvais les partager et je me considérais enfin comme quelqu’un d’unique avec une personnalité forte. Je peux maintenant dire en étant fier que j’aime des trucs chelou comme les histoires d’amour japonaises, la mort, la dépression mais, surtout les slice of life où il se passe rien. Alors qu’avant, ma vie était nulle, m’en rappeler me dégoute (« kimouchi warui » d’Asuka résume bien ce que je ressens).


Il y a eu des moments très difficiles, notamment les premières vacances de 2eme année de prépa, où j’ai écrit ma critique de K-on S2 qui m’a aidé à surmonter le stress. K-on que j’ai revu juste avant les concours. Et de grands moment comme le marathon d’Evangelion le lendemain des concours.


Et si je vous quitte aujourd’hui c’est aussi grâce / à cause d’un animé : Hibike Euphonium. Cet animé m’a donné l’envie de m’améliorer même si je ne remarque pas le résultat de mes efforts et que les autres sont meilleurs (c’est pas comme s’il y a une scène où l’héroïne court et crie « je veux m’améliorer »), ce qui m’a aidé à réviser mes concours.
Mais si Hibike a changé ma vie c’est qu'il m'a fait rejoindre la fanfare de mon école d’ingé, la fameuse ‘’Fanfare Piston’’ de ‘’l’Ecole Centrale de Lyon’’. Et le moi, le vrai, y a trouvé sa place et est heureux, l’ancien a presque disparu.


C’est ainsi que s’achève ces deux ans sur SensCritique, rien ne dit que je serais totalement inactif, si l’envie me reprend je continuerais d’écrire ici. Mais je tenais à clore cette page de moi-même comme il se doit, pour une raison qui me poussait déjà à écrire à propos de tous ces animés : ne pas oublier.


Je vous remercie, vous, tous mes éclaireurs et tous ceux que j’ai pu croiser sur SensCritique, simplement pour m’avoir écouté (ou non) déblatérer mes conneries. Si jamais, vous êtes sur Lyon, demandez à voir « que de la mousse » à quelqu’un de ma fanfare, je vous offrirai un verre (c’est plus une blague qu’autre chose, mais au cas où l’incroyable se produise : on joue tous les samedi et dimanche, contactez-moi avant pour lieu et horaire).

Huble
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le 27 déc. 2018

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