Steven S. DeKnight ou le dauphin de Marc Dorcel?
« Spartacus », on l'aura vite deviné au titre, est une série sur l'histoire de l'esclave qui défia Rome. Une histoire réelle américanisée par Steven S. DeKinight, si bien que les Romains en perdent leur latin.
Un scénario quelque peu banal, un « malgré-lui » embarqué dans un péplum, séparé de sa bien-aimée, soumit à l’empire romain et ses intrigues politiques, du vu et revu. Par contre, la manière dont est développée l’histoire reste très bonne, il y a un suspense constant. Je suis régulièrement étonné des tournures de l’histoire, bref, on est facilement tenté de voir le prochain épisode.
Tablettes de chocolat et moules-frites
Que dire des acteurs? Ils sont musclés… il n'y a pas de doutes là-dessus, ils sont montés comme des chevaux, et oui on voit tout ! De véritables fauves, dressés par un noir avec un fouet (oui, je sais :/). Les dieux des arènes à première vue, dommage qu’ils soient si cons ! A voir leurs têtes ils n’ont pas inventés la poudre. Les dialogues n’ont rien de spéciaux, les acteurs principaux sont tout de mêmes convenables dans l’ensemble, mais les acteurs de rôles masculins secondaires sont médiocres. La gente féminine n’est pas plus à envier, les femmes n’ont pour rôle que de dévoreuses d’hommes dans le meilleur des cas, et d'esclaves sexuelles dans la majorité. A noter que Lucy Lawless détient un rôle majeur dans le jeu de manipulation qui reste, lui, très bon, dommage que l’aspect érotique débarque beaucoup trop souvent. Si Xena a échangée le soutif de fer pour la toge, c’est pour mieux la remonter devant musclor et ses compagnons huilés.
Continuons sur les stars. On retrouve le décalé John Hannah, particulièrement populaire dans le rôle de Jonathan Carnahan (voir La momie) que j’apprécie particulièrement. Excellent dans la peau de l’ambitieux Batiatus, avec un soupçon exagéré de mimique et un petit côté pervers, il rentre assez bien dans le moule. On oublie le triple menton de Kirk Douglas pour le baraqué Andy Whitfield, très peu connu, malheureusement décédé à la fin du tournage, le pauvre homme aura connu son quart d’heure de gloire en finissant dans cette série qui l’a fait connaître. Peter Mensah (c’est lui le grand black au fouet), dans le rôle de Doctore, un obséquieux entraîneur de gladiateur, et surtout, le seul qu’on ne voit jamais à poil ! Mon préféré pour la fin, Craig Parker que tout le monde a déjà vu au moins une fois sur écran (taillez lui les oreilles en pointe, mettez lui une perruque blonde, il joue dans le seigneur des anneaux sous le rôle d’Haldir de Lórien). Dans la peau de Claudius Glabeur, le terrifiant officier romain, qui n’apparaît malheureusement que peu de fois dans la saison 1, sa présence sera plus importante dans la seconde.
La réalisation est innovante, l’heure n’est plus au maquillage sanguinolant fait main mais au trucage numérique, les boyaux sont en 3D de chez gimp et les artères giclent à en pleuvoir pendant des heures. On sent nettement l’influence de « 300 » sur cette série notamment à cause de ses innombrables ralentis, une tête vole, 10 secondes, un bras tombe, 2 secondes, une éventration, 15 secondes, faites vos jeux. Honnêtement, les effets spéciaux sont trop poussés. Les décors sont excellents. D’énormes libertés sont prises sur les costumes, encore heureux que les casques à pointe prussiens eût été refusés au casting.
Vous avez dit Sexe?
« L’erotisme », voilà le maître mot de la série et certainement ce qui attire le plus les spectateurs, bande de dégueulasses ! J’admets que l’antiquité rime avec Lupanar, Sexe, Violence, Décadence, mais au point d’en afficher une constante vision limite pornographique, le réalisateur va bien trop loin. Rares sont les scènes ou sont absents les poitrines dénudées, les verges découvertes et autres subtilités. Alors oui, je vous entends déjà dire « ha qu’il est coincé ! »,.. Mesdames, messieurs, je suis ouvert à l’esthétisme sexuel, mais bouffer 1/5ème d’épisodes à filmer des orgies me laisse perplexe.
Voilà donc mon avis de spectateur, de bons et de moins bons acteurs, une histoire sans véritable originalité, mais néanmoins appréciable et des effets spéciaux trop poussés. Seule véritable tache, une exacerbante présence érotique dans la série, qui a pour fonction d’attirer plus de voyeuristes que d’ajouter une part d’esthétique romaine, Jules César lui-même en aurait la Gaule.