Squid game est une série coréenne, la première série Coréenne que je voyais de ma vie (je sais, il faut un début à tout !) et c’était les assez bons échos relatif au succès de cette série sur le Net qui m’ont décidé à quitter Arte TV pour revenir chez Netflix. J’ai retrouvé un peu ici sous forme cinématographique, ce que Balzac en littérature nous brossait dans La comédie humaine, et ce dans la société coréenne. Dès le premier épisode le spectateur comprend que la série va surfer sur les thèmes de l’argent, du jeu, du travail, de la loyauté ou du mensonge, la cupidité ou le désintérêssement, l’amitié ou la cruauté, la coopération ou l’individualisme, de la famille et des relations intra-familiales et enfin de la vie et de la mort. Pour moi qui voyage peu, la série m’a presque donné envie de découvrir la Corée et la ville de Séoul.
C’est indubitablement le premier épisode qui est le plus prenant ; on y découvre les portraits des principaux personnages qui vont survivre au fil de cette terrible quête du « rachat par l’argent ». On est intrigué par le lieu secret où se déroule ce jeu mortifère qui s’avère être une île déserte, par la mystérieuse confrérie qui se cache derrière tout ça, par les agents codifiés disciplinés et cachés derrière leurs masques et combinaisons qui sont là pour faire avancer les jeux selon leurs règles et en toute équité. Rapidement, le spectateur est ainsi plongé dans ce monde de l’absurde qui a tout de la caricature du monde capitaliste actuel. Les décors et l’ambiance sont source de curiosité jusqu’à la découverte du premier jeu : « Un deux trois soleil » qui manifeste au spectateur le genre d’ambiance qui devait régner dans les arènes des jeux romains du cirque, même si les victimes romaines n’étaient évidemment pas des joueurs consentants. Le bémol dans ce premier épisode réside dans l’exagération et la longueur des scènes d’hémoglobine qui malgré les ralentis accompagnés de beaux morceaux musicaux adoucissants subsisteront tout au long des épisodes suivants avec leurs jeux mortels.
En terme d’intrigue, on se perd un peu dans l’armée des agents avec ceux qui conspirent (toujours pour l’argent !) en constituant un réseau de trafic d’organes (pris sur les victimes parfois encore vivantes des jeux éliminatoires) , le réalisateur aurait franchement pu éviter trop d’images crues de dissection de cadavres ! Le suspense lié à l’intrusion sur l’île du policier coréen qui enquête sur la disparition de son frère (partie prenante des joueurs) est bien mené : dans une course-poursuite, Sang Woo réussit finalement à identifier le cerveau de la cérémonie mais échoue à livrer la confrérie et son île à la police coréenne, laissant le spectateur sur sa faim de happy end. La vraie réussite dans le scénario est le rôle du vieux joueur coréen Il-Nam en sursis (avec sa tumeur au cerveau) qui vient mettre de l’humanité dans ce conte sombre sur les travers humains et permet de comprendre son rôle clé dans l’histoire de la saison 1 de Squid Game. Le héros de la série, Gi-Hun joue bien tout au long du scénario, mais on regrettera la fin en queue de poisson de la série, sans doute dans la perspective d’une saison 2 qui permettra peut-être aux spectateurs de pénétrer plus avant au cœur de la diabolique confrérie qui opère dans cette histoire ....... ? Malgré la cruauté coréenne (assez courant d’après ce que je lis) de la série j’adjuge quand même une note de 8 à Squid game.