Un beau voyage

Qu'elle est belle cette série, mais qu'elle est belle. Ne vous attendez pas à y trouver des batailles spatiales épiques, des coups de laser et des accélérations facteur de distorsion 9, car ce n'est pas le propos - enfin, il y en a, mais c'est anecdotique -. Regardez plutôt le générique, que dit-il ? des éléments symboliques, ADN, fragments d'une planète qui explose et quelques autres viennent combler les béances sur la peau d'un homme, Jean-Luc Picard.
Tout est dit dès les premières secondes. On parle d'un homme rongé par la culpabilité, malade, proche de décéder et qui va, dans une quête ultime où finalement lui-même ne sait pas ce qui l'attend, chercher à réparer quelque chose - peu importe ce que c'est, finalement - et ainsi tenter de se sentir exister une dernière fois. Encore un peu.
Épisodes après épisodes, nous assistons à sa course complètement folle dans la galaxie pour sauver ce qui reste de l'héritage du commandeur Data. Tout cela est rythmé par des images splendides, des dialogues denses, impressionnants. Et plus il avance, plus le commandant Picard trouve des réponses à ces questions qui nous animent tous : qu'ai-je été, comment me relier aux autres, quel devenir avant ma fin si proche ?
Sa maturité est aussi la maturité de la série, la notre sans doute également : oui, Star fleet n'est pas le parangon de la vertu, loin de là, c'est aussi un repaire de coquins et de conspirateurs. Oui, les héros d'hier ont terriblement vieilli et sont parfois perdus, alcoolisés. Humains, quoi.
Pour nous, c'est également prendre conscience qu'en vieillissant, comme picard le fait, on accepte de regarder les choses telles qu'elles sont - qu'il est loin, le temps où nous même regardions le film de 1979, avec ce vaisseau incroyable, cette promesse de paix et de voyages dans l'espace - Oui, Star Trek est aussi un monde d'humains. Ils sont là, derrière les beaux uniformes et les vaisseaux splendides. Et c'est de cela qu'on nous parle.

Je mets la note de 9 car il y a parfois, très rarement, des longueurs. mais cela ne dure pas.