L'avis du psychiatre : Névrose Américaine dans l'espace

En quelques mots dans l'espace, nous est servi ici de la névrose bien américaine, de la lourdeur, du pessimisme, des clichés et du mélodrame.
Pour mémoire ou pour ceux qui ne le savent pas, la vraie philosophie de Star Trek depuis ses origines des 1960s ainsi que celle des années 1990s où on retrouvait le même personnage du Capitaine Picard, c'est l'exploration de l'espace, la découverte d'autres civilisations et de races extraterrestres, le contact entre les humains et ces êtres aux mœurs étranges venus d'autres planètes, un élan optimiste sur l'avenir, de beaux idéaux humanistes, l'étude de phénomènes spatiaux et une réflexion générale sur les diverses possibilités de vies dans l'univers, de sociétés et de cultures offrant d'intéressantes projections sur notre propre existence et notre évolution.

La 1ère saison de Picard N'EST ENCORE UNE FOIS RIEN DE TOUT CECI, ce n'est donc pas du Star Trek.
Picard est une série de Science-Fiction pessimiste où l'institution (Starfleet) a perdu ses valeurs humanistes, où le matérialisme, les intérêts personnels et l'argent sont revenus alors que pourtant il n'existe plus au XXIV siècle, je cite le Capitaine Picard lui-même dans la série des années 1990s :
…"L'argent n'existe plus. L’accumulation de richesse n’est plus le moteur de nos vies. Nous œuvrons pour nous améliorer ainsi que le reste de l’humanité" …
et où les réflexions posées et les débats intelligents ou philosophiques (sur la conscience, les civilisations, l'IA, la relativité etc.) ont disparu pour faire place à des clichés et des tropes sur les minorités en Orient, l'espionnage et les relations mélodramatiques vu mille fois ailleurs.

Sans compter les regrets bien évidents par rapport à la Syrie et autres pays où les USA sont intervenus : L'ambiance très orientale du monde Romulan, avec cette régression culturelle (alors que la technologie des réplicateurs est connu et rend ceci peu probable), le capitaine Picard qui apparaît habillé comme un colon britannique du début du XX en Égypte et qui revient plus tard pour présenter maintes fois ses regrets et ses excuses dans un contexte lourdingue de racisme naissant nous est montré de manière poussive et grossière. Les dialogues manquent de surcroît d'une réelle sensibilité et de finesse...

Certains diront qu’il faut se renouveler et ne pas se baser sur une série passée. D’accord mais dans ce cas AUTANT JOUER A FOND SUR LA CREATIVITE avec pleins de nouvelles races extraterrestres, des robots transdimensionnels, des planètes vivantes, des êtres se déplaçant par la pensée …. Mais non ! Rien de tout ceci. Tout est convenu et prévisible.

Cela me rappelle que la science-fiction est un genre trop peu abordé dans nos pays Européens et Canadiens dont les réalisateurs et les producteurs se complaisent en majorité dans un genre unique : le réalisme social avec ou sans comédie (comédie dramatique à trois sous, drame social pour pseudo-élitiste visant un prix dans un festival etc.).
Il me semble que l'art doit être varié et non répondre à un genre unique. Peut-être la nouvelle génération de réalisateurs s’y lancera ?

Heureusement, il reste nos amis les Japonais et leur séries animées de science-fiction qui s’en foutent royalement de la névrose américaine, du convenu et du politiquement correct et dont les scénarios sont créatifs, imaginatifs, poétiques, surprenants, ambivalents et avec de multiples lectures. En SF lointaine et spatiale, Je conseille entre autres :

Ginga Eiyu Densetsu Die Neue These de 2018
Sidonia no Kishi de 2014
Yamato 2199 de 2012
Gundam Origins de 2014
Etc…

EDIT 2023 : Incroyable ! Je viens de découvrir que sur Youtube, il y a série GRATUITE de Star Trek : "Star Trek Continues" avec une production de qualité, des décors très fidèles, de bons acteurs et fait par des vrais passionnés. Le résultat est impressionnant et surtout on voit ici une sincère sensibilité, un vrai talent et une véritable passion pour Star Trek :

https://www.youtube.com/watch?v=3G-ziTBAkbQ&list=PLhvh2eq-XLgqNxH6npvQxGxLCUHy90IpZ

Au final, la solution est peut-être de ne plus compter sur les grands studios mais plutôt les studios créés par des vrais passionnés de SF ayant les moyens.