Star Trek: Voyager
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Star Trek: Voyager

Série UPN (1995)

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Avec les séries issues de la franchise Star Trek je dois avouer que j'ai tout pris dans le désordre. Mais c'est Voyager qui emporte encore tous mes suffrages. Au début je me suis demandé si c'est parce que c'est par celle là que j'ai commencé, mais plus je me repasse les intégrales des saisons de TNG, DS9 ou ENT et plus mon avis se confirme. TNG a le mérite d'avoir relancé la machine, modernisé le mythe et introduit la plupart des nouvelles espèces des séries se passant au XXIVe siècle. Cependant il est indéniable que c'est molasson, que les décors ressemblent...à des décors. Bref tout ceci a terriblement vieilli. J'adhère beaucoup plus aux films qui en sont issus. DS9 ose le concept original de la station spatiale et d'une guerre à géométrie variable avec un nouvel ennemi multiple, le Dominion. C'est moins statique que le concept initial ne le laisse envisager. Si globalement j'adhère, je trouve qu'on regarde quelque chose qui n'est plus du Star Trek : l'exploration du quadrant Gamma (un nouveau territoire quand même!) n'est qu'effeuré en sept saisons (!), et les épisodes sont d'un intérêt très inégal (autant d'épisodes sur l'Univers miroir ?). La dernière saison offre de vrais arcs scénaristiques et n'est plus cette enfilade (sauf exception) de stand alone. Arrive donc VOY qui revient au concept initial : l'exploration de territoires inconnus. Le pretexte de l'entité qui envoie ce vaisseau à l'autre bout de la galaxie est vite évacué. Idem pour les membres du Maquis qui s'assimilent bien vite à l'équipage (sur les sept saisons on reviendra parfois sur ces thèmes mais sans plus). Le concept du vaisseau en marche forcée oblige à conclure les intrigues sans s'apesantir. Les scénaristes vont vite se délester du superflu pour se concentrer sur la quête du chemin du retour depuis les confins du quadran Delta. Le fil rouge de l'aventure réside moins dans les relations avec les multiples aliens rencontrés, que dans les interactions entre les membres de l'équipage. Cela est bien entendu favorisé par l'isolement du Voyager et l'absence obligée des paliatifs habituels de la franchise (la Fédération est peu présente, comme les familles des héros). Ici pour l'essentiel, l'équipage évolue en vase clos et la série gère très bien cet aspect autarcique et vulnérable. Peut-être la série abuse-t-elle des épisodes holodeck mais TNG qui a amené le concept a également ouvert la voie. Les trois premières saisons de VOY sont agréables mais souffrent a posteriori de la comparaison avec les quatre suivantes. La charnière arrive avec l'entrée en scène des Borg (introduits par TNG et sublimes antagonistes du film contemporain First Contact. Le quadrant Delta est leur berceau après tout) et de leur sublime ambassadrice Seven of Nine. Celle-ci va dynamiser/ dynamiter la série et être souvent mise à contribution dans les épisodes dont elle est l'attraction principale ou non. Ses relations avec Janeway, l'ingénieur Torres ou le Docteur holographique (génial) sont souvent de grands moments. Enfin la série met en avant une femme capitaine au caractère fort. Il fallait bien ça pour affronter de nouveaux aliens toutes les semaines. Je ne vais pas décrire tous les officiers mais l'équipe récurrente est réussie (sauf Chakotay qui est dispensable). Enfin, et c'est moche, VOY brille aussi par comparaison avec l'échec de la série qui lui succède : Enterprise. ENT s'essaie au retour aux sources en nous ramenant aux évenements à l'origine de la création de la Fédération. Mais ENT ne s'adresse pour l'essentiel qu'aux trekkistes. Ormis de sérieux problèmes de rythme et d'épisodes faiblards, cette série ne donne comme toile de fond qu'une indigeste et incompréhensible Guerre Froide temporelle avec laquelle se débat mollement un équipage insipide. Néanmoins mention très bien avec l'atypique 3e saison qui s'écarte du shéma.
A mon avis VOY est donc bien l'apogée des séries de la franchise au tournant des années 80 à 2000. Vivement 2017 pour voir où Star Trek va nous emmener en version tv.

Créée

le 1 nov. 2016

Critique lue 3.4K fois

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