Stargate est un peu le Star Trek des années 90' : c'est évident que les effets spéciaux ne sont pas des chefs d'oeuvres, que l'intrigue peut se répéter, que la cohérence est souvent oubliée et pourtant ça marche !
Bien sur beaucoup de séries nulles et incohérentes marchent (Battlestar Galactica ou "les aventures de l'équipage le plus malchanceux et pourtant increvable du monde" ou encore Game "it's not porn, it's HBO" of Thrones, ou encore les Feux de l'amour) cependant Stargate possède des qualités propres qui ne se fondent pas seulement sur le ciblage habile d'un public cible manipulable.
D'abord l'idée de base : réussir à récupérer le peach du film pour en faire une histoire de dimension galactique (ce qui rend un peu moins ridicule le côté porte des étoiles qui mène à un monde désertique tout paumé), donc moins de budget peut être mais un souffle sacrément plus épique.
Deuxièmement : c'est un des rares univers à réellement évoluer au fur et à mesure de la série, les rapports de force changent et les alliances naissent et s'éteignent (même s'il est très clair que certains revirement sont liés à des ratages scénaristique, tels que l'apparition disparition de Code Lisa). Ainsi, pour tout ceux qui s'étonne que la terre ne soit pas plus souvent attaquée : elle est attaquée lorsqu'elle apparaît comme une menace, que les rapports de force au sein de la société féodale goa'uld permettent une mobilisation militaire d'envergure et qu'aucun peuple extraterrestre ne la protège. Et en fait, à chaque fois que ces trois conditions sont remplis la terre subit une attaque. Cette série, caricaturale par certains aspects est ainsi l'une des rares où les rapports de force extérieurs aux principaux protagonistes compte aussi (un peu comme un hors champs scénaristique qui fait peser une certaine tension sur l'action en cours).
Troisième qualité indéniable de la série : c'est de la très bonne SF (c'est une des raisons de la note) dans le sens où il y a véritablement un traitement scientifique de plusieurs technologies et thèmes abordés dans la série. Les explications de Carter ne sont pas un délire verbale à a Star Trek (ou 90% des séries de SF présentes et passées) mais forment souvent une explication scientifique assez cohérente. Pour ceux qui ne me croient pas, cf. Les différents sujets évoquant stargate sur le site Futura Science (vulgarisation de haute volée).
Quatrièmement, les personnages, je m'attarde moins car la plupart des gens qui aiment la série le diront mieux que moi, mais en bref : le casting marche vite et bien, malgré un peu de surjeu (Michael Shanks en particulier). De plus les relations entre personnages se mettent en place et évoluent lentement, donc de manière plausible, il n'y a pas un revirement tout les 10 minutes (cf. HBO, même dans Rome que j'ai adoré, cela finit par être lassant de voir des gens se haïr et s'aimer de manière périodique). Prenons un exemple : l'unique relation amoureuse au sein de l'équipe se développe à base de non-dit sur les trois premières saisons et ne s'achève jamais par un baiser final et niaiseux.
Pour ce qui est des défauts, il y en a : un pro-américanisme parfois génant, une mécanique qui se grippe vraiment vers la fin, certaines répétitions scénaristiques (Sokar en prequel d'Anubis, d'ailleurs les deux sont joués par le même acteur !). D'autres éléments, apparemment critiquables me semble très supportables : le côté carton-pâte est assumé et ne perturbe jamais l'histoire, le fait que les cultures E-T parlent toutes anglais et ne soient qu'une large déclinaison des cultures humaines s'expliquent par le fait qu'on est avant tout dans de la science-fiction, c'est à dire un travail sur les conséquences de la science sur des sociétés humaines, par sur du space opera (il faut vraiment admettre cela, Stargate ce n'est pas Star Wars). Le second degré fait passer pas mal de maladresses de jeu ou de scénario.

Je vais terminer cependant pas quelques vrais bémols qui ont empéchés la série d'être légendaire : la dépendance à l'égard de O'neill/Richard Dean Anderson qui est le seul à établir un lien fort avec chacun des autres membres de l'équipe et dont le départ de la série à conduit à un lent déclin (tient, ça fait penser à X-Files) et une légère tendance à tirer sur la corde qui conduit à briser l'univers vers la fin : les Oris, Atlantis, Continuum et voilà un splendide univers qui perd sa cohérence interne. Donc un conseil : achetez les 8 premières saisons et basta ! Vous aurez une très belle saga de science fiction formant un bloc unique quasi cohérent et qui peut se ranger à côté de... de... et ben en fait c'est la seule à remplir le cahier des charges (je rappelle qu'il ne suffit pas de vaisseaux spatiaux ou de robot pour faire de la SF, il y a science dans le titre !).
Cosimo_Datini
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le 16 sept. 2013

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Cosimo_Datini

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