Rien dans l'apparence salement clichée de cet animé ne laisserait à penser une telle psychologie de personnages. Surtout pas ça première partie. Parlons de suite du sujet qui fâche : sur le premier visionnage, la première partie est une véritable torture. Pour ne pas dire irregardable. Ceci dû au fait que le contexte est affreusement cliché car truffé de personnages au standard bien trop respecté avec en bonus un mec qui devient une fille par un changement temporel infondé et grotesque, insultant tous les transgenres par une vanne dont on se serait bien passé. C’est seulement après avoir vu la seconde partie que l’on comprend tout le génie de la première qui introduit à merveille toute l’intrigue.
L'intrigue des d-mail, par son originalité et son développement, arrive à maintenir une sorte d’attirance envers cet univers pourtant terni d’affreux clichés. C'est à partir de ce développement que le climax de l'animé arrive finalement, avec une véritable torture psychologique du personnage principale Okabe. Cette seconde partie est un véritable déferlement psychologique sur ce personnage qui se souvient de toutes les modifications qu'il a faites, contrairement à tous les autres. Obligé de tous les réparer pour empêcher une mort qu'il revit inlassablement, il en devient totalement impuissant, le savant fou laisse place à un personnage se questionnant, se remettant en question sur ses objectifs et le sens même de toute cette mascarade. Contemplant la mort de sa meilleure amie des nombres incalculables de fois, il finira par en devenir réellement fou sans même sans rendre compte.
Mais là où cet animé excelle par-dessus tout, c'est dans sa vision du temps. Les lignes d'univers et toute l'inspiration de John Titor sont absolument passionnantes, un subtil mélange entre concepts rationnel et irréel formant un tout d'une cohérence plus que parfaite. Le coup de génie des d-mail ne fait que sublimer cette vision extrêmement originale et aussi cohérente que possible. Les lignes d'univers cassent cette barrière gênante où le temps est une valeur fixe, que tout n'est qu'un seul trait allant point d'un A vers un point B et c’est incroyablement bien amené. La conclusion c’est un Okabe brisé de l’intérieur, un être n’ayant plus la volonté de vivre dans cet enfer qu’il a lui-même construit de toutes pièces. On ressent toute sa peine, sa hantise face à cette réalité ce qui permet à la fin d’être terriblement impactante car la tragédie touche en plein cœur alors même qu’on la connaissait depuis le début dans le savoir.
Cet animé est tout simplement brillant.