Steins;Gate
7.9
Steins;Gate

Anime (mangas) TV Tokyo (2011)

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Lorsque j’ai vu Steins;Gate pour la 1ère fois en 2011, j’ai pensé avoir vu un animé sympathique qui n’avait rien de transcendant mis à part une deuxième partie faisant très bien monter la tension chez le spectateur. Rien ne m’avait marqué. En 2013 à force d’entendre que c’était une masterpiece et après avoir vu sa position dans le top anime sur MAL (2ème), je me suis dit que j’étais sûrement passé à côté de quelque chose d’important. J’ai donc revu l’animé… Aujourd’hui si on venait me demander « Pourquoi Steins;Gate ? » je répondrais sûrement « Je ne sais pas ».

Comment Steins;Gate avec une première moitié aussi faible et inintéressante accompagnée de personnages qui n’ont rien de mémorable ainsi qu’un scénario faiblard et incohérent dans ses deux derniers épisodes a pu s’élever si haut dans les sphères animesque ? Autant le dire tout de suite, je ne considère pas qu’il est mauvais, mais à force d’entendre d’un animé moyen/bon qu’il est le meilleur truc de tous les temps j’en suis venu à ne pas l’aimer du tout. Je vais quand même laisser ma mauvaise foi de côté pour exposer ce que j’en pense. Enfin… Je vais essayer.

Okabe est donc un personnage qui… s’invente un personnage. Scientifique fou du dimanche et surjoueur de première il est l’élément central de la série. Entouré d’un geek gros aussi mou qu’une tranche de saumon fumé et d’une moe-kyun-shit il tente tant bien que mal de tenir un labo qui fait des recherches. Il rencontre alors miss tsun tsun (c’est pas de la mauvaise foi c’est vraiment ce que je pense des personnages hein) qui est morte puis vivante. Dans ce pêle-mêle de personnages inconsistants on nous parle de voyage dans le temps grâce à un micro-onde. M’ok pourquoi pas ? Au milieu de ces clichés, nous exposer quelque chose qui ne tient pas la route peut-être tout à fait compréhensible voire amusant. On expose alors, encore, deux autres clichés ambulants sur patte. Le mec-femme, ou inversement, amoureux(se) mais qui est aussi trop moe-kyun et un nyan cat. Oui je déteste ces deux personnages et ce pour plusieurs raisons que j’évoquerai après. Donc déjà premier constat sur Steins;Gate… Comment on peut faire un truc sérieux avec des personnages aussi caricaturaux et vides ? L’animé nous répondra plus tard d’une bien belle manière mais avant… Avant il faut se torcher une première partie qui tient plus du slice of life raté que d’autre chose.

Je vais pas tergiverser, les 12 premiers épisodes sont des plaies. Mais de réelles plaies que l’animé va trainer comme des boulets au pied jusqu’à la fin. Après un premier épisode intéressant nous proposant quelque chose de plus sombre et surprenant qu’attendu, S;G commence à partir dans un délire pour nous expliquer ses personnages et son histoire. Les explications concernant le temps ne nous intéressent pas encore et ne sont pas intéressantes. Après tout, ça marche avec un micro-onde, c’est bon on va pas en faire tout un plat (badamtss). L’animé comprend vite que ce n’est pas ainsi que l’attention du spectateur va être happée et décide donc de nous présenter une relation bancale entre les deux personnages principaux. Makise (tsuntsun) se révèle donc être la tsundere de base. Alors certes, elle est intelligente mais mon dieu en quoi ça change son caractère premier ? Dans la plus basique écriture qui puisse exister elle ne cesse de refaire des gestes que, quiconque ayant déjà vu des animés avec Rie Kugimiya comme doubleuse de l’héroïne, a entendu des centaines de fois. La relation n’est donc pas intéressante, peu fouillée et tente des blagues pour essayer de relancer un semblant d’intérêt. Ces blagues un peu cul-cul tombent à l’eau à cause des personnages. Okabe surjouant son personnage et Kurisu (tsuntsun) n’étant pas elle-même non plus il est impossible pour le spectateur de croire en le moindre dialogue. Et pourtant ça essaye, persiste et signe mais ça ne marche pas. Jamais. Comprenant au bout de 7 épisodes que c’est pas la bonne voie, l’animé essaie autre chose, le background.

En général j’adore le background. Déjà parce qu’il nous permet de mieux comprendre le monde qui entoure les personnages mais aussi parce qu’il explique pourquoi ces derniers sont ainsi. Et le seul intéressant dans tout ça c’est, encore une fois, Okabe. J’ai beau haïr ce qu’il s’est inventé, il faut le reconnaitre, c’est logique dans son caractère. Mais alors pour les autres… Autre notion qui me semble importante, le background doit être utile et servir l’histoire. Si c’est juste pour du remplissage d’épisode ça me gonfle. Et c’est pile poil ce que fait Steins;Gate. L’histoire du travesti et ses soucis ou Ferrys… Mais sérieusement ça valait le coup de développer des personnages aussi plats et inintéressants ? A mon sens, pas du tout, surtout quand ces derniers se révèlent complètement inutiles dans la suite de l’histoire. Et ça c’est du background remplissage. Ce n’est ni pour invoquer une quelconque ambiance ou montrer quoi que ce soit d’intéressant, c’est juste de la description stupide et de la digression.

Pourquoi serait-ce stupide ? Parce que l’animé s’enfonce dans l’absurdité à ce moment précis. Mange des légumes tu feras naitre une fille. Plus qu’à se faire engrosser par un cheval et on verra naitre des poneys, c’est ti pas bô ? A ce moment-là, j’ai failli abandonner mais la promesse du 1er épisode de me servir quelque chose de plus mature commençait malgré tout à se faire ressentir. Et donc passé ces 4 épisodes de torture, on en arrive au gros du gros, la 2ème partie. Dire que cette dernière est ratée serait mentir. Elle est très bonne mais souffre énormément du manque de subtilité de la 1ère. Comment veut-on nous faire croire que le voyage dans le temps est sérieux quand la 1ère partie s’en moquait presque ? Le micro-onde était montré presque comme une blague et les légumes avec le mail envoyé dans le passé était plus hilarant qu’autre chose ? Comment croire à toute cette démence et les problèmes causés ? L’animé nous répond de manière très lourde en nous balançant à la tronche toutes les explications scientifiques trouvées à l’arrache sur le net. Inondé d’explications saugrenues le spectateur lâche l’affaire et se laisse porter en se disant : « Ouais pourquoi pas ? ». Sauf que non, ce serait trop facilement fermer les yeux sur ce qu’on n’a pas envie de voir. Le ton de l’animé entre donc en contradiction directe avec la 1ère partie en tentant de la faire oublier. Elle réussit presque parce qu’une fois l’animé terminé on se dit que c’était quand même bien ouf… Malgré une fin complètement ratée (aller voir spoilers à la fin de la critique).

Les 12 derniers épisodes nous présentent donc le personnage principal tombant peu à peu dans la folie. Mais je n’éprouvais aucun ressenti pour les autres. N’importe qui pouvait mourir, ou trouver une solution, je n’en avais que faire à cause de leur caractère. Comment veux-tu me faire avoir une quelconque empathie envers des personnages aussi clichés et détestables, animé ? Comment veux-tu réussir cet exploit ? Le geek est un cliché ambulant, Mayuri ne sert à rien en plus de n’avoir jamais rien à dire et une voix extrêmement irritante et Kurisu n’est qu’un personnage ultra basique avec des neurones en plus. Aucune émotion, aucun ressenti. Tout ce qu’aura tenté de me transmettre S;G est tombé à l’eau.

Mais malgré tout, cette deuxième partie est très bonne et pour peu qu’on ait accroché, je ne sais comment, à la première on va prendre un pied incroyable. Ce n’était pas mon cas et n’importe quel spectateur un peu avisé et connaissant les ficelles de narration se rendra compte des défauts évidents que causent la 1ère partie. Cela n’est pas aidé non plus par les doubleurs qui surjouent tous leur personnage. Il est donc difficile de croire à une émotion de la part d’Okabe alors que sa voix est ultra forcée, le geek n’arrive à faire passer que son ennui et Mayuri… ne dit rien d’intéressant donc forcément ça aide pas. La seule qui s’en sort ici est Kurisu car son ton suffisamment sérieux arrive à sauver quelques scènes.

Maintenant que j’ai un peu déversé ma rage sur mon incompréhension du succès de la série je peux revenir aux fondamentaux. C’est joli. Alors ceci est aussi un jeu de mot avec le titre de cette critique puisque la palette de couleur de l’animé est très épurée. Les tons blancs sont présents partout mais ne mettent pas assez en exergue les lieux quand bien même ces derniers pourraient être très beaux. Mais après tout c’est un parti-pris et il est respecté d’une assez belle façon et sert bien l’animé lui donnant un ton neutre sur les événements se déroulant en son sein. Seulement… La mise en scène est assez plate et ne fait pas transparaitre grand-chose. C’est neutre et donc c’est parfois clairement chiant (je rajoute surtout dans les 12 premiers épisodes ou c’est bon ?). Ce n’est pas non plus mauvais, les réactions des personnages sont bien mises en avant mais tout ce qui concerne l’humour et la relation entre les personnages ne démontre rien. C’est classique.
Autre point qui m’a surpris, la musique. Elle est où ? Mis à part quelques endroits je n’ai pas entendu de musiques. C’est pas un mal parce que parfois le silence vaut mieux que des violons ou du piano mais de là à presque pas en avoir ? Les pluparts des compositions reprennent les thèmes du VN et ces dernières n’étaient pas très inspirées bien que relativement agréables de par leur ambiance. La musique permet de sublimer les scènes mais là… encore une fois c’est très neutre. C’est logique donc dans la construction même de la mise en scène mais permet difficilement de poser une ambiance.

On se retrouve donc avec un animé qui engage énormément ses personnages dans la 2ème partie mais les laisse livrés à eux-mêmes à cause d’une absence de mise en scène et de musique prenante. Les événements suffisent à retenir l’attention mais tout aurait été tellement meilleur s’il y avait eu un parti-pris plus osé, plus grandiloquent, à l’image de l’aventure vécue. Steins;Gate se pose donc là, un animé qui n’entreprend que très peu et semblent récolter beaucoup de couronnes. Mais rendons au roi ce qui est au roi, cet animé ne mérite en rien toute les acclamations qu’il reçoit. Une première partie trop chiante et une neutralité constante l’empêche d’atteindre ce qu’il aurait désiré. Néanmoins j’en viens à me demander comment des personnages aussi classiques et vides peuvent être acclamés et comment un ensemble si inconsistant peut être appelé chef d’œuvre ? Et bien je pense que l’animé brosse ses spectateurs dans le sens du poil en leur faisant croire qu’ils sont très intelligents pour avoir compris l’ensemble de l’aventure assez tordue. C’est la seule explication que j’y vois. Pas de coup de génie, pas de parti-pris osé, des personnages surjoués, Steins;Gate n’est pas un mauvais bougre mais il n’est certainement pas ce que l’on vous vend. Animé sympathique souffrant de gros défauts oubliés pourtant évidents, voilà comment je terminerai cette critique.


-------------------------------------Spoilers----------------------------------------


« Comment ça la fin est pas logique ? Qu’est-ce que tu racontes ? Encore une fois parce que t’aimes pas l’animé ! »
Et bien non jeune poire, dans ce que nous explique l’animé, la fin est complètement illogique et se révèle être un énorme paradoxe.
On est d’accord que la machine à remonter dans le temps reste dans la même ligne temporelle. C’est pour ça qu’il arrive à se voir quand il remonte pour sauver Kurisu.
Je vais donc expliquer ce qui ne va pas.
1er mai 20XX : Okabe découvre le corps sans vie de Kurisu.
48 décembre 20XX (00h 20) : Okabe décide de remonter dans le temps avec la machine.
1er mai 20XX : Il y a 2 Okabe dans le même environnement. Okabe2 tente de sauver Kurisu, n’y arrive pas et est obligé de repartir.
48 décembre 20XX (12h29) : Okabe revient. Il n’y a qu’un seul Okabe, c’est logique vu qu’il était parti dans la machine. N’ayant pas sauvé Kurisu il décide de repartir. « Vite tous à la bat-remontedansletemps ».
1er mai 20XX : Il y a 2 Okabe.

Ca choque personne le fait qu’il n’y ait que 2 Okabe alors qu’il devrait y en avoir 3 ? Pourquoi 3 ? La machine partie le 48 décembre à 00h 20 emmène le 1er Okabe le 1er mai mais la machine partie le 48 décembre à 12h 29 n’efface en rien ce qui s’est passé le même jour à 00h 20. Donc si on reste dans la logique de l’animé, il devrait y avoir 3 Okabe dans le passé.
Et qu’on me sorte pas que ce n’est pas important parce que l’animé est pas sérieux à ce sujet quand il vous a dégluti une tonne d’explications scientifiques à un moment.


----------------------------------Fin spoilers-------------------------------------


Au final si on ne m’avait pas sur-vendu l’animé je ne l’aurais pas revu et je serais resté sur une bonne impression, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Allez regarder Gunbuster si vous voulez un animé parlant de voyage dans le temps et qui fout vraiment sur le cul !
Ray
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le 19 avr. 2014

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