Stranger Things
7.6
Stranger Things

Série Netflix (2016)

Voir la série

The Millie Brown 80's Show (Saison 1, 2 & 3)...

Stranger Things...En voilà une série !


Stranger Things est tout d'abord l'enfant naturel de l’œuvre de Stephen King, mâtiné d'une louchée de Spielby 80's. En effet, l'on y retrouve le thème de deux de ses romans traitant de l'enfance:



  • Firestarter (une gamine échappée d'un laboratoire en lien avec une Agence Gouvernementale),


  • It (une bande de gamins rejetés par leurs pairs, vont être amenés à frayer avec une créature impensable).



Mais là où It nous propulsaient dans les 50's (jeunesse de Steve-O), Stranger Things nous renvoient dans les 80's (les Duffer Bros sont nés en 1984).
Et tandis que Bev et ses potes se trouvaient aux prises d'une créature E.T prenant l'apparence de leurs pires cauchemars, Will et sa bande vont plonger dans une double réalité où des créatures (sans origines apparentes) tentent d'investir leur petite ville de Hawkins (mix entre le Derry de du roman et les banlieues chère à Spielby).


Cependant, la bourgade de Hawkins n'a plus vu d'événements tragiques depuis des lustres, au contraire du Derry de King, ville maudite si l'en est...
La saison 2 ira même plus avant dans l'hommage à It, en introduisant une gamine rousse (bonjour Beverly Marsh !) qui rejoindra le Looser's Club bis.


Ayant été un enfant des 80's, j'apprécie forcément beaucoup, l'ambiance visuelle et sonore de cette série.
Entre les affiches de films:



  • (The Thing, Evil Dead, Jaws...),


  • la musique (Eurythmics, The Clash...),


  • les références à King donc, les Goonies (surtout via la présence de Sean Astin dans la saison 2),


  • Alien (surtout la saison 2) et Poltergeist (la disparition inexplicable d'un(e) enfant dans sa propre maison) et tant d'autres - sans oublier les codes vestimentaires et décoratifs - je me suis senti comme à la maison !



Mais Stranger Things, ce n'est pas que ça, heureusement.


Au-delà de tous ces emprunts/hommages à la pop-culture des 80's, c'est aussi une écriture finement ciselée, une production design fort réussie, un acting parfait et une B.O franchement chouette (rien que le thème principal du duo Kyle Dixon et Michael Stein, vaut son pesant de cacahuètes).


Mais plus que tout, il y a une révélation incontestable dans ce show.


Cette révélation, c'est la jeune Millie Bobby Brown qui est - à mon humble avis - l 'une des enfants-actrices la plus prometteuse que j'ai jamais eu l'occasion de voir sur un écran (3 ans après sa découverte, j'en pense toujours de même).
Dégageant une gravité adulte incroyable, elle s'approprie toutes les scènes où elle apparait (pourtant bien entourée) et fait montre d'un jeu complexe et ce, de manière tout fait naturelle.
Avec une économie de mots remarquable, Millie fait tout passer via son regard d'une expressivité intense.


Stranger Things ne puise pas que dans la nostalgie des 80's, puisque s'inspirant aussi de l'univers de Silent Hill par le biais du Upside-Down World, ainsi que par ces simili-flocons de neige qui tombent éternellement. Dans cet univers parallèle sévit une créature vorace (hélas desservie par des CGI perfectibles et un design peu inspiré) qui chasse dans le monde réel et emporte ses proies de " l'autre côté".


Saison 1:


Will (Noah Schnapp, un gamin d'une dizaine d'années) est donc emporté "là-bas", laissant sa mère Joyce (la revenante Winona Ryder) et son frère Jonathan (Charlie Heaton) complètement désemparés face à ce qui parait être une disparition "classique".
En classique, j'entends "réelle", mais cela ne le sera plus assez rapidement.


Le Chef Hopper (David Harbour) amené à enquêter sur cette affaire, refusera dans un premier temps de croire aux idées "farfelues" de Joyce, quant au fait que son fils lui parle par le biais des ampoules électriques (il faut voir la série pour comprendre la chose).
Dans le même temps, apparait Eleven ( Millie Brown, donc) - fillette androgyne de 11 ans aux cheveux ras - qui semble avoir certaines aptitudes bien loin de la normale et activement recherchée par le Dr Brenner (excellent Matthew Modine, un peu sous-exploité sur la fin)...


Il y a aussi les 3 copains de Will: Justin (Gaten Matarazzo et sa trogne so 80's), Lucas (Caleb MacLaughlin) et Mike (Finn Wolfhard), qui tentent d'en savoir plus sur le sort de leur ami.
L'histoire implique aussi la sœur ainée de Mike - Nancy, interprétée par la frêle Natalia Dyer - qui fera la connaissance de Jonathan, mais d'une manière peu conventionnelle...


Riche en rebondissements, Stranger Things m'a tenu en haleine jusqu'au bout et brille à mes yeux comme l'une des meilleures surprise de ces 10 dernières années, voire plus.
Mais sans Millie/Eleven, cette série aurait eu un goût quelque peu différent, tant celle-ci fascine par sa présence et son jeu incroyable.


Quoiqu'il en soit, cette saison inaugurale est tendre et spontanée, comme un morceau d'enfance qu'on nous auraient emprunté...


Saison 2:


C'est long d'attendre, mais la seconde partie est enfin là !


L'effet de surprise passé, on retrouve donc tous les protagonistes avec joie, comme si l'on retrouvant des amis perdus de vue pendant...ben, 1 an, quoi !


Bilan: un brin mitigé...


Pour les griefs, je citerai:



  • Billy (Dacre Montgomery) - le demi-frère de Madmax - me semble une sorte d'échappatoire, pour combler le manque d'inspiration global. En effet, virez-le du récit et vous n'aurez aucun problème à suivre tout le reste.


  • L'arc narratif concernant le Mind Flayer semble prometteur - son apparition dans un orage électrique orangé est des plus saisissants - mais malheureusement, celui-ci n'apparaitra que très peu et ce, dans les visions du Upside-Down. A la place, nous aurons droit à ces créatures quadrupèdes - réminiscence de celle vu dans la saison 1 - qui sentent toujours les CGI pas totalement maitrisés.


  • La maison des Byers trouve une nouvelle" décoration" dans le même style que précédemment -ici des ampoules, là des dessins courant sur tous les murs- donnant une furieuse impression de déjà-vu un peu pénible.


  • Encore une fois, c'est le pauvre Will qui va se retrouver le point de mire de ce fameux Upside-Down, enfonçant cette désagréable sensation de recyclage de la saison 1.


  • On y fait connaissance avec Kali (étonnante Linnea Berthelsen) - liée étroitement avec le vécu d' Eleven - mais sa caractérisation est un peu en demi-teinte, et elle disparaitra en cours de route sans savoir ce qu'il en advient d'elle.



Fort heureusement, il y a d'excellentes chose:



  • L'introduction utile du personnage de Maxine "Madmax" Hargrove (Sadie Sink), qui va mener à un triangle amoureux plutôt intéressant.


  • Le personnage de Jim Hooper va gagner en profondeur grâce à son rôle de protecteur.


  • Le personnage de Bob (Sean Astin) - nouveau petit ami de Joyce Byers - qui sous ses dehors quelque peu effacés, saura apporter de jolies scènes.



Mais encore une fois, l'atout principal reste Eleven !
C'est elle qui est la clé de voûte - que dis-je, la raison d'être - de ce show.
Ainsi, les scènes les plus émouvantes et spectaculaires sont centrées autour de son personnage.
Elle se fait d'ailleurs désirée lors du démarrage de cette seconde saison, mais sa présence plane de toute façon sur la moindre des scènes.


En résumé, cette saison 2 pêche par un manque flagrant d'originalité, recyclant sans vergogne des gimmicks précieux de sa première itération.


Inspiré du It de Stephen King, Strangers Thing va aussitôt donner quelques billes pour la version ciné du même It, sortie en Septembre de cette année.
Et le problème, c'est que cette seconde livraison de Stranger Things, tombe à peine un mois après la sortie du film de Muschietti. Cette similarité (bande de jeunes outcast face à une/des créatures) fait fausse peut-être mon jugement quant à la qualité de ce Strangers Things 2...
Mais il n'empêche qu'il y a quand même un problème...


Ce n'est aucunement la faute des acteurs(trices), qui sont tous très crédibles dans leurs rôles - mention spéciale bis pour Milly Bobby Brown, encore une fois - et dont leurs implications fait plaisir à voir !
C'est donc les événements en eux-mêmes qui pâtissent d'une écriture fainéante en général, enlevant un peu de prestige et amenant une -légère- déception quant à cette livrée 2017.
Moins spontanée que la saison 1, cette seconde partie semble un peu plus "mécanique" dans son procédé, si l'on excepte bien sûr le jeu de la toujours formidable Millie Bobby Brown et du surprenant David Harbour...


La dernière image du final laisse pourtant poindre un espoir, quant à l'exploration Lovecraftienne de ce Mind Flayer...


Saison 3:


C'est avec un certain plaisir que je retrouve (encore une fois) ces vieux amis !


Cela dit, comme le temps passe (aussi bien pour les acteurs que leurs personnages, on y perd donc le côté "bunch of kidz" qui faisait tout le sel de la série.
L'adolescence et ses tracas pointent donc le bout de leurs nez, l'amitié indéfectible se délite un poil pour se reformer dans les amours naissants. On y perd en fraicheur mais on y gagne en profondeur psychologique des protagonistes principaux.


Cette saison 3 ne se bonifie pas dans le sens"creatures movies" et l'arc narratif avec


les Russes et le Mind Flayer


est franchement moyen (voire confus par moments) et j'irai presque jusqu'à dire, inintéressant...
Le design de la créature est pas terrible et vu dans 10.000 jeux vidéos (come on, cette espèce d'arachnide "gloumoutesque" en CGI bof - dont on nous sert x fois un gros plan sur sa bouche qui s'ouvre tout grand face caméra - est visible sous toutes les coutures, donc effet "mystère" dans l'os et terreur = 0) n'arrange rien à l'affaire...


Non, en fait c'est le côté humain qui est traité avec grand sérieux, ici.
Bon, Will (les Duffer Bros ont du lire ma critique avant d'entamer l'écriture de cette dernière saison)


est maintenant traité comme un figurant de luxe (le contraire des deux saisons précédentes)


et certaines réactions sont incompréhensibles (


Max qui chante gaiement moins d'un jour après le sacrifice de son demi-frère pour sauver El, devenue bizarrement Elfe en VF y compris dans les sous-titres


) ou encore des persos qui se volatilisent (après avoir aidé pour détruire la machine infernale, l'excentrique **Murray Bauman disparait sans explication**).


Mais les persos principaux sont très attachants et le sbire Russe Schwarzy-like parait aussi indestructible et inarrêtable que...le Terminator !


Comme depuis le début, Millie Bobby Brown est le cœur et l'âme de la série, Winona est décidément toujours aussi belle (naturelle) et méritante, et je tiens à mentionner la jeune Priah Ferguson (jouant la petite sœur de Lucas) qui sait être imbuvable (sa "bitch attitude au début de la saison) pour devenir adorable (


dès lors qu'elle est mêlée à l'opération infiltration dans le complexe Russe


).


La fin du dernier épisode sonne comme un adieu déchirant tellement crédible qu'on a l'impression d'assister à la fin de la série elle-même, les acteurs/trices se disant au-revoir.
Je souhaiterai franchement que ce soit le cas car je ne vois pas vraiment où nous mènerait une saison 4...


Pourtant:



  1. les Duff Bros verraient bien la série se terminer avec la 4ème ou 5ème saison, d'une part,


  2. d'autre part, la scène post-générique nous laisse voir


    que les Russes continuent toujours leur étranges activités en lien avec l'Autre Monde.



Il semblerait donc qu'on n'en ait pas encore fini et ça, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne nouvelle, je vous le dit en vérité !


PS: la meilleur représentation du mythe "Alien" de cette année 2017 revient à...Stranger Things 2!
En effet, avec ses créatures sombres rampants sur les murs et la vision vidéo des soldats dans le Hive - le tout agrémenté par la présence de Paul Reiser lui-même (Burke dans Aliens) - on revient à l'angoisse de la vraie mythologie, contrairement au Co(n)venant de papy Scott.


Final Chapter: Eleven's Rising...

Franck_Plissken
8
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le 25 juil. 2016

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