Elf sur 10

11 sur 10, c'est la note que j'aurai pu mettre à chaud, dans un élan d'étrangères choses, après le visionnage de cette série sans fausse note.
Enfant des années 80, je me serai vu à la table de ces jeunes enjoués jouant à AD&D entre 2 pistes d'une B.O assurément acidulée autant que les bonbecs qu'on se glissait sous le palais de cette enfance qui n'osait plus mettre un pieds dans la mer et se méfiait des livres à la couverture d'un "cuir" trop épais... mais revenons-en à la Chose qui nous, vous intéresse, la série. Sublime. J'ai été instantanément submergé par l'atmosphère à l'esthétique et aux sonorités remises au goût du jour par Nicolas Winding Refn, dans un registre qui rend hommage aux univers Lovecraftien et autre Stephen King. Le postulat est d'emblée commun, tout est cliché, jamais banal. Pas de jump scare pour une peur bon marché, ni de cliffhanger superflu, c'est un univers qui s'impose et englouti, un scénario dont la suite se fait naturellement désirer. On est un gosse avec pour seul défense son imagination et quelques dés polyédriques, en proie à la matérialisation de ses peurs, fantasmes fantasques, pédalant au tout venant dans un sombre nulle part vers n'importe quel ailleurs qui pourrait nous empêcher de grandir à jamais. Du choix des acteurs à leur jeu et leur présence, des décors aux clins d'œil et références, du générique épuré au possible à la richesse du contexte, du son à l'image, tout fait mouche, on ne s'ennuie pas une seconde, les sens se régalent, j'en deviens gourmand, le générique du dernier épisode se termine en douceur sucrée après le folklore de l'acide citrique, déjà il nous faut attendre la suite, le cadeau sous le sapin qu'il nous tarde de déballer...