Empty things

La saison deux relève de l'exploit conceptuel: elle réussit à transformer une série plutôt réussie en objet d'une vacuité totale, sans le moindre intérêt.
Avec cette saison 2, tout se passe comme si les créateurs voulaient "renouveler leur exploit": en réalité ils vident la saison 1 de sa substance, et l'éclairement autrement. Et si la saison 1 n'avait été qu'une mystification? Et si son enjeu principal avait été non pas de révéler progressivement le mal invisible qui ronge la bourgade, mais de cacher sa propre vacuité ou inexistence, en laissant le spectateur suppléer à ce manque?
La saison 2 ne répète pas tant les motifs et situations de la première: elle les reprend à l'identique, en les vidant de sa substance. Mais ici, l'entrée en scène d'une galerie de nouveaux personnages (décevants et sans intérêt) ne parvient pas à cacher l'absence totale d'enjeu au niveau de la narration, si ce n'est que celle de jouer sur la connivence, et le clin d'oeil auto-réferentiel.
Dans la saison 1, la narration resserrés sur la disparition de l'enfant permettait de gommer une absence totale de fond. Ici, la narration est éclatée sans queue ni tête. A moins qu'elle ne veuille renouer avec l'approche des séries des années 1980 précisément, lorsqu'on regardait une série pour retrouver un personnage-ami, et non pour la prouesse de sa narration.
Mais c'est sans doute lui faire trop d'honneur.