Rarement qu’une écriture sur les séries télévisées ne prend pas la forme d’un hommage, et celle-ci ne peut pas faire l’exception, les mots m’échappent, et j’ai peur d’amoindrir l’impact du show en étant inapte à relativiser l’effet.
Rarement qu’on le trouve, mais Suits est une Master classe dans la création de synergie entre les personnages, les relations humaines y présentes sont emblématiques et sujettes à l'appréciation, elles tracent le sourire et font couler les larmes, les personnages sont autant bien développés que portés à l’écran : Harvey, l’ADN de l’histoire, situé dans la classe Don Drapper & Franc Underwood, l’enfant opprimé et l’avocat opprimant. Mike, l’orphelin S.T.O.P (Sit down, Think, Observe, Plan), qui pense l’impensable, et répare l'irréparable. Donna, la meilleur Red Head de l'histoire de la production télé, boostée avec un outil AI ajoutant la mayonnaise au plat. Jessica, un Asset du show, qui redéfinit le métier management, et honore le métier d’avocats. LOUIS, le sorcier de finance, et la signature de l’excellent casting en pré-production, le bon homme pour la bonne réplique. Et finalement Rachel, qui fait basculer l'atmosphère de l’humour à la mélancolie, qui catalyse les bonnes décisions, et qui démaquille la réalité de ceux qui l’entourent .
Rarement qu’on leur octroie du Screen-Time, mais on sait les faire rentrer et les faire ressortir, c’est la règle qui règne l’intervention des personnages secondaires, a-typiquement stylés, particulièrement riches et complexes, les bons sont surdoués, éthiques, et altruistes, les mauvais sont calibrés, pointus, et non pushover, allant de Robert, qui a perdu sa licence juridique, suite à une série d’événements magiquement modelée à l'instar de celles qui la précédent, jusqu’à Foresman et Malik, qui incarnent le mal, loin de la caricature et l'imbécillité. Deux paragraphes complets, Qui dit mieux pour pointer la main sur la famille Suits , indéniablement iconographique ?
Des joutes verbales, Des tournures de phrases, Des citations « à retenir » et Des références aux films et séries sont au rendez-vous, il suffit de googler ce qui a été dit sur Inherit the wind , To kill a Mockingbird, et 12 Angry Men dans une seule phrase pour en savoir plus. Les dialogues sont pervers, élégamment orchestrés, irremplaçables et moins redondants, les situations émouvantes sont intensivement présentes, et une multitude d'épisodes sont fascinants et inspirants, et font briser les frontières entre le petit et le grand écran, sans oublier la musique ChillOut, qui fait de Suits un laboratoire vidéo-clips à accès gratuit.
J’en termine avec la citation d’un grand homme, Aaron Korsh, qui a déclaré son existence, via son œuvre luxurieuse : "No body watches the wire without starting with the sopranos". Descendez le rideau, et laissez moi en deuil Rarement vécu.