Superman, l'ange de Métropolis
6.4
Superman, l'ange de Métropolis

Dessin animé (cartoons) The WB (1996)

Dans la lignée de Batman : La série animée, Warner et DC nous avaient proposé dans leur univers d’animation une série centrée sur le premier et probablement le plus célèbre de tous les super-héros, le dernier fils de Krypton, Superman en personne. Je me rappelle avoir suivi cette série étant gamin, avec cependant moins d’assiduité. D’ailleurs, le générique (sans être du niveau de son aîné mais étant quand même très chouette) a ravivé en moi de vieux souvenirs mais étrangement, j’ai réalisé qu’il y avait très peu d’épisodes que j’avais gardé en mémoire. Peut-être un ou deux tout au plus.


Ce revisionnage s’est donc avéré utile. Il a confirmé que je trouve cette série un cran en-dessous de son aînée, mais étant tout de même bien meilleure que dans mes souvenirs. Tout comme The New Batman Adventures, les épisodes sont très bien construits et plutôt bien équilibrés, tout en donnant un aspect plutôt global sur l’univers Superman (avec Darkseid et Brainiac comme grands méchants, Luthor étant plus récurrent). Et elle permet au passage de développé d’avantage l’univers connecté DC, en introduisant des personnages comme Flash, Aquaman ou Green Lantern (vous la sentez venir la Justice League ?), mais surtout en nous proposant un motherfucking epic crossover de la mort qui tue avec Batman… Ce triple épisode fut un pur bonheur du début à la fin, un véirtable régal, enchaînant jouissance sur jouissance (Batman, ce troll en puissance).


Cependant, ce n’est pas la seul bon coup de cette série, qui proposera d’autres épisodes vraiment excellents : Qu’est devenue Métropolis ? (avec cet univers alternatif jouant à merveille sur le côté Superman tyran, et clin d’œil à Red son), Feu Monsieur Kent (avec cette narration en voix off et un épisode palpitant et à la conclusion magistrale), le double-épisode La Petite Fille perdue (qui introduit à merveille Supergirl et des séquences d’animation d’une qualité digne des meilleurs films de l’époque), Héros par intérim (Superman à Gotham se faisant passer pour Batman ? Que demande le peuple ?) et bien sûr le chapitre final avec Le Fils prodigue (duel au sommet face à Darkseid). On trouvera également des épisodes d’excellentes qualité : Souvenirs de Krypton (introduction de la fameuse kryptonite), Metallo, Deux en un (bonne exploitation du Parasite), Électra (création de ce personnage qui s’avère que j’adore), Double dose (on combine les deux), La Fête des pères (et introduction de Darkseid), le double-épisode Apokolips… Now ! (dont la conclusion est déchirante), Pas de fumée sans feu (introduction de Volcana, qui est quand même plutôt stylée), Pouvoir absolu (qui aborde un point de vue intéressant) et puis La Renaissance du Démon (quoi, encore un crossover avec Batman ? Et alors !).


Bien sûr, il y a tout un tas d’autres d’épisodes très bien conçus et très intéressants, mais on ne va pas tout citer non plus. On notera cependant qu’on commence déjà à avoir quelques épisodes moyens : Le Faux Ami, qui combine à la fois une exploitation plutôt bof de Bizarro agrémentée de Mxyzptlk, que jamais pu blairer (peut-être que ça vient de là en fait), et Le Copain de Superman, qui se concentre sur le lien entre Superman et Jimmy Olsen (avec l’apparition de la fameuse montre), mais dont la seconde partie et résolution sera vraiment très bof.


Outre ces épisodes donc, cette série nous montre, comme je l’ai déjà dit, un vaste aperçu de l’univers de Superman, mais également de ses valeurs. Batman a toujours, et sera toujours, mon préféré, mais avec le temps, j’ai appris à reconnaître le symbole que représente Superman, et cette série réussit très bien à jouer dessus, à nous montrer qui il est réellement : ce symbole d’espoir, un peu boy-scout par moment, cet étranger dont la planète a été détruite, envoyé sur Terre et élevé au fin fond du Kansas… Superman est un symbole magnifique, et quand on regarde la situation actuelle, on se dit que l’Amérique en aurait bien besoin.


Autour de Superman, on retrouve les grands classiques. Une Lois Lane toujours au milieu des problèmes, mais qui peut aussi se montrer très débrouillarde et qui ne garde jamais sa langue dans sa poche (le nombre de cassage en direct qu’elle nous fait, c’est juste d’une puissance). On aura également droit à un Lex Luthor toujours embourbé dans les mauvais coups, impliquant à chaque fois des projets secrets militaires (la rencontre avec le Joker puis avec Bruce… mon cœur qui lâche deux fois dans le même épisode). Il y a bien sûr la famille Kent, exploitée avec parcimonie mais efficacité, le reste de l’équipe du Planet (Jimmy, comme je l’ai déjà dit, mais aussi Perry, peut-être trop discret). On a aussi Lana Lang, dont j’ai beaucoup apprécié les apparitions ici et là, j’ai trouvé l’exploitation du personnage très juste. On a aussi un long triple-épisode d’intro avec Jor-El que j’ai beaucoup apprécié (pas souvent qu’ils sont si développés). Et du côté des méchants, il y a le lot : Toyman (ce mec est perturbant), le Parasite (à quand un film avec lui ?), Metallo (là aussi, je veux un film !), Électra, Volcana, Darkseid (et les principales créations de Jack Kirby), Brainiac (film ?), Lobo… On retiendra surtout que si Batman a les meilleurs méchants de DC, Superman en a quelques-uns de pas mal et qu’il serait temps que Warner aille au-delà de Zod et Luthor, y’a tellement de potentiel.


Sur le plan technique, cette série fait honneur à l’œuvre de Bruce Timm et de ses aînées. La musique de Shirley Walker sera moins diversifiée que pour Batman, avec un gros thème principal (qui fonctionne très bien et respire Superman) réorchestré et repris lors des moments clé, plus d’autres plutôt efficace ; mais on n’a plus ces thèmes différents pour chaque personnage, qui créaient une bonne ambiance dans Batman. L’animation, quant à elle, est stupéfiante. Comme je l’ai dit, plusieurs épisodes ont des séquences entières (voir l’intégralité, dans le cas des gros arcs narratifs) d’un niveau égal à ce qu’on pouvait voir dans des films d’animations sortant au ciné à l’époque (et je dirais même supérieurs à la plupart, sauf peut-être Disney). C’est incroyable.


Mais outre cette animation excellente, c’est le ton et l’ambiance créée, radicalement différente de celle dans Batman. J’irais même jusqu’à dire, presque un négatif. Et c’est là le gros tour de force, qui saute aux yeux lors des cross-over entres les deux personnages : chacun symbolise les deux faces d’une même pièce, celle de la Justice. Ici, on se retrouve avec une ambiance plus lumineuse (ce qui n’empêche pas d’avoir des moments bien dark) : de nombreuses scènes de jours, mais aussi de nuit, mais à chaque fois le ciel de Métropolis et bleu ou alors bleu nuit (quand celui de Gotham était presque systématiquement rouge la nuit). Parlons-en d’ailleurs de Métropolis : la métaphore de New-York est inratable, mais ce que j’ai adoré ici, c’est une fois de plus le contraste. Alors que Gotham City était un mélange gothique d’art-déco avec les années 40 et l’époque moderne ; Métropolis est purement futuriste, que ce soit dans son architecture, sa technologie (les armes ne tirent plus de balles, mais pratiquement des rayons laser), ses véhicules, ses modes vestimentaires… Et cela renforce l’ensemble pour donner un univers visuel unique et en même temps terriblement fidèle aux comics.


Superman, l’ange de Métropolis est donc une de ses séries d’animations qui a traversé mon enfance (même si je ne m’en souviens plus aussi bien que ce que je croyais), et qui a ravi le fan de comics que je suis actuellement. Grand fan du Chevalier Noir, cette série a su taper là où il faut pour que la part en moi se régale devant Kal-El et ses aventures palpitantes. Un novice pourrait basculer du mauvais côté. Bref, une fois encore, Bruce Timm et Paul Dini (aidés d’Alan Burnett) nous proposent un produit fidèle, divertissant et majestueux, à l’image de son personnage. Une réussite !

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le 9 févr. 2017

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