Supernatural, la série pour cinéphile au crescendo infernal... jusqu'à la saison 5

Cela fait très longtemps que j’ai envie d’écrire une chronique de la série Supernatural. Pourquoi ? Et bien parce que j’entends souvent que Supernatural est une série débile dans laquelle deux beaux mecs chassent des fantômes et qu’il n’y a pas vraiment d’intérêt à part se rincer l’œil. Vous devinerez donc que je ne suis ABSOLUMENT pas d’accord. Supernatural est une série, certes divertissante, mais également profonde, réfléchie et culottée.

Supernatural fait hélas partie de cette famille de série télé pour lesquelles il faut aller jusqu’à la seconde saison pour découvrir l’intérêt de la série et entre-apercevoir où le scénariste veut nous emmener. Je suis d’accord que cela peut refroidir, mais je ne suis pas non plus partisante de ces séries qui mettent le paquet sur l’épisode pilote pour accrocher le spectateur et qui laisse un gout de frustration par la suite. La 1ere saison est donc la moins intéressante mais elle est une nécessité pour poser et développer les personnages et l’intrigue. On y découvre donc Dean, le grand frère un peu macho, fan de Hard Rock et de son adorée Impala 1967 qui vient chercher son petit frère geek, Sam qui fait des études de droit, pour chercher leur père qui a disparu au cours d’une partie de chasse… au démon. Je n’en dis pas plus car je déteste les spoilers mais à partir de là, nous allons découvrir la raison pour laquelle le père s’est pris de passion pour la chasse au démon et pourquoi ses fils cherchent à le retrouver et à répondre à de nombreuses questions concernant leur passé.

De la saison 2 à la saison 5, l’histoire suit un réel crescendo en progressant toujours dans une direction inattendue (« non, ils ont osés faire ça ? ») pour atteindre son apogée à la fin de la saison 5, (fin de l’histoire originellement écrite par Erik Kripke) en nous faisant prendre conscience que la conclusion de l’histoire était déjà figée dès les premiers épisodes de la saison 1.

Au-delà de son intrigue qui évolue donc, vous l’aurez compris, dans le domaine du fantastique, voire même de l’horreur, Supernatural est aussi capable de vous faire peur que de vous faire rire, pleurer ou réfléchir, et c’est une qualité assez rare, même chez de très bonnes séries. J’avoue qu’alors que Supernatural n’est pas une série humoristique à l’origine, elle m’a valu certains de mes meilleurs fou-rires (et ce n’est pas une chose simple de me faire rire, croyez-moi). Les scénaristes et réalisateurs n’hésitent pas à utiliser/renverser des clichés ou se moquer d’eux même ou de leur propre série (Frères ennemis/Tall tales, Un jour sans fin/Mystery Spot, Ghostfacers, Les incroyables aventures de Sam et Dean / The real Ghostbusters pou n’en citer que quelques-uns). La série fait un très grand nombre de référence à la culture populaire (culture américaine judeo-chretienne, cinéma, série tv, musique, …) qu’il me démange de lister ici, mais ça serait un gros spoil, donc je me retiens. La richesse culturelle de Supernatural est la cerise sur le gâteau (« She’s my Cherry pie ») pour ceux qui sauront la décrypter. C’est malheureusement peut-être là que le bât blesse car si vous ne faites pas partie de la catégorie de personnes ciblées par la série (c’est-à-dire une personne dans le même délire qu’Erik Kripke) et que des références telles que Shining, Buffy contre les vampires ou ACDC (pour n’en citer que très peu) ne vous parlent pas, il est clair que la série perd une de ses réelle perle.

Il n’en demeure pas moins que le scénario reste tout à fait lisible pour les néophytes et que l'évolution psychologique des personnages développe de nombreux sujets pertinents tels que les valeurs familiales (pour ou contre), l’addiction, la dépression, les conséquences des évènements passés pendant l’enfance à l’âge adulte, l’homosexualité, etc etc

J’ai construit cette chronique en me fondant sur les 5 premières saisons, qui sont également la raison pour laquelle j’ai donné la note de 9/10 à cette série car j’ai volontairement choisi d’ignorer les saisons suivantes. Pour le moment, j’ai regardé jusqu’ à la saison 8, mais quel intérêt à par celui de faire du fric, que de rebondir sur une histoire qui possède sa conclusion et sans le scénariste qui a tout apporté à la série ?