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Why love should be the same everytime?

Saison 1 – 8/10


Je n’avais pas vraiment accroché au premier épisode lors de sa première diffusion, mais visiblement cette série valait quand même le détour. Du coup, j’ai décidé de m’y mettre avec plus de sérieux, pour voir ce qu’il en était.


Bon, le résultat et sans grande surprise. Si je n’ai décidemment pas accroché à l’histoire (qui n’est pas vraiment le genre d’histoires qui m’intéressent), il y a cependant certaines qualités dans l’écriture du scénario. Notamment l’idée d’aborder une même intrigue selon deux points de vue différents et voir comment ceux-ci diffèrent. Au départ, c’est succinct, un petit détail ici, une interprétation là… Puis au fur et à mesure, on se retrouve avec deux versions différentes qui n’ont pratiquement plus rien à voir. Autre point positif, c’est l’intrigue en elle-même, bien tourné et bien menée.


Comme je l’ai dit, je n’en suis pas un grand fan, mais c’est très crédible et ça s’éloigne un peu de ce qu’on peut voir d’habitude. Les personnages sont plutôt bien construits, et le seul regret et que les enfants n’aient pas été plus mis en avant. L’alternance avec interrogatoire/enquête policière et les flashbacks dans le passé créé une certaine dynamique qui finit par nous entraîner. À ce propos d’ailleurs, le final me laissera assez sceptique. De par la structure de la série, je pensais que l’intrigue allait être résolue à la fin, mais visiblement pas complètement.


Ce que je trouve dommage parce que finalement, on commence à se douter de ce qui s’est passé et comme les deux trames temporelles se sont pratiquement rejointes, il aurait suffi de 2-3 épisodes pour conclure le tout. Là, on laisse le suspens pour une prochaine saison dans laquelle je vois mal comment on pourrait retrouver la même construction de l’intrigue (qui est le point positif majeur à mon avis). C’est bien dommage, d’autant plus que je ne sais pas encore si j’ai vraiment envie de suivre une deuxième saison.


Autre point positif, c’est le casting vraiment très bon dans son ensemble. Bien sûr, Dominic West et Ruth Wilson s’en sortent à merveille en tant que personnages principaux dans cette liaison passionnée ; mais les rôles secondaires sont vraiment top. J’ai particulièrement apprécié Joshua Jackson, vraiment extra, ainsi que Maura Tierney (même si j’ai beaucoup moins apprécié son personnage). Les enfants sont plutôt bien castés, et comme je le disais, le reste du casting est globalement bon à très bon.


Techniquement, la série montre de nombreuses qualités. Comme je l’ai dit, j’ai beaucoup apprécié la structure narrative, et cela n’a été permis que par un montage et une mise en scène parfaitement au point. Chaque plan est parfaitement travaillé, et c’est très intéressant de voir comment, selon dans la version de qui on se trouve, chaque scène sera tournée différemment selon le caractère du personnage, son interprétation ou sa vision des choses. Comme je le disais, c’est le point fort de cette série, et ça l’est à tous les niveaux (intrigue, acteurs, mise en scène). La musique, plutôt discrète, accompagne bien l’histoire ; les décors de cette station balnéaire nous proposent des coins plutôt sympas.


Bref, une première saison globalement bonne. Comme je l’ai dit, je ne suis pas particulièrement fan de l’intrigue parce que ce n’est pas vraiment ce qui m’intéresse ; mais je trouve que dans le genre, ça se défend plutôt pas mal. Néanmoins, c’est surtout cette structure narrative qui fait, à mon avis, que cette série se distingue des autres et qui en fait tout son intérêt, méritant qu’on s’y attarde. Par contre, pour ce qui est de la suite, je me demande bien comment ils vont réussir à gérer ça sans perdre cet aspect-là.


Saison 2 – 9/10


Je dois avouer que j’ai été agréablement surpris par cette saison. La précédente s’était avérée bonne, mais sans plus. C’était dans sa conclusion et l’intrigue sous-jacente que j’avais envie de voir la suite. Et quelle suite ! Alors oui, ceux qui avaient adoré pour l’aspect romance / liaison seront sans doute un peu déçu parce qu’on suit un tout autre schéma à présent. Non seulement, on se focalise d’avantage sur le meurtre de Scotty (dont on suit la véritable descente en enfer lors des « flashback ») mais aussi l’après-Montauk.


Et c’est là que la série m’a agréablement surpris. Non seulement on continue à suivre nos deux tourtereaux qui affrontent l’explosion de la célébrité, les affres des divorces ou encore la grossesse et l’arrivée d’un petit bout de chou. Mais là où la série fait fort, c’est qu’elle se tourne également de l’autre côté, en suivant Cole et Helen, qui eux aussi affronteront ouragans et dépression avant de sortir la tête de l’eau. La saison précédente nous les présentait comme antagoniste au couple en formation, cette deuxième saison les présente comme des personnages comme les autres, avec leurs faiblesses, leurs sentiments… Et c’est purement génial ! Presque on les adorerait encore plus que Noah et Alison (quoi que, Cole se positionne bien quand même).


On alterne donc entre ces différents points de vue qui nous conduisent peu à peu vers une conclusion qu’on attendait mais qui se révèle jouissive ! Le concept même de la série, avec cette alternance des points de vue, prend d’avantage de l’ampleur avec parfois des scènes complètement différente (désormais, on va bien au-delà de la simple couleur de la chemise), rendant le tout d’autant plus captivant et tortueux pour le spectateur qui tente de démêler le vrai du faux.


Certains épisodes abordent également des stratégies différentes (celui sur l’ouragan, une pure merveille) ou des situations très intéressantes (je pense à celui où Noah passe ses 25 minutes imparties chez la conseillère conjugale). Et le final, une conclusion magistrale car tous les fils se rejoignent, donnant enfin au spectateur ce qu’il attendait et pour ainsi dire, quand on voit les points de vue se corroborer, ça en dit long.


Avec ça, on avance également dans le « présent », poursuivant ainsi là où on s’en était arrêté la saison dernière. Cette partie gardera également plusieurs surprises en stock, notamment dans les relations entre les personnages (qui s’éclairciront au fur et à mesure des flashbacks), mais aussi dans certaines décisions. Le final nous laissera un peu sur le cul : nous avons toutes les réponses, on connait la vérité, mais on sent qu’il va y avoir quelque chose d’autre par la suite. La question est de savoir comment cela va être géré pour la prochaine saison. En tout cas, je l’attends de pied ferme.


Je n’ai pas grand-chose à ajouter sur le casting. Dominic West et Ruth Wilson restent dans le même crédo que la précédente saison, offrant une prestation très correcte et une alchimie qui fonctionne toujours bien. Ce qui est intéressant c’est qu’on les voit au final beaucoup moins souvent ensemble qu’avant, et pourtant l’alchimie est toujours là. Grosse progression aussi du côté de Maura Tierney et Joshua Jackson, notamment due aux changements effectués chez leurs personnages. Ceux sont bien sûr mes deux gros coups de cœur de cette saison. Les anciens sont bien fidèles (on voit un peu moins les enfants, surtout vers la fin) et les nouveaux (notamment Luisa) sont au rendez-vous.


Techniquement, c’est toujours extrêmement soigné, que ce soit dans les décors, le montage et bien sûr la mise en scène. On reconnaît assez facilement chez qui on est, chaque personnage a ses petits trucs dans la réalisation qui fait qu’on se retrouve également très facilement visuellement. C’était le point fort de la saison précédente, ça l’est toujours pour cette second saison (avec d’autres points venant en renforts).


Bref, une deuxième saison qui m’a littéralement pris de court. Je pensais suivre vaguement les épisodes, attendant d’obtenir les réponses qui m’intriguaient. J’ai été complètement happé par l’enchaînement des épisodes, des intrigues des personnages au point de passer un des meilleurs moments séries de ce début de saison 2015-2016.


Saison 3 – 9/10


Suite à la saison précédente, qui avait complètement réussit à transcender le potentiel de la série, et avec son final détonnant, on était en droit de se demander comment la série allait se poursuivre. La réponse est relativement simple : on se retrouve avec une saison de transition. Mais là où de nombreuses séries se contentent d’attendre que ça passe, The Affair propose de mettre les différents personnages face à leurs blessures et de commencer à les panser, comme pour tourner définitivement la page. C’est un processus très symbolique, et l’arrivée et/ou le renforcement de certains personnages vient soutenir cette approche. De plus, cette fois-ci, seul Noah aura droit à une trame narrative sur deux périodes différentes (son arc repose d’ailleurs principalement là-dessus, jusqu’à sa conclusion magistrale et dramatique) ; tandis que les autres resteront bien ancrés dans le présent.


Un peu déçu au final qu’on ne voit plus tant de parties consacrées à Cole ; mais également intrigué de voir un nouveau personnage avoir droit aux siennes (en espérant que ça se développe à l’avenir sur d’autres personnages équivalents). Il y a également ces épisodes ici et là où on ne retrouve pas vraiment ce que j’adore dans cette série, cette façon d’aborder un même évènement selon différents points de vue. Ici, on a souvent des arcs isolés qui ne se croisent pratiquement pas, et certains épisodes vont même sur deux arcs complètement différents. Heureusement, d’autres viennent contrebalancer cette impression avec des POV radicalement différents (au point que certains ne racontent plus du tout le même évènement, ce qui est génial !).


Le dernier point sera donc la relation entre les personnages. Étrangement, elle se retrouve au cœur du récit même si les-dits personnages ne se croisent pas vraiment. On sent une véritable évolution, et le passé qui pèse inlassablement sur chacun d’eux. Mais comme je le disais, plus on avance, plus ces personnages se découvrent eux-mêmes et, libérés de leur fardeau, peuvent enfin panser leurs blessures internes. Le principal défaut de la saison sera son final : bien que très intéressant et admirablement construit, il échoue à faire comprendre que c’est la conclusion de cette saison. Bien sûr, on comprend que les différentes intrigues sont terminées, mais sa conclusion laisse penser qu’il y aura encore un ou deux épisodes.


Le casting reste dans l’ensemble globalement bon. On reste dans un registre très similaire à ce qui avait été fait jusqu’à présent et qui fonctionne. Petit coup de cœur avec Brendan Fraser, qui se trouve là un rôle à l’opposé de ce à quoi j’ai l’habitude de le voir, et la transformation est si bluffante qu’il m’a bien fallu deux épisodes pour capter. Techniquement, c’est toujours aussi bien maîtrisé est bon. Le montage est toujours aussi efficace, tout comme la mise en scène.


Une saison de transition donc, ce qui est logique compte tenu de l’avancement de l’intrigue. Cependant, malgré une petite baisse de régime et quelques défauts, elle propose quelque chose de vraiment intéressant. Vivement la suite.


Saison 4 – 8/10


La série amorce sa transformation définitive, car si on garde le concept d’origine avec les épisodes découpés en différents points de vue, on perd ce qui en faisait le principal intérêt car désormais, la plupart des points de vue son indépendant les uns des autres, et chacun aura donc son propre fil rouge au court de la saison. C’est dommage, car même si ça reste dans l’ensemble intéressant, qu’on a de nouveaux points de vue qui apparaissent, ça fait perdre un peu de rythme dans l’ensemble. Seul l’épisode 9 jouera à merveille sur le concept, d’une façon fantastique et qui en fait sans doute l’un des meilleurs épisodes de la série jusqu’à présent. Mais hormis celui-ci, et peut-être deux autres épisodes qui sortent du lot, le reste sera très classique.


L’évolution de Helen sera sans doute la plus saisissante, car son personnage passe par tellement d’étapes qu’on a l’impression que les showrunners lui ont fait vivre deux saisons entières. Le personnage d’Allison aussi aura une évolution intéressante, plus tragique sans doute, car on se rend compte que son personnage est arrivée au bout. Sa mort sera donc non seulement parfaitement bien amenée dans la continuité de la saison, mais également à celle de la série dans son ensemble. Et ce qui la rend dramatique, ce n’est pas tant qu’elle soit logique, mais que ce soit au contraire tellement commun dans le monde actuel. Le pire restant bien sûr la réaction des autres à cette mort, tout pointant vers le suicide et personne ne cherchant à en savoir plus. Parce que c’était Allison.


Du coup, cela m’amène à Cole, qui passe lui aussi par une évolution intéressante, même si c’était latent depuis la saison dernière. Une nouvelle fois, il apparaît sans doute comme le meilleur personnage de la série, le plus humain, le plus touchant. Donc bien sûr, son rite initiatique vers Allison qui se retrouve fracassé au dernier moment, c’est terrible, à se demander ce qu’ils vont encore lui faire subir. Quant à Noah… Son personnage cette saison est pour le moins pas vraiment utile. C’est intéressant de le revoir prendre pied, voir reprendre ses repères mais également en sentant qu’il a mûri. Le voir se réinvestir dans ses élèves, notamment Anton (sans doute le plus intéressant nouveau personnage). Mais en soit, il n’apporte pas vraiment beaucoup au corps commun de cette saison.


C’est d’ailleurs le problème : la plupart des quatre personnages principaux vivent désormais des vies plus ou moins connectées avec les autres, on perd ce côté ambigu de la perception de chacun, de son interprétation des évènements. C’était pour moi le gros point fort de cette série, celui qui la faisait se démarquer des autres. Cette saison n’en reste pas moins sympa dans l’ensemble, avec ces petits sursauts, mais ça devient au final très convenu, presque banal. Et c’est dommage. La fin, un peu plus mollassonne, laisse entendre qu’on continuera vers cette reconversion, mais à voir comment cela va s’intriquer entre les différents points de vue.


Le casting reste toujours au poil, le quatuor de tête étant au même niveau que les saisons précédentes, avec une petite préférence avec Joshua Jackson. Christopher Meyer est sans doute la nouvelle tête qui m’a le plus marqué, parfaitement à l’aise dans son rôle et sa dynamique avec Dominic West fonctionne à merveille. Techniquement, ça reste de très bonne qualité, pas grand-chose à redire. Encore une fois, l’épisode 8 sera celui qui m’a le plus marqué par la mise en scène et le montage, mais les autres sont également tout aussi efficace. La bande son est toujours au top, parfaitement adapté au ton des scènes en question.


Bref, une saison un peu en retrait, qui peine à trouver surtout son terreau pour renouveler la formule. Ça reste chouette dans l’ensemble, mais on est loin des grandes heures de la série. À voir ce que la prochaine et dernière saison nous proposera.


Saison 5 – 8/10
Dernière saison qui confirmera la petite baisse de régime et qui apportera une conclusion étonnamment heureuse à cette série. Si le dénouement comment à se faire sentir dans la dernière moitié de saison, c’est le chemin pour y parvenir qui le rendra adéquat et bien dosé. Si certains éléments de la saison peuvent apparaître superflus (Hellen qui retombe amoureuse d’un gars riche et puissant qui lui promet la lune ; Noah qui fait un peu de surplace la plus grande partie de la saison ; les problèmes de Sierra pour élever son fils), tous s’articulent autour de l’axe principal qui sera le pardon et l’amour, illustré par l’arc narratif de Joanie. Cet aspect-là sera d’ailleurs surprenant dans son approche anticipation futuriste qui semble décalée par rapport au reste.


La saison aborde aussi la question du MeToo et adresse certaines problèmes qu’elle a d’ailleurs dû affronter en dehors de sa production, et par conséquent soulignera le comportement de Noah tout en lui donnant l’occasion d’avoir conscience de ce qu’il a fait, toujours dans cet optique d’accorder le pardon. Est-ce que le personnage le mérite ou a-t-il fait amende de ses actes, difficile de juger, mais on pourra noter que le segment commun de l’avant-dernier épisode aura le mérite de mettre les choses à plat entre les personnages.


Le casting sera dans l’ensemble plutôt bon, sans rien d’autre à ajouter. Plutôt surpris de voir Anna Paquin dans ce rôle, même si elle s’en sort plus que bien. Techniquement, là aussi, on reste toujours dans ce qui a fait la série si particulière avec l’alternance des oints de vue (même si ça devient superflu sur certains épisodes). Le côté futuriste de l’arc de Joanie est plutôt bien rendu même si on sent les effets spéciaux.


Une conclusion satisfaisante donc, même si la happy end peut laisser circonspect. Même si c’est un peu en-dessous du reste (notamment à cause de la première moitié), cette ultime saison restera quand même de bonne qualité et à la hauteur d’une série qui aura su se montrer passionnante de bout en bout.

vive_le_ciné
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le 9 sept. 2015

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