The Deuce
7.8
The Deuce

Série HBO (2017)

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Au moment de noter cette série j'ai pas mal hésité, avec des notes allant de 10 à 6.



  • La reconstitution non seulement du décor mais de l'ambiance et des mentalités d'une époque est parfaite, certainement ce qui se fait de mieux en la matière depuis Madmen.

  • C'est du pur David Simon. Avec toujours ce regard de sociologue/journaliste mais sans oublier d'avoir des personnages d'exception, et comment dire ce sens de la rue, des personnages de marginaux et des milieux populaires et cette capacité de rendre vivant l'univers où ils se croisent.

  • L'interprétation est de qualité, même James Franco qui m'inquiétait plutôt vue la bizarre idée de lui donner un double rôle (déjà qu'un rôle tout court...). Voire fabuleuse pour Maggie Gillenhal qui crève complètement l'écran.

  • Il y a des scènes vraiment poignantes sur la vie des prostituées.


D'un autre coté...



  • Il manque comme quelque chose à cette série, quelque chose qui serait une histoire découlant des personnages. Cherchant un événement marquant dans cette saison je n'arriverais qu'à citer la sortie de Gorge Profonde dans le final (soit un film qui n'est pas tourné par les personnages de The Deuce). Le reste c'est le quotidien des uns et des autres (ou le mensuel, disons, dans le cas des prostituées se faisant tabasser ou tuer), qui s'il évolue avec les mœurs ne constitue pas vraiment une intrigue (enfin les personnages de James Franco passent de tenanciers de bar à tenanciers de bordel, des personnages passent de la prostitution au porno, un flic et une journaliste discutent milieu de la prostitution et en viennent à enquêter sur la corruption, mais dans aucun de ces cas c'est plus qu'une réaction au contexte de la part de personnages qui évoluent peu au fond). C'est sans doute le thème qui veut ça, mais il manque, je ne sais pas, un personnage volontaire et actif qui donne envie d'adopter ses croisades et fasse le lien entre les différents mondes (ce qu'aurait pu être la journaliste, mais son histoire part dans une direction peu intéressante comme je l'expliquerais plus loin). Ici le personnage le plus central est le barman joué par James Franco, mais il ne fait pas grand chose d'autre que de servir des verres aux autres personnages ou accepter les offres de ses patrons mafieux après quelques atermoiements.

  • Pour ce qui est de ces mafieux au passage, je trouve leurs personnages décevants pour du David Simon, sans l'épaisseur habituelle ni le regard sociologique qu'il porte habituellement sur ses personnages ; on dirait que parce qu'il traitait de mafia New Yorkaise il a juste décidé d'importer des seconds rôles d'affranchis sympas à partir des Soprano, et ça sonne faux par rapport au reste de la série, au point que même s'il ne s'agit que de personnages secondaires ils en arrivent à plomber l'arc des jumeaux Martino, faute d'envie ni de les craindre, ni de les aimer ou détester, ni même de s'y intéresser. Complètement à l'opposé des macs noirs très réussis, avec chacun des personnalités et visions du monde bien marquées, et savent se rendre vraiment haïssables ou susciter une coupable compréhension pour certains.
    • L'arc des jumeaux Martino d'ailleurs apparait assez superflu. Le sujet étant l'évolution des mœurs liée à l'arrivée du porno, l'intérêt de consacrer un gros tiers de la série à des mafieux montant un bordel similaire aux maisons closes de tous les temps apparait peu. Et ça conduit quelque part à encore plus de peu nécessaire, puisqu'il faut ensuite s'intéresser à la corruption de la police par ces mafieux, via la journaliste, ce qui donne un arc d'enquête sans grand intérêt puisqu'on en sait tout dès le départ.


Enfin ça reste une très bonne série, mais alors que j'ai dû revoir 3 fois avec plaisir l'intégrale de The Wire, et envisage de me retaper Treme, je pense que je m'ennuierais un peu si je devais la revisionner, donc je dirais pour David Simon "peut un peu mieux faire".
D'un autre coté c'est David Simon quand même alors euh ben va pour 8 quand même.

Antonio-Palumbof
8

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Créée

le 26 nov. 2017

Critique lue 1.1K fois

4 j'aime

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4

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