The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par AntoineRA


• SAISON 1 (7/10)



[Critique du 04 juillet 2019]


C'est un série qui porte à la réflexion, notamment pour ce futur dystopique qu'elle dépeint où les droit des femmes sont révoqués à leurs devoirs de génitrices et femmes au foyer. Pire encore, l'action se passe en fait dans des Etats-Unis gouvernés totalitairement par un groupe sectaire (suite à un coup d'état), qui justifie ses actes au travers des écrits bibliques. Motivés par les actes auto-destructeurs de la société qui ont engendré une baisse dramatique de la fertilité, ils on réinstauré un régime archaïque d'où sont exclus les péchés. Ainsi, le contexte se pose autour de ces femmes fertiles dressées dans des "Centres Rouges" puis distribuées aux seuls couples légitimes (les instigateurs de ce nouveau régime) dans le but de leur offrir un enfant. Cette servante sera donc inséminée chaque mois par l'homme (le Commandant), lors d'une cérémonie en présence de la femme (la luxure étant prohibée), jusqu'à ce qu'elle soit enceinte. Tous ses foyers sont surveillés par une force militaire spéciale qui impose ce régime de terreur et châtiment au moindre écart.


Les faits étant posés, la série est effectivement malsaine et révoltante lors de nombreuses séquences. C'est le but, et ça l'était sûrement davantage à la parution du livre dont elle est tirée, en 1985. Un commentaire social fort dans le passé, mais dont la crédibilité dorénavant, en pleine émancipation du féminisme, est clairement remise en cause. Le contexte est beaucoup trop contemporain - 3 ans d'écart seulement entre la vie "normale" et ce régime - pour que ces horreurs puissent se dérouler impunément sans aucune action à leur encontre. C'est un des points qui m'a le plus retenu d'entrer totalement dans cette histoire, dont la franchise The Purge s'est certainement inspirée pour sa "Nouvelle Amérique".


Hormis cela, l'univers qui nous est présenté est bien réfléchi et construit, même s'il se montre plusieurs fois assez caduque et l'on perd souvent l'ambiance anxiogène installée de prime abord, pour tenter de la forcer à nouveau par la suite. Les interprétations des acteurs, ou plutôt des actrices principalement, sont excellentes, malgré une direction d'acteur assez molle par instant. Si on peut également saluer une belle mise en scène dans les premiers épisodes, on se rend vite compte d'effets de styles qui deviennent grossiers en fin de compte. Certains chois musicaux sont également discutables tant ils désamorcent l'aspect tragique des évènements pour un côté presque punk dans l'âme.


Je n'ai pas trouvé, non plus, pertinent le montage alterné avec les flashbacks. Gimmick assez facile pour garder le spectateur curieux le plus longtemps possible. Il aurait été préférable de développer l'ensemble de manière chronologique, la restriction de libertés soudaine et les choix moraux de certains personnages n'en auraient été que plus touchants.


Malgré ces critiques, surtout adressées à la forme, la série regorge d'idées pertinentes et de très belles scènes (ainsi que d'autres plus insoutenables) qui incitent à suivre l'histoire pour en découvrir la résolution.



• SAISON 2 (8/10)



[Critique du 20 août 2019]


Une fois accepté tout le contexte de la série et ses facilités, on apprécie bien mieux l'histoire contée. Et cette deuxième saison démarre indubitablement sur la scène la plus forte de toute la série. Si la première saison était celle de la découverte et la soumission à ce nouveau régime, la deuxième saison et celle des conséquences, à la fois pour les servantes ainsi que pour cette nation de Gilead qui montre ses limites évidentes tandis que des signes de révolte commencent à apparaître. La saison est remplie de scènes poignantes et d'autres plus révoltantes dans cette société patriarcale. On apprécie tout particulièrement les excellentes prestations des acteurs, et les dynamiques créées entre les personnages. Par ailleurs, le finale riche en émotions se montre annonciateur d'une troisième saison explosive.



• SAISON 3 (6,5/10)



[Critique du 20 août 2019]


Les belles promesses de la saison 2 sont, malheureusement, loin d'être tenues dans cette succession d'épisodes à rallonge. Le déroulé des évènement que l'on imaginait prendre place dès le démarrage ne survient qu'au dixième épisode pour cette soi-disante saison de "la Révolte". Avant (et même après) cela, les scénaristes se complaisent à imaginer des embuches de plus en plus insupportables pour les protagonistes, garnies de quelques scènes chocs. La série garde une belle direction artistique, et des interactions juteuses entre les personnages, en dépit d'une bonne partie du casting oubliée sur le dernier tiers de la saison. On finit tout de même par se lasser de la tournure des évènements pour June qui montrent clairement une histoire en totale improvisation, surtout face à ce finale identique à celui de la saison précédente.

AntoineRA
7
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le 4 juil. 2019

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AntoineRA

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