La série se passe à L.A. et se focalise sur des lesbiennes fems super branchées et aisées financièrement (la scénariste fera d’ailleurs son autocritique en introduisant une butch de province dans une saison). J’ai longtemps rêvé d’un équivalent gay de The L Word, avec des personnages qui soient semblables, je crois que je l’ai eu avec Looking, série avec laquelle on peut faire des parallèles (tandis que Queer As Folk, je trouve, n’a rien à voir). C’est assez drôle comme Battlestar Galactica et The L word, deux séries qui n’ont a priori rien à voir, ont beaucoup de cast en commun. Peut-être parce que les deux séries ont été tournées dans la même région. Souvent, les premiers rôles dans Battlestar Galactica ont eu un rôle secondaire, ou encore plus discret, dans The L word. C’est possible aussi de retrouver l’actrice qui joue Helena dans la série Six Sexy/Coupling (improbable). Je n’ai jamais compris le truc avec Helena. Il s’agissait à l’origine d’un personnage de vilain qui ne devait durer qu’une saison, mais la plastique de l’actrice plaisait tellement aux spectatrices qu’elle restera jusqu’à la fin de la série, avec un ravalement de façade incroyable de son personnage (on ne dirait plus du tout le même personne dans la saison suivante). Je suis beaucoup plus fasciné par l’évolution du personnage de Jenny Schecter, qui est effroyable, mais que je trouvais réaliste, dans la mesure où je m’identifiais au personnage, ça pouvait m’arriver de me retrouver devant l’écran à hocher la tête avec une grimace gênée lorsque Jenny faisait une horreur, parce que je me disais “oui, si j’avais subi les mêmes choses, j’aurais réagi de la même manière” (je pense à beaucoup de choses, des fois)


Je sais que la scénariste et créatrice de la série s’est inspirée d’elle-même pour écrire le personnage, et c’est probablement pourquoi je trouve que c’est un personnage réaliste, qui est proche de l’humain dans ses incohérences et ses pulsions destructrices. Jenny était donc la lesbienne que j’étais, mais Alice était la lesbienne que je voulais être. Je crois qu’Alice est l’antagoniste de Jenny dans cette série, c’est un personnage drôle, extraverti, et définitivement mon modèle dans la vie et la personne que j’aimerais devenir. Je vous conseillerais fortement d’éviter le pilote de The L word, qui était probablement un cheval de troie pour convaincre les producteurs, une scène érotique entre deux personnages principaux est tellement vue à travers un regard masculin que ça en est très gênant (alors qu'à part ça les scènes de sexe sont géniales dans The L word). Le personnage de Bette Porter m’inspire beaucoup au travail, même si la plupart de ses expériences professionnelles paraissent désastreuses à l’écran (on a l’impression qu’elle se met rapidement tout le monde à dos avant de perdre son emploi à chaque fois). L’actrice dégage une autorité folle, très inspirante.


J’aime quand Bette s’avance vers un de ses ennemis (son ancien employeur) avec un sourire féroce à un évenement mondain et qu’elle lui dit : “J’ai envie de tuer quelqu’un, vous, peut-être ?”


Il y a deux choses de The L Word que j’ai retrouvé dans Sense 8 : l’utilisation de la chanson What’s up de 4 Non Blondes et ce moment où Bette traite une Christine Boutin américaine de monstre fait beaucoup penser à ce moment où Lito traite de monstres les gamins qui ont scarifié Nomi (et dans les deux cas, ce sont des moments très émotionnels). L’auteur de The L Word fait aussi des choix de maboule en ce qui concerne le choix de la musique. Il y a ce moment où deux personnages commettent un adultère sur une chanson de Hannah Montana (!) et c’est bizarrement l’un des moments les plus hot de la série (et la chanson en question est “Nobody’s Perfect” et je suis incapable de l’écouter sans repenser à ce moment-là). Une autre chanson sur l’adultère que j’ai connu grâce à The L word : The Weakness in me. La série est très emprunte de culture afro-américaine aussi, l’auteur a travaillé avant sur la série Le prince de Bel Air, et on a aussi deux grandes actrices afro-américaines qui tiennent des rôles importants.


SPOTTED : L’actrice qui joue Tina dans The L Word a joué dans la série Angel (elle était habillée en punk et se faisait ligoter genre bdsm. Je crois qu’elle a préféré the L word, à mon avis.) L’actrice qui joue l’assistance sociale interprète la mère de George dans Dead Like Me, et Battlestar Galactica partage plein de cast avec The L Word, dont l’acteur qui joue Helo par exemple et on le retrouve aussi dans Dollhouse. Il y a aussi l’actrice qui jouait une bisexuelle dans la série Roseanne et j’avais oublié mais cette actrice fait un cameo dans Will et Grace, aussi.

plezirdezie
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le 9 juil. 2016

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