Un fresque historique épique et géniale (avec le soucis du réalisme en bonus) !

[saisons 1 à 4]

Je le pressentais depuis un petit moment déjà, mais la géniale série historique anglaise est, saison après saison, en train de se tracer une route royale jusqu'au firmament des fresques historiques réussies, épiques et badass !

Adaptée des Chroniques Saxones de Bernard Cornwell (lui-même descendant de l'illustre héros Uhtred de Bebbanburg - ici campé par le charismatique et énergique Alexander Dreymon), la série suit quelque peu les pas de son aînée, Vikings, mais via le prisme d'un un enfant saxon enlevé par des Danois lors d'un raid, puis élevé comme l'un d'eux puis qui, adulte, revient chez lui afin de récupérer sa terre, Bebbanburg. Sauf qu'entre temps, son père est mort, trahi par son oncle qui s'est depuis autoproclamé seigneur de Bebbanburg.

Tout l'enjeu de la série se concentre sur Uhtred, le sans-patrie, tiraillé entre son devoir pour sa terre, sa loyauté envers la lignée de ses ancêtre mais aussi envers son amitié pour le peuple danois car Uhtred est un païen désormais, jamais il ne reniera sa foi en faveur du Christ (et on le comprends, cette fichue Eglise toujours à comploter, dédaigner, s'approprier et mentir). Pour regagner se terre, Uhtred croit fort, pour cela, en la force son destin qui le placera très tôt sur la route du roi Alfred du Wessex, saint et pieux monarque qui rêve d'une Angleterre sainte réunie en un seul et même royaume.

Sauf qu'en réalité ça s'avère compliqué entre les incessantes incursions danoises, les querelles intestines, les rivalités, les trahisons, les complots pour le pouvoir et les autres royaumes saxons qui ne veulent pas forcément embraser le rêve d'une Angleterre... Uhtred sert donc le roi, offrant sa lame, son courage et sa valeur dans l'espoir d'être récompensé et ainsi, retrouver sa terre. C'est sa carotte... D'ici là, le chemin est épineux entre drames, amours perdus, danois fouteurs de merde, conspirateurs et j'en passe...

[!! AVIS SUR LA SAISON 4 !!]
Dans cette 4ème saison, Uhtred croit toujours dur comme fer en la force de son destin qui le pousse à tenter de reprendre Bebbanburg. Hélas, ses projets se voient vite contrariés, tout comme ses amours car la survie du grand rêve de feu le roi Alfred est en train de prendre l'eau, ses deux héritiers ayant fort à faire chacun de leurs côtés. Les Danois cherchent toujours à se servir une grosse part du gâteau mais on peut toujours compter sur la fine équipe d'Uhtred pour vivre à leurs côtés de trépidantes aventures ! Et on dit OUI aux nouveaux félons, aux nouveaux méchants qu'on kiffe pas mal, aux vieux méchants qu'on souhaite voir crever (et pour lesquels on va pousser des HOURRA !), pour des batailles de folies, des balades dans les bois en pleine peste bizarre, à des sièges de forteresses, à des enlèvements bouleversants, à des exécutions toujours plus crades et glauques, à de nouveaux voisins qui pointent le bout de leur nez (coucou les Ecossais ! coucou les Gallois ! coucou les Irlandais !), à de nouvelles recrues qu'on aime bien, à des saloperies de nobles qu'on a envie de baffer sans oublier les jolies fesses d'Alexander Dreymon qui en feront saliver certain(e)s plus d'une fois !

Bref, la série poursuit sur sa lancée, nous promettant une 5ème (et très certainement 6ème) saison(s) [puisque la série suit la parution des livres de Bernard Cornwell] dans lesquelles cette chienne de destinée continuera à bien torturer notre ami de Bebbanburg... Mais on ne désespère pas et on lui souhaite d'un jour trouver la paix (car c'est pas une vie ! ^^).
Véracité historique, sublime reconstitution, rythme, émotions, pertinence, visuel, casting, The Last Kingdom est un véritable petit bijou que je vous invite sans tarder à consommer sans la moindre modération ! Personnellement je la préfère à son acolyte Vikings car elle s'attelle à concrètement nous montrer la construction compliquée de l'Angleterre que nous connaissons aujourd'hui ainsi que les dures réalités de l'époque, le tout dans une vision très complète.

[MISE À JOUR - SAISON 5]

Oui, je le dis sans rougir : "The Last Kingdom" est l'une de mes séries préférées que je place un cran au-dessus "Vikings" et "Vikings Valhalla".
Déjà parce qu'elle propose une intrigue bien ficelée et une réalité historique indéniable. Tout comme les deux autres séries citées avec qui elle partage beaucoup de similitudes, elle met en avant les conflits religieux entre païens et chrétiens d'une part, et d'autre part les conflits fratricides entre colons vikings païens/chrétiens (ceux qui vivent dans le Danelaw, fin 10° siècle). Le tout exacerbé par la lutte de royaumes anglo-saxons comme ce roi du Wessex qui rêvait d'une union au profit de l'Angleterre.

De plus, la série est l'adaptation des "Histoires Saxonnes" de Bernard Cornwell dont le héros, Uhtred de Bebbanburg, était l'un de ses ancêtres (Uhtred le Hardi). L'auteur effectue un remarquable travail de reconstitution historique, culturel et religieux, ce qui rend cette série si singulière et addictive.

Enfin, on ne peut que s'attacher à ce héros juste, courageux, loyal et qui sacrifie énormément pour servir son roi alors qu'enfant il fut kidnappé par des envahisseurs danois et élevé comme païen là-bas. Revenu sur ses terres, il ne cessera de lutter pour la liberté des colons vikings, la fraternité et l'union de tous ces royaumes qui ne sont bons qu'à guerroyer les uns contre les autres.
Par ailleurs, la série offre une galerie de personnages vraiment bien construits, certains qu'on déteste viscéralement et d'autres auxquels on s'attache énormément. Le tout est épique, riche en rebondissements et en émotions, en purs moments de bravoure et d'humour, une reconstitution rondement bien menée et un scénario qui tient en haleine au cours de ces 5 saisons.

Oui, la série est bien terminée mais bonne nouvelle : les 3 derniers romans de l'auteur feront l'objet d'un film que Netflix produit déjà et qui s'intitulera "Seven Kings Must Die".
Certes, la fin de la série est bouleversante et magnifique mais aucun doute que Uhtred reviendra pour d'ultimes aventures qui devraient sceller durablement le sort de l'Angleterre et de ses voisins, Écossais comme Scandinaves.