Hail to the grief
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le 7 janv. 2020
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Après Lost et une fin en eau de boudin, Lindelof tient son chef d'oeuvre (enfin, maintenant que sa série librement inspirée de Watchmen est sortie, on peut dire l'un de ses chefs d'oeuvre).
Comment faire le deuil ? Et surtout comment le faire quand on ne sait pas si ses proches sont morts. D'un seul coup d'un seul, 2% de la population disparaît. Littéralement. Pof.
Ceux qui restent se partagent en plusieurs camps :
- ceux qui luttent pour que la vie reprenne tant bien que mal
- ceux qui pensent qu'on ne peut reprendre la vie tant bien que mal, qu'il ne faut pas occulter
- ceux qui y voient un signe divin, qui reste à interpréter
Au milieu de ça, on a Kevin, qui sombre petit à petit dans la schizophrénie, Nora, qui a perdu ses enfants et son mari dans l'histoire, un curé qui essaye de porter la parole de dieu, et plein d'autres personnages pas vraiment secondaires. Ils ont tous un rôle à jouer dans l'histoire.
3 saisons, 3 ambiances :
- saison 1 : on présente les parties en présence, la recomposition d'une famille, Kevin, complice d'un meurtre, qui sombre. Ambiance fin du monde, couleurs froides.
- saison 2 : tout se joue à Jarden, a priori la seule ville non touchée par ses disparitions, rebaptisée Miracle, une nouvelle Jerusalem. Ambiance espoir, couleurs chaudes.
- saison 3 : tous vont finir par se retrouver en Australie (allusion à Lost ?) pour un dénouement. Qui, évidemment, ne donnera pas toutes les clés, le téléspectateur a le droit de choisir. Ambiance biblique, couleurs saturées.
Des moments de grâce dans cette série, quelques moments de folie (les voyages dans l'au-delà de Kevin sont assez gratinées, la partie fine sur le bateau aussi), la musique de Max Richter qui suspend le temps, quelques reprises type Where is my mind qui déclenchent une émotion dingo.
Et une quête métaphysique, la question renversée : pourquoi n'y a-t-il plus rien alors qu'il y avait quelque chose ?
Vous cherchez de l'action ? Il y en a assez peu. Vous cherchez des réponses ? Passez votre chemin. Vous voulez faire un peu de route avec ces personnages profonds et perdus en quête de sens ? C'est là que ça se passe.
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Créée
le 17 févr. 2021
Critique lue 118 fois
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