Un poulain qui a bien grandit (Saison 1 à 3)

The Magicians, poulain de la chaîne Syfy qui est actuellement entrain de détruire sa série phare "The 100" (voir ma critique) est une bien bonne surprise.
Nous avons ici une histoire de magie dans un monde qui est au final le notre. Série ado à première vue mais qui grandit au cours du temps ! Le premier épisode nous plonge dans notre New York actuel mais dans lequel des "magiciens" seraient présent, tapis dans l'ombre. Début assez sombre avec un générique très creepy, on se rend compte que la série d'ado cache derrière quelque chose de bien plus sérieux. Je vais donc faire une critique saison par saison, puis conclure par la critique générale.

• Bienvenue à Brakebills (Saison 1) (GARANTIE NO SPOIL)

Quentin Coldwater, personnage principal de cette série est un jeune homme hospitalisé (à temps partiel) pour trouble psychologique. Un peu à la manière d'Elliot dans Mr.Robot, notre Quentin ne trouve pas sa place dans le monde dans lequel il est, il ne trouve tout simplement pas de sens à sa vie. Sa seule raison de vivre ? Se plonger dans les histoires qui le bercent depuis toujours : ses livres sur les aventures de Fillory. De son plus jeune âge à maintenant, il ne saurait se séparer de ses livres qui sont pour lui ce qui le sauve de la dépression. Accompagnée de Julia, sa meilleure amie de toujours qui est elle aussi fan de ces livres (mais qui elle n'a pas les troubles de notre protagoniste), il rêvera toujours de rejoindre Fillory, le monde de ses livres.
Tout se chamboule pour lui le jour où il est reçu à l'école Brakebills, école de magie cachée du monde extérieur dans laquelle on y enseigne la magie. Ici nous avons un synopsis proche de celui d'Harry Potter, à l'exception du fait que The Magicians n'est pas du tout destiné aux enfants mais plus aux ados et jeunes adultes qui seront plus aptes à apprécier cette série. La fin du premier épisode le confirme avec une scène sanglante qui rappellera au téléspectateur qu'il n'est pas dans une série enfantine.
La première saison s'enchaîne sous le signe de l'adolescence, choix assez intelligent du réalisateur qui nous montre au final des premières années encore perdu et ça se voit. Bémol de la saison, des scènes de sexe qui ont plus l'air d'être là pour attirer du spectateur plutôt que faire avancer l'histoire. Certaines scènes sont assez "bêtes" et l'arrivée du sexe dans la série peut en ravir certains et en laisser d'autres sceptiques. Le monde créé par Lev Grossman (créateur du livre Les Magiciens) a des particularités bien à lui et il est difficile de savoir si le sexe a toujours dû être une partie intégrante de l'oeuvre où si elle fait office de "bonus".
Nous avons donc une saison pour ado, qui ne plaira pas à tout le monde mais qui reste bien écrite, les scènes sont très sympa, l'ambiance sombre est bien marquée quand il le faut et les personnages évoluent très bien, c'est une demi réussite pour le réalisateur si on prend en compte le fait que certaines scènes feront fuir les spectateurs les moins attirés par les séries "ado".

ATTENTION SPOIL DE LA SAISON 1 ET UNE PARTIE DE LA 2

• Fillory, monde merveilleux, mal représenté
  La saison 1 se finit sur un cliffhanger assez prometteur (même si on peut aisément deviner ce qu'il va se passer en se basant sur le fait qu'une saison attend nos personnages). Mais voilà, cette saison est pour moi la pire des trois, elle n'est pas mauvaise et m'a assez déçu. Les erreurs de la saison 1 qui étaient minimes arrivent cette fois en masse. D'un côté nous avons l'histoire de Julia, qui est sanglante mais très sympa à suivre. Ce personnage est assez attachant pour nous donner envie de la voir réussir. Elle pour qui tout s'est terminé en échec, nous aimerions la voir sourire, la voir triompher, et... ce n'est pas vraiment le cas. Au fil de la saison les relations entre les personnages se compliquent et c'est assez embêtant, eux qui ont pourtant un but commun. Là où le réalisateur m'a déçu, c'est dans son écriture. La saison 2 est assez plate dans ses débuts, pas de rebondissement et les personnages n'évoluent pas encore beaucoup. Ils sont plus matures qu'avant mais c'est tout. Pas de changement d'émotion, de caractère (hormis pour Quentin qui lui évoluera tout du long), c'est assez décevant pour la première moitié de la saison. Certaines scènes donnent le sourire (le couronnement des 4 rois de Fillory, le problème de Penny), mais en dehors les premiers épisodes sont long. On finit par le meurtre de "La Bête" qui était un personnage assez attachant et on rentre enfin dans une bonne saison. Il aura fallu 5-6 épisodes pour se retrouver avec une narration digne de la série. Retour aux scènes comiques, mais cette fois-ci avec des touches matures qui présagent du bon pour la série. La scène du braquage fût une bonne surprise, la musique couplée à la magie rend très bien à l'écran et cette scène marque le retour du groupe tel qu'on l'a connu. Malgré ça l'histoire autour de Alice est lassante, on a envie qu'elle s'arrête et pourtant elle durera toute la saison. Elle a sauvé tout le monde, mais en échange son personnage devient détestable à souhaite. Même si elle a évoluée, elle n'a pas BIEN évoluée, elle donne moins envie d'en entendre parler et on prit pour qu'un jour ça redevienne comme avant.
  Pour autant, le final est assez bon, on retrouve un peu le second degrés de la série qui fait en quelques sortes son charme et ça fait du bien.
  Le cliffhanger est assez incroyable, on se retrouve dans un série sur la magie où

et ça fait aussi peur que plaisir.

ATTENTION SPOIL A GOGO DE TOUT A PARTIR D'ICI ET JUSQU'A LA CONCLUSION (non incluse)

• La face cachée de la série et le génie de son réalisateur (Saison 3)
  Voici la partie qui me rend le plus heureux de décrire.
  Cette série d'ado, se transforme aujourd'hui en chef d'oeuvre (oui oui je vais jusque là).
  Nous sommes 2 années après la première saison, les personnages ont grandis, mûris. Elliot n'est plus l'homme complètement "out of the world" qui ne pense qu'à s'enivrer et vaquer à des occupations sexuelles. Il est aujourd'hui un digne roi de Fillory, qui donnera tout pour que le royaume ne s'effondre pas, et ce, même en ayant la pression de la reine des fées sur le dos. C'est la même chose pour Margot.
  Julia ? Elle est "simplement" devenu une femme puissante, elle qui n'a rien eu de bon, est maintenant quelqu'un de très puissant, quelqu'un de réfléchit, et la seule possédant des pouvoirs magiques !
  Quentin est maintenant totalement sorti de son traumatisme, il incarne celui qu'il a toujours voulu être, un héros.
  Cette saison est pour moi un déclic total de la série. On passe du tout au tout tout en gardant l'histoire principale. La réalisation est incroyable, les choix des musiques sont parfaits, les scènes imperfectibles (dans l'ensemble), c'est un régal. C'est à ce moment que je ne regrette pas d'avoir fermé les yeux sur les mauvais débuts de la série. Nous avons devant nous une quête, "The Seven Keys" qui permettra entre autres de ramener la magie dans le monde. Les 3-4 premiers épisodes sont là pour nous mettre dans le bain, et ça fonctionne, la première clé nous montre ce qui nous attends, de la peur pour les personnages et une obligation de faire preuve de sang froid. La "mort" de Penny afflige et met dans le doute, de quoi bien démarrer la saison.
  Et là, l'un des épisodes les mieux réalisés au monde, "A life in the Day". L'épisode raconte l'histoire d'Elliot et Quentin qui parte donc pour la quête de la prochaine clé et ce n'est pas n'importe qu'elle aventure, ils leurs faut résoudre la Mosaïque : représenter la beauté de toute une vie dans un puzzle. Même si l'épisode ne tourne pas qu'autour de ceci, c'est pourtant se qui marquera le plus et c'est normal.
  Le défis du réalisateur était donc de représenter lui même la beauté de la vie en très peu de temps, une seule scène de 3 minutes, les 3 plus belles minutes de cette série. Le choix de la musique est juste incroyable, la scène est très bien réalisée, j'en avais les larmes aux yeux et l'envie de totalement abandonner la série pour en regarder une nouvelle basée sur cette histoire. En un épisode, Elliot et Quentin ont vécu une vie entière, ce fût incroyable à regarder et pour ça je dis bravo au réalisateur qui a très bien réussi le défi !
  Deuxième défi, l'épisode "Six short stories about magic". Ici, grand moment de l'oeuvre, il est question de raconter une même histoire, de six points de vues différents, et le plus dur vint au moment où nous voyons le point de vue d'Harriet, sourde et muette. Le réalisateur s'est réalisé un défi, proposer son point de vue, comme si on y était et donc, sans son. Et si ça peut paraître choquant, c'est très bien fait, on ne s'en rend même plus compte (encore moins pour les amateurs de VOST FR ou non). Le défi est pour ma part réussi, l'épisode m'a énormément plu et a été agréable à suivre.
  Ce sont dans des moments comme ça que l'on se rend compte que la série devient mature, que les personnages ne sont pas les seuls à grandir et qu'on a affaire à une très bonne série.
  Pour finir, le grand final season. En un épisode, 2 musiques marquantes dans une atmosphère inégalable. Le réalisateur a su transformer ce final en chef d'oeuvre. Je ne vois aucune erreur de réalisation dans cet épisode. Avec un final pareil, on espère voir la série encore meilleure l'année prochaine.




• En conclusion garantie sans spoil
  La série qui a commencé comme une série ado, a finalement évoluée et est devenue une série bien plus mature que prévu, le scénario est bien suivi, on ne s'ennuie plus, on attends la suite avec impatience. C'est mon gros coup de coeur depuis sa sortie et je vous le recommande, c'est bien sous côté et pourtant, c'est une merveille !