Bon, ça y est, j'ai enfin vu cette fameuse première série live Star Wars (vous noterez que j'ai attendu le circuit légal) et, à mon grand désarroi, c'est un vrai pétard mouillé. Et pourtant j'avoue, j'y croyais. Le perso avait l'air cool, l’estimable Favreau était aux commandes et les critiques dithyrambiques fusaient depuis sa diffusion ricaine en novembre (et avec le recul, c'est ça qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille - Rogue One déjà avait bénéficié d'un accueil aussi élogieux).
Alors Dieu merci, c'est très court (huit épisodes de quarante minutes), parce que ça ne raconte rien. Comme toutes les productions Star Wars de Disney, ce Mandalorien est un énième doudou pour les puristes, engoncé dans cette éternelle nostalgie de la trilogie originale (et en particulier de son premier opus) dont ont fait montre avant lui les trois films de la postlogie (en fait un remake en bonnet difforme de la trilogie originale) et ses deux prequels Rogue One et Solo.
On se farcit donc pour la sixième fois en cinq ans une aventure sous l'Empire (officiellement démis à ce moment-là - la série se déroulant cinq ans après Le Retour du Jedi - mais en fait toujours présent et craint, si bien que la série pourrait se passer avant sa chute que ça ne changerait rien) avec ses éternels stormtroopers qui ne savent pas viser ; et pour la troisième fois (et pas dernière - une série télé sur le personnage Cassian Andor de Rogue One est prévue pour l'année prochaine), une histoire de randoms avec des blasters dans les bas-fonds de la galaxie. Putain mais sérieux... je m'en fous, mais d'une force... Des Jedi, des Sith, des sabre-lasers et de la Force - bref, ce qui fait le charme de Star Wars -, c'est trop demander, putain ?
Si encore ces histoires de truands étaient intéressantes... mais non, à l'instar de ses prédécesseurs Rogue One et Solo, ce Mandalorien se contente d'errer paresseusement dans ces éternels décors de cantinas, de déserts et de forêts, vus et revus depuis le premier film de George Lucas. On dira ce que l'on veut sur la prélogie, mais au moins on y voyageait, et les décors ne ressemblaient pour la majorité d’entre eux pas à ceux de notre planète Terre. Enfin, s’il n’y avait que ça…
Alors je lis ici et là que « ouais c’est trop bien parce qu’avec cette série, on a l’impression de regarder un western dans le monde de Star Wars » (un peu comme on pouvait déjà le lire à propos du film Solo il y a deux ans ou comme on pouvait lire de Rogue One il y a quatre ans que c’était un « film de guerre »). Non mais pitié… à quel moment est-ce que suis censé avoir eu l’impression de regarder un western, sérieusement ? Je ne suis pas un spécialiste du genre, mais j’en ai vu un certain nombre (et pas plus tard que pendant mon visionnage de ce Mandalorien, même – Du sang dans le désert, d’Anthony Mann, que je recommande) et je vois pas dans quel monde cette série à quoi que ce soit du western. Enfin je sais pas, quand je lis ce genre de truc, j’ai juste l’impression que certains se contentent de copier-coller le communiqué de presse de Disney.
Moi, plus qu’un western, j’ai surtout eu l’impression de regarder une fanfic Star Wars. La série ne raconte rien d’intéressant, le fait ultra mollement et tente de compenser en alignant platement les références et easter eggs à destination des fans (et ça me fait pas vibrer, perso). Alors on a un Boba Fett-like, un IG-88-like, un Yoda-like, des Jawas, des Tuskens, des impériaux… OK… super. En attendant, il n’y a pas un seul épisode devant lequel je ne me sois pas fait chier (et ils sont courts, pourtant).
Entre l’absence complète d’enjeux de cette intrigue, l’absence de toute virtuosité, viscéralité ou quelconque tension dans les scènes d’action, le rendu visuel cheap, les scènes de remplissage merdiques (en vrac, le Mando qui apprend à monter la puce géante, le Mando qui se fait customiser son armure trois fois, les flashbacks épileptiques sur son traumatisme d’enfance) et les seconds rôles insupportables (le mec bleu au début du premier épisode, Nick Nolte et son "J’ai parlé" à chaque fin de phrase – mais ferme ta gueule, putain – ou encore la bande de mercenaires de l’avant-dernier épisode). Franchement, c’est juste nul et chiant.
Puis c’est quoi ce héros, sérieux… le gars se fait juste maltraiter par chacun de ses adversaires… propose à chaque type qui l’aide de partager sa prime avec lui… se refuse à tuer un mioche… C’est ça, le super chasseur de primes ? Un prix de vertu infoutu de remporter un seul combat ? Bah putain. Je comprends que la Guilde craigne l’Empire… avec des héros pareils, les gars ont raison de se faire du souci.
Même le bébé Yoda, qui avait l’air mignon comme tout, est finalement sous-exploité. Je m’attendais à mieux.
Je sauve en revanche la musique de Ludwig Göransson qui, à défaut de coller à l’univers (elle m’a à titre plus personnel plus souvent évoqué par ses sonorités Rocky que Star Wars – le bonhomme ayant officié sur les deux films Creed, je trouve ça rigolo), est plutôt sympa. Le petit jingle de l’écran-titre The Mandalorian en particulier est classe.
Et en parlant de Rocky, j’avoue avoir eu plaisir à revoir Carl Weathers (aka Apollo Creed) sur un écran.
Voilà, c’est personnellement tout ce que j’ai eu à me mettre sous la dent. Maigre butin. Pour lequel un film de deux heures aurait suffi.
Bref, vous l’aurez compris : Le Mandalorien, c'est aussi flingué que les autres produits Star Wars de Disney. Mais bon, comme pour Rogue One : c'est nul, c'est sombre et y'a pas de Jedi/Sith, donc les gens aiment. OK. Moi pas.
J’ai parlé.