La nuit américaine

J’aime la série The night of.
En fait non, j’aime beaucoup le premier épisode.

Je me suis intéressé à cette série dès sa production car James Gandolfini avait tourné le pilote. Que Mr Gandolfini décide de revenir au format série après la petite sitcom sans prétention qu’était Les Soprano, cela ne pouvait qu’éveiller mon intérêt.
Il aura tourné le premier épisode… sa mort aura mis en suspens le projet pendant deux ans.

Pour reprendre le rôle, De Niro s’engage puis se désiste à cause d’un problème d’emploi du temps, c’est finalement John Turturro qui le fera. Troisième choix peut être, mais vu les deux premiers, je ne pense pas que son égo ait été malmené.

Riz Ahmed (souvent brillant et ici récompensé par un Emmy), est exceptionnel dans le pilote. Mauvais dans les 7 autres alors ? Non, mais on attaque là le problème de la série. L’épisode d’ouverture est presque parfait, le deuxième fait presque aussi bien.
Et ensuite ? on a l’impression que le showrunner a appris après le deuxième épisode qu’il n’avait finalement plus que 6 épisodes à tourner au lieu des 21 prévus.

Tout ce qui faisait la qualité du pilote est sabordé, malmené. Le rythme se fait trop rapide, la dramaturgie ne prend plus le temps, des personnages au potentiel énorme deviennent caricaturaux ou sont expédiés, des pistes sont lancées et sont mal exploitées. Quel dommage…

Car le pilote est d’une qualité rare. La narration est passionnante. Le montage se montre exemplaire dans sa maitrise du rythme et agence avec maitrise les moments en suspension, les doutes, la panique. Chose plus rare, le travail sur le son et la place qu’il occupe est d’une finesse… (ces ambiances ! ces silences !). S’ajoutent à tout cela la photo, le jeu des acteurs… on frôle le « perfect ».

Après donc, ça dégringole.

La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez regarder que le pilote. Il se suffit à lui même et justifie que vous lui accordiez 1h15 de votre temps.