Une bouillie de clichés grossiers.
1h10. J'ai tenu 1h10 devant le pilote de la série du célèbre Del Toro, et que l'on décrit comme "macabre et inquiétante".
(La critique qui suit contient des spoilers du pilote)
Après l'introduction dans l'avion, nous voilà face au héro, un épidémiologiste avec un job beaucoup trop exigeant, une vie sentimentale à la ramasse... et un charisme frôlant le néant. Malgré le scepticisme que m'apportent les premières minutes de la série, j'attends.
Mais les scènes s'enchaînent et je réalise que mon mauvais pressentiment est fondé. Tout est rabâché, fade, superficiel. Le personnage principal, face au mystère du méchant virus tueur, joue le typique héro plein de vaillance, lâche son monologue insipide, et termine par boire sa petite brique de lait tout en lançant son regard fixe et déterminé.
On voit défiler les personnages et on se rend compte qu'ils se valent tous en terme de platitude. On a l'assistante sexy qui entretient une relation ambiguë avec son patron, le traître, le rebelle, le vieil homme d'affaire mystérieux et machiavélique, et l’antiquaire qui fait également office de guerrier-protecteur de l'ancien temps.
On a l'impression désagréable d'être en face d'une mauvaise série tout droit sortie des années 90, ou plutôt d'une espèce de mixture de tous les gros clichés des films vampiriques ou post-apocalyptiques. L'illustration la plus grossière de cette critique est évidemment le personnage du vieillard antiquaire, qui pendant des années a attendu le retour de la menace vampire, et garde dans son sous-sol secret sa vieille épée en forme de serpent que l'on croît tout droit sorti d'un épisode d'Highlander.
Alors que je pensais déjà avoir touché le fond, le climax de mon exaspération est apparu vers la fin du pilote. Je ne parle pas ici de la scène finale prévisible et ridicule, ni de la voix-off et de ses aphorismes à 5 centimes ("L'amour est notre grâce, l'amour est notre perte"), mais de la révélation sur les origines du vieillard guerrier.
En fait, le centenaire est un juif rescapé des camps de concentration. Je fais tant bien que mal le lien dans mon cerveau... "Attendez, le cercueil vampire venait de Berlin.. ne me dîtes pas que ce vampire est également nazi !".
Cette hypothèse ne me sera pas confirmée. Et c'est tant mieux, je ne veux plus rien savoir sur The Strain.
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