Let the Sunshine In
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J'aime beaucoup les ambiances très sèches et très naturalistes, chirurgicales, des deux premiers épisodes, la lenteur du développement de l'action, et non de l'action en elle-même, la mesure avec laquelle on narre l'installation du désordre, le mélange thriller scientifique/horreur surnaturelle. L'avion et sa première exploration sont chiadés, ce gros objet mort sur la piste est fascinant.
Et puis zou, ça bascule dans la série du groupe de gentils-versus-le-mal, groupe qui se forme avec des gros rouages visibles, avec des personnages aux stéréotypes très marqués, une base secrète, des armes spéciales, un chef des méchants dans-son-repaire-aussi, et ça vire un peu Scooby-Doo en plus velu quand même, hein, faut pas rire, c'est Guillermo del Toro, c'est une marque.
Dit comme ça, c'est pas trop appétissant, hein? Pourtant c'est ça.
Et là, surprise, pour moi, ça marche très bien. Ce basculement qui peut vraiment perturber, voire dégoûter de la fin de la saison, il est passé comme une lettre à la Poste. Je pense que le changement de registre, quittant la narration crue et riche des années 2000 a réactivé en moi toute la mécanique de fond des séries des années 90 que j'ai aimées, Buffy, la fameuse, en tête, avec leur shéma de "groupe attachant combattant le méchant de la saison jusqu'à l'affrontement de fin de saison". Je dois reconnaître que je me laisse peut-être bercer, consentant, par une routine un peu nostalgique, mais plus aussi bien faite depuis longtemps. Du coup, on tombe fatalement dans les maladresses narratives, et en particulier les flash-back expliquant les liens entre méchants et gentils sont sacrément mal foutus, les personnages sont des poncifs...
Peut-être que j'aime le lait caillé, mais j'ai bu ça comme du petit lait, donc, et j'en redemande. Je tremble pour mes personnages favoris (ça devient "mes personnages", c'est un signe), ces archétypes abusifs mais qui du coup ont du style, un style excessif et assumé. Au sens où tant qu'à boire la coupe, autant aller jusqu'à la lie de manière décomplexée.
Alors?
Alors vivement la suite de ces aventures. Ce n'est pas une grande série, mais elle est attachante. Avec le niveau de certaines séries de ces dernières années, à tous points de vue, on devient très exigeants. On n'a pas forcément tort. Mais aussi, parfois, on perd de vue le plaisir assez bête mais essentiel de mater une série comme on lirait une BD dans sa chambre à 14 piges, de se laisser porter sans trop cogiter.
Parce que voilà: faut pas se le cacher, ou essayer de faire passer ça pour du grand art, The Strain ça devient vite, passés les premiers épisodes, des aventures pop-corn. Pas un grand projet réaliste à la narration complexe et intelligente. Et c'est très bien aussi, quand c'est bien fait.
Créée
le 7 juin 2023
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