En 2011, une pote m'a dit "Hey je lis Umbrella Academy, c'est trop bien, c'est scénarisé par le chanteur de My Chemical Romance !". Bon alors moi au lycée My Chemical Romance je n'accrochais pas, c'est venu un peu après, donc je m'en fichais complètement de cette série de comics.
Huit ans plus tard, les séries Netflix, ça fait causer, mais est-ce que c'est bon ? Ayant aimé Stranger Things et n'étant pas déçu par Black Mirror depuis que le service de SVOD en a fait l'acquisition, je me suis laissé tenter par The Umbrella Academy parce que bon, c'est une histoire de Gerard Way après tout.
Première bonne surprise, y'a Elliot Page au casting. Mais c'est quoi ce rôle tout en retenue ? Oh, c'est la seule personne de la "famille" qui n'a pas de pouvoirs ? Bon bah on a compris ce qu'ils vont en faire en fin de saison. Et ça tombe dans le mille. Hélas pour moi les scénaristes ont décidé de faire un genre de redite de son schéma narratif pour la saison 2. Nous faire le coup une fois ça passe, mais faut vraiment pas se louper et surtout ne pas réitérer l'expérience.
Bon en soi le fait que le scénario soit prévisible ou bourré de facilités, ce n'est pas bien grave. Est-ce que c'est sympa quand même ? Oui et non.
Oui parce que c'est généreux en termes d'effets spéciaux ou même de mise en scène tape-à-l'oeil pour une série. Alors c'est sûr c'est souvent de la bouillie numérique et c'est pas souvent beau mais dans une série qui évoque des gens avec des super-pouvoirs, difficile de faire autrement. Mais globalement les scènes d'action aussi maladroites soient-elles sont quelquefois divertissantes. Oui parce que les acteurs sont bons, et que j'ignorais totalement que Mary J Blige était aussi actrice par exemple. Oui parce que grâce aux personnages de Klaus, 5 et même Ben dans la saison 2, la série donne envie d'être poursuivie.
Parce que franchement... Bah on s'ennuie quand même pas mal. Je déteste avoir le cliché en tête de la série qui fait du remplissage, mais hélas à chaque fois que j'en démarre une nouvelle je remarque des épisodes filler. Alors évidemment pour en mettre plein les yeux au spectateur, on va sortir des chansons cool et des petites scènes de combat par ci par là, mais qui ne mèneront pas à grand chose. Niveau remplissage, le coup de l'épisode où à la fin on revient au début de la journée et tout ce qu'on vient de voir ne se déroulera pas dans cette timeline, ça se pose là. Et puis avec la fin de la première saison, on ne pouvait qu'être enthousiaste pour la suite, et c'est là qu'on voit encore une fois qu'on a affaire à une série : elle mise tout sur les cliffhangers. C'est un héritage direct du format comics, il faut réussir à donner envie au lecteur de lire la suite. Mais j'aimerais que ça forme un tout avec de la substance quand même... Car avec les voyages dans le temps, rien n'a d'impact sur la durée, un mort pouvant être vivant dans une autre ligne temporelle ou revenir à la vie grâce à un retour en arrière de quelques minutes, et la saison 2 joue beaucoup trop avec ces procédés pour qu'on en ait quelque chose à faire. La saison 3 est insipide à souhait, prolongeant l'ennui et cassant ses moindres bonnes idées. La fin était pas mal je l'admets, mais comme d'habitude y'a un cliffhanger, cette fois en scène post-générique et c'est ridicule. Il faut savoir s'arrêter au bout d'un moment quand on a rien à raconter.
Pour terminer sur une note positive et en revenir à Gerard Way, il ne me semble pas qu'il fasse de caméo dans la série, mais il a quand même eu droit à quelques titres (dont des reprises) qui se glissent dans la série et c'est toujours sympa comme clin d’œil, surtout que globalement les chansons utilisées dans la série, qu'il s'agisse de versions originales ou de reprises, sont extrêmement connues. Cela permet de créer un décalage agréable entre une scène de baston et une chanson de pop (y'a un passage avec une chanson des Backstreet Boys dans la saison 2 qui illustre parfaitement cela), c'est toujours efficace même si c'est une facilité.
N'y allez pas pour la profondeur du bousin, les personnages sont suffisamment différents les uns des autres pour qu'on puisse accrocher, en tout cas au début, mais c'est vrai qu'au bout de trois saisons on sent que ça s'essoufle bien malheureusement.