The Witcher
6.3
The Witcher

Série Netflix (2019)

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Moins bon que je l'espérais mais meilleur que je ne l'aurais cru

Il y a tout juste 2 ans je me suis lancé dans la très célèbre trilogie de jeu vidéo Polonais The Witcher. Cependant, il y a une chose que j’ignorais en me lançant dans l’aventure Witcher, c’est que les jeux n’adaptent pas les romans, ils n’en sont qu’une suite inspirée. Ainsi, même en commençant par le premier jeu il m’a été bien difficile de comprendre l’univers, les références, les personnages et leurs liens ainsi que les enjeux globaux sans avoir lu les livres au préalable.


A l‘annonce de cette série promettant d’adapter fidèlement cette grande saga littéraire, j’étais donc très enthousiaste de pourvoir enfin mettre au claire les éléments que j’avais seulement pu déduire dans les jeux.


 

Le casting :



Voilà un point qui aura fait couler beaucoup d’encre avant la sortie de la série et qui n’a probablement pas encore fini d’animer internet. Il va de soit qu’en 2019 (et encore plus de la part de Netflix) il était tristement inévitable que le quota SJW viennent entacher le casting… mais ce n’est peut-être pas ce qui aura pausé le plus de problème au publique ici. Non, le souci principal c’est que les gens ont une image très claire des personnages car ils ont découvert l’univers via les jeux vidéos et passé derrière une adaptation aussi populaire ne pouvais que s’avérer décevant pour le grand publique. Moi aussi j’ai exprimé mes craintes, d’abord parce qu’on ne sait que trop bien ce que ce genre d’adaptation peu donner, enfin là c’est une adaptation des romans mais l’équipe pouvait tout autant être influencé par les jeux voir contrainte de s’y formater pour ne pas s’attirer le courroux des joueurs trop fermé d’esprit. Ensuite je ne considère pas Henry Cavill comme un très bon acteur et que j’avais un peu peur d’y voir un superman moyenâgeux. Et enfin à cause de certains choix douteux (Fringila Noir, Triss sans charisme, Yennefer trop jeune qui manque un peu de prestance aussi)… Néanmoins tout n’était pas à jeter dans ce casting, j’ai par exemple tout de suite été conquis par les choix pour Ciri et Jaskier qui semblaient tout deux avoir la tête de l’emploi.


Maintenant que j’ai vue cette première saison je peu dire que certaines de mes prédictions était juste (Triss invisible, Fringila aux antipodes du personnage, Ciri convainquante, Jaskier extra) tandis que d’autre m’ont au contraire positivement surpris. Il s’avère que Henry Cavill à finalement les épaules pour porter le rôle, après un premier épisode plutôt mal dirigé (j’y reviendrais) finalement je trouve qu’il incarne bien le personnage, Geralt n’étant pas très expressif par nature, le jeu de l’acteur n’est pas un problème. De son côté Anya Chalotra qui incarne Yennefer parviens tout de même à dégager quelques chose d’hypnotique malgré son apparence encore un peu trop adolescente à mon gout. De plus elle se révèle être assez bluffante dans les premiers épisodes.


Au niveau des doublages rien à redire, j’ai vue la série en français (pour une fois) et c’est excellent.


Pour plus de détails sur les divergences entre personnages des romans, des jeux et de la série voici un article qui s’avère très instructif (merci a LinkRoi pour le partage)



La narration :



C’est pour moi le gros point négatif de cette saison. Comme je le disais, j’attendais de cette série qu’elle me clarifie l’origine story des personnages et la genèse du monde de The Witcher. J’espérais qu’elles soient une bonne introduction pour ceux qui comme moi n’ont pas encore lu les livres, ou ceux qui, comme ma mère, ne connaissent tout simplement rien à l’univers d’Andrzej Sapkowski. Mais cette première saison s’avère être la pire entrée en matière possible, je pense malheureusement que beaucoup ne vont pas adhérer à la proposition. Et pour cause, le premier épisode démarre très mal avec un rythme complètement pété (mise en scène mole, dialogue coupé de blanc interminable, action filmé de manière épileptique), un scénario de mauvaise fantaisie cliché (des enfants né un soir de pleine lune devront être sacrifié au milieu des 12 statuettes de gladeulfeurha enroulé dans du jambon avant que toute les planètes ne soit aligné sinon ce sera l’apocalypse), un montage maladroit (des téléportations de personnages) et des effets visuels dégueulasses (enfin y a pire, c’est pas la biche de Walking dead non plus mais ça transpire de fond vert avec de la CGI digne d’une PS3 du coup c’est pas crédible, GoT et le MCU nous ont habitué à bien mieux que ça ces 10 dernières années). C’est simple, dans ce premier épisode j’ai eu l’impression de me trouver 20 ans en arrière devant une série B des 90’s type Xena la guerrière ou Conan. Ça a du charme mais c’est cheap, c’est mal écrit et c’est chiant. Seul le personnage de Renfri y est intéressant et le combat final sacrément bien chorégraphier relève le niveau mais ce n’est pas suffisant. Heureusement les épisodes suivants sont un peu plus engageants, même s’il reste quelques éléments un peu cheap c’est globalement mieux rythmé et l’atmosphère de conte féerique fini par prendre le dessus sur les défauts visuels.


Néanmoins, il reste un souci majeur qui plane sur cette saison, la narration. En effet, le problème auquel s’est probablement confrontée l’équipe en charge du projet fut de savoir comment adapter les 2 premiers tomes car ces derniers prennent la forme de recueils de nouvelles, sans réel fils conducteur. Pour retranscrire ça en série les showrunner et scénariste ont visiblement cherché à créer une histoire linaire. Malheureusement ça ne fonctionne pas du tout, au contraire même, ça créer un bordel incroyable d’événement qui se croise dans tous les sens sans aucune continuité temporel, si bien que pour une personne ne connaissant rien à l’affaire c’est tout bonnement incompréhensible. Nous suivons principalement 3 intrigues en simultané, celle de Geralt, celle de Ciri et celle de Yennefer, hors aucune de ces 3 time-line (que nous suivons pourtant en parallèle) ne se déroule à la même époque, ni même sur une même durée. Ainsi, de ce qu’on m’a expliqué, l’histoire de Yennefer se déroule de ses 14 ans a ces 77 ans (sans quelle ne change d’apparence évidement car c’est une magicienne), la partie concernant Geralt dure une cinquantaine d’année (lui non plus ne vieillis pas en tant que sorceleur cependant je comprend pas bien le cas Jaskier puisque ce dernier est humain et présent une bonne partie de l’aventure), et enfin les mésaventures de Ciri doivent visiblement se dérouler sur quelques jours tout au plus mais après les événement de Geralt puisque ce dernier arrive aux événement de l’épisode 1 (qui lance la quête de Ciri) qu’à partir de l’épisode 7… et tout cela nous parait duré 10 ans tout au plus (hormis pour les scène de Ciri du coup), quand Yennefer et Geralt se croisent on a l’impression qu’ils ne se séparent que quelques mois alors que c’est genre plus d’une décennie entre chaque scène. Des lors on ne peu prendre conscience du temps qui passe car il n’a pas d’impacte sur nous et on perd un peu l’intensité émotionnel de leur retrouvaille, tout comme la construction de la légende de Geralt et la notoriété de Jaskier qui arrive d’un seul coup. Pire encore ces mélanges de scènes désordonnées donne lieux à des quiproquos extrêmement maladroit avec le personnage de Sac-à-souris qui, à un moment, change de camp selon la time-line que l’ont suis… Je ne comprends donc absolument pas les partis-pris scénaristiques qui en plus d’éluder des éléments important des livres mélange tout n’importe comment pour complexifier artificiellement un scénario qui avait au contraire besoin d’être explicite pour une introduction. En faite on dirait que ce n’est pensé que pour les gens qui ont lu les livres et sauront remettre de l’ordre dans leur tête… Je pense qu’il aurait été bien plus judicieux de ne rien mélanger du tout et de faire une sorte de saison anthologique avec une ou 2 nouvelles par épisodes, toutes précédées de la date à laquelle se déroule l’événement développé afin que ce soit parfaitement clair pour tous les spectateurs. Fort heureusement les 3 time-line finissent par se rejoindre au dernier épisode et il y a donc fort a parier que les saisons suivantes soit beaucoup plus claire que celle-ci.



OST :



Pas grand chose a dire à ce sujet, ça reprend globalement les sonorités utilisées dans The Witcher 3 mais sans l'égaler, pas de thème marquant dans cette première saison hormis la déjà culte chanson de Jaskier "Toss a coin to your Witcher/Jette un sou au Sorceleur". Une chanson ma foi surprenante qui n'est pas sans rappeler Disney, j'ai presque crus que ça allait finir en comédie musicale par moment.



Conclusion :



Une série qui souffrira probablement de l’héritage des jeux vidéo qui ont fait connaitre la saga en dehors de Pologne et d’une comparaison mal avisé avec Game of Thrones devenu LA référence en matière de série Dark Fantaisie. Le délai était surement trop court pour produire un travail de qualité (tout juste 1 an pour caster, écrire, tourner, monter et faire la post prod), le résultat s’en ressent, c’est passable mais pas à la hauteur des attentes et surtout sacrément fouillis. Cependant, tout n’est pas à jeter, l’univers The Witcher est indéniablement fascinant, aussi féerique que sombre, aussi violent et cru que champêtre. J’ai vraiment adoré découvrir la genèse de Yennefer, c’est un personnage que j’aime beaucoup et qui représente assez bien l’univers, une enfance horrible, une personnalité froide mais une fragilité profondément humaine qui s’en dégage. J’espère que cette première saison ne va pas trop rebuter le publique et que le succès sera quand même au rendez vous car malgré ces défaut j’aimerais que la série arrive au bout des 7 saisons annoncées, donnons lui sa chance, elle a encore le temps de se rattraper. Une chose est sûr cette série aura le mérite de me donner sacrément envie de lire les livres !


Édit : Voici plus de précision sur la temporalité des évènements. On remarque qu'ils s'enchaînent dans un ordre assez cohérent en soit, c'est simplement le découpage des scènes et l'imbriquement des scénario qui rend la chose brouillonne...

Créée

le 24 déc. 2019

Critique lue 3.4K fois

19 j'aime

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Nixotane

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