*The Witcher* était incontestablement un des événements de la fin de l’année dernier dans l’univers des séries. Elle était censée combler le vide laissé par la clôture de *Game of Thrones*. Cette nouvelle saga à la fois littéraire et ludique m’était jusqu’alors inconnue. Je n’ai pas lu le roman écrit par Andrzej Sapkowski et n’ai jamais joué au jeu vidéo qui s’en est inspiré. Néanmoins, l’univers de fantasy qui se dégageait des bandes annonces m’ont intrigué et incité à découvrir ce fameux ensorceleur…
Le fil conducteur de cette saison suit trois pistes dans un premier temps distinctes. La première suit les pas d’un ensorceleur tueur de monstres. La deuxième nous mène suivre le destin d’une jeune infirme devenant une sorcière puissante. Enfin, la troisième nous fait découvrir la fuite d’une princesse après la destruction du royaume qui l’abritait. Est-il besoin de préciser que les parcours de ces trois personnages sont au final intimement liés ?
La série s’inscrit clairement dans un univers de fantasy. Les personnages féériques et monstrueux sont nombreux et accompagnent le déroulé de l’histoire. L’intrigue s’inscrit dans une géographie politique que j’ai eu du mal à maîtriser immédiatement tant j’ai eu parfois des difficultés les noms des peuples, des royaumes et des lieux. Néanmoins, cette période d’appropriation est un rituel de bon nombre de grandes sagas fantastiques. La magie, à travers Yennifer et Gérard est au centre des événements. Une prophétie semble exister tout au long de la trame en filigrane. L’atmosphère générale reste sombre et rude. La violence et le sexe existent mais de manière finalement plus retenue que les échos des critiques l’avaient sous-entendus.
Bien que la saison fasse cohabiter le destin de trois personnages, deux prennent largement le dessus sur le troisième. Geralt de Riv est un ensorceleur charismatique à l’auro obscure. Il inquiète autant qu’il fascine. Avec le temps, on perçoit chez lui un sens des valeurs intéressant bien qu’il reste accompagné d’une réputation des plus ambigües. L’interprétation du rôle par Henri Cavill est une réussite. L’acteur s’efface complètement derrière le héros et lui offre une ampleur particulièrement forte. De son côté, Yennifer est une jeune femme au parcours difficile et impressionnant. On la découvrir jeune fille infirme. On la voit devenir une femme splendide et une sorcière talentueuse. Son évolution et son émancipation sont habilement construites tout au long de la saison. De plus, Anya Chalotra lui donne une personnalité complexe qui m’a fait ressentir à l’égard de son personnage des sentiments nombreux, complexes et contradictoires.
J’ai trouvé l’intrigue plutôt complexe. Elle fait cohabiter plusieurs personnages aux destins initialement parallèles. Au bout de quelques épisodes, le comprends que le réalisateur joue avec la chronologie. Il faut donc accepter de ne pas tout maîtriser pour se laisser porter par une trame qui devient assez prenante. Chaque acte présente plusieurs enjeux différents. J’ai rapidement été attaché aux devenirs des protagonistes. Les épisodes sont relativement longs mais jamais ennuyeux. J’ai pris vraiment beaucoup de plaisir à suivre cette série.
Au final, je ferai un bilan positif de cette première saison. J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre les pas de Geralt. L’ampleur donnée au personnage par Henry Cavill est un atout majeur de la série. J’ai également apprécié le fait de maîtriser de mieux en mieux les enjeux au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue. A la fin de la saison, j’ai perçu les premiers épisodes avec un autre regard. Cette première immersion dans l’univers de *The Witcher* confirme mon envie de découvrir l’œuvre littéraire dont elle est une adaptation. De plus, à n’en pas douter, je serai un spectateur attentif de la deuxième saison. Mais cela est une autre histoire…